René
Dosière dénonce les dépenses des collectivités territoriales.
La
décentralisation voulue par François Mitterrand et Gaston Defferre serait-elle
la cause des difficultés financières de la France? C'est bien de cela
dont il s'agit lorsque notre bon député de l'Aisne accuse les communautés de
communes d'être dispendieuses et leurs élus d'être irresponsables du fait
qu'ils n'ont pas été élus par les habitants du territoire mais désignés
seulement par les conseillers municipaux des communes membres de ces communautés.
En résumé ils peuvent dépenser à l'envie n'ayant pas de comptes à rendre aux
électeurs. Le bouc-émissaire est tout trouvé.
En
fait la décentralisation fût une excellente initiative qui a rapproché
les élus de la population et leur a permis d'équiper nos territoires. Nombre de
français doivent se souvenir de l'état des collèges et des lycées en 1981. Les
conseils généraux et régionaux ont répondu aux exigences d'un enseignement
adapté et moderne et gèrent désormais les agents techniques et d'entretien
que l'Etat leur a transféré. Rappelons nous aussi l'état des routes à
cette époque dans la plupart de nos départements et régions. Des investissement
considérables ont été faits par ces collectivités. Depuis,les conseils généraux
ont hérité des personnels des directions départementales de l'équipement
qu'il faut gérer et financer. Les directions des relations humaines ont du
alors s'étoffer. Tout le monde y a gagné... le budget de l'état
également.
Il
en a été de même pour les communautés de communes qui, progressivement, ont
pris des compétences leur permettant de réaliser des équipements structurants
et de développer l'économie de leurs territoires . Elles ont mis en place des
services de proximité que bien des communes n'auraient pu réaliser seules-
ramassage et traitement des déchets,assainissement individuel et collectif,
électrification, services aux personnes- antennes Pôle emploi, banque
alimentaire,crèches, centres sociologique-culturels et hébergement de
personnes âgées...-établissements culturels et éducatifs, actions
environnementales et agricoles... Autant de compétences qui permettent de
concrétiser une politique de proximité efficace et de favoriser le
développement d'une société dans un souci de solidarité, de partage et de convivialité.
René
Dosière touche néanmoins une vraie réalité: la superposition de
structures dans un millefeuille qui fourmille d'actions redondantes et
coûteuses. Mais parlementaire, il devrait savoir que les élus nationaux sont
responsables de réformes souvent proposées avec des arrières pensées
politiciennes. Chacun sait que Gauche et Droite n'ont jamais osé touché aux
36000 communes pour gagner ou ne pas perdre le Sénat. Avant de s'engager vers
de grandes communautés de communes où une administration centralisée reprendra
le pouvoir, n'aurait-il pas été plus sage de s'intéresser à l'organisation des
communes sur le territoire... Plus de 4000 ont moins de 100 habitants et plus
de 20000 ont moins de 1000hab. Un juste milieu eut été raisonnable entre de
super collectivités et 36000 communes qui ne feront plus que de la figuration.
Ces mêmes parlementaires ont favorisé l'émergence de syndicats mixtes de Pays
et de Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) dont les charges de
fonctionnement ne cessent d'augmenter avec un surnombre d'employés et de
chargés de mission dont les salaires sont parfois plus élevés que ceux de hauts
fonctionnaires en fin de carrière... Ahurissant!
Non
monsieur Dosière , évitez de généraliser et de cibler vos critiques sur
quelques structures. Vous abordez un vrai sujet mais l'analyse de la situation
doit être globale... Votre diagnostic contient beaucoup de vérités; il sera à
l'origine du succès de votre livre. Mais la réforme de la France ne peut
émerger de coups médiatiques susceptibles de nous faire retomber dans un
jacobinisme qui pénaliserait fortement notre société et la ruralité , plus de
80% du pays.
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