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samedi 22 septembre 2012

René DOSIERE, député de l'AISNE


René Dosière dénonce les dépenses des collectivités territoriales.


La décentralisation voulue par François Mitterrand et Gaston Defferre serait-elle la cause  des difficultés financières de la France? C'est bien de cela dont il s'agit lorsque notre bon député de l'Aisne accuse les communautés de communes d'être dispendieuses et leurs élus d'être irresponsables du fait qu'ils n'ont pas été élus par les habitants du territoire mais désignés seulement par les conseillers municipaux des communes membres de ces communautés. En résumé ils peuvent dépenser à l'envie n'ayant pas de comptes à rendre aux électeurs. Le bouc-émissaire est tout trouvé.
 
En fait la décentralisation  fût une excellente initiative qui a rapproché les élus de la population et leur a permis d'équiper nos territoires. Nombre de français doivent se souvenir de l'état des collèges et des lycées en 1981. Les conseils généraux et régionaux ont répondu aux exigences d'un enseignement adapté et moderne et gèrent désormais  les agents techniques et d'entretien que l'Etat leur a transféré. Rappelons nous aussi  l'état des routes à cette époque dans la plupart de nos départements et régions. Des investissement considérables ont été faits par ces collectivités. Depuis,les conseils généraux ont  hérité des personnels des directions départementales de l'équipement qu'il faut gérer et financer. Les directions des relations humaines ont du alors s'étoffer. Tout le monde y a gagné...  le budget de l'état également.

 Il en a été de même pour les communautés de communes qui, progressivement, ont pris des compétences leur permettant de réaliser des équipements structurants et de développer l'économie de leurs territoires . Elles ont mis en place des services de proximité que bien des communes n'auraient pu réaliser seules- ramassage et traitement des déchets,assainissement individuel et collectif, électrification, services aux personnes- antennes Pôle emploi, banque alimentaire,crèches, centres sociologique-culturels et  hébergement de personnes âgées...-établissements culturels et éducatifs, actions environnementales et agricoles... Autant de compétences qui permettent de concrétiser une politique de proximité efficace et de favoriser le développement d'une société dans un souci de solidarité, de partage et de convivialité.
 
René Dosière touche néanmoins une vraie réalité: la superposition de structures  dans un millefeuille qui fourmille d'actions redondantes et coûteuses. Mais parlementaire, il devrait savoir que les élus nationaux sont responsables de réformes souvent proposées avec des arrières pensées politiciennes. Chacun sait que Gauche et Droite n'ont jamais osé touché aux 36000 communes pour gagner ou ne pas perdre le Sénat. Avant de s'engager vers de grandes communautés de communes où une administration centralisée reprendra le pouvoir, n'aurait-il pas été plus sage de s'intéresser à l'organisation des communes sur le territoire... Plus de 4000 ont moins de 100 habitants et plus de 20000 ont moins de 1000hab. Un juste milieu eut été raisonnable entre de super collectivités et 36000 communes qui ne feront plus que de la figuration. Ces mêmes parlementaires ont favorisé l'émergence de syndicats mixtes de Pays et de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) dont les charges de fonctionnement ne cessent d'augmenter avec  un surnombre d'employés et de chargés de mission dont les salaires sont parfois plus élevés que ceux de hauts fonctionnaires en fin de carrière... Ahurissant!
 
Non monsieur Dosière , évitez de généraliser et de cibler vos critiques sur quelques structures. Vous abordez un vrai sujet mais l'analyse de la situation doit être globale... Votre diagnostic contient beaucoup de vérités; il sera à l'origine du succès de votre livre. Mais la réforme de la France ne peut émerger de coups médiatiques susceptibles de nous faire retomber dans un jacobinisme qui pénaliserait fortement notre société et la ruralité , plus de 80% du pays.


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