Senatoriales dans la Manche : Analyse des résultats

Le SÉNAT

L'analyse des résultats d'un vote n'est jamais simple; qui plus est, il est toujours possible de les exploiter à son avantage. N'étant pas dans le secret des urnes nous ne pouvons qu'extrapoler pour en tirer quelques tendances à défaut de certitudes. Une analyse objective peut néanmoins  nous permettre d'approcher les conséquences de telle ou telle désunion sans en tirer de conclusions .

Rappelons tout d'abord qu'au premier tour, les 1534 exprimés ne se sont portés que sur 4218 noms d'où une perte de suffrages de 384; en revanche, au deuxième tour, les 1536 exprimés ont donné 4294 noms soit une perte de 314; quelques électeurs ont donc jugé nécessaire de voter utile au deuxième tour ce qui s'est traduit par 70 suffrages en plus qui seront pris en compte dans cette analyse.

La première observation concerne la division qui existe depuis un certain temps dans le Nord de la Manche au sein de la droite. N'en cherchons pas les raisons mais constatons en le résultat : Jean Louis Valentin a obtenu 527 voix au premier tour et Claude Gatignol 190. Additionnons ces deux scores et nous obtenons 717 voix pour Jean Louis Valentin qui aurait été élu sans aucune difficulté; peut-être même aurait-il été en tête avec d'autres reports. En fait il n'a gagné que 113 voix alors que ses co-listiers ont bénéficié de 137 voix pour J. Bizet et 155 voix pour Philippe BAS.

Deuxième observation: le potentiel  de report pour la gauche n'était  que 203 voix (Cahurel:92 et le front de gauche 111). Elle a pourtant bénéficié d'un report de 301 voix ; il y a donc bien des voix de droite ou du Modem qui se sont déplacées vers la gauche (environ 270 voix) auxquelles se sont ajoutées probablement quelques dizaines de voix qui ne s'étaient pas exprimées au premier tour. On constate en effet qu'il y a eu 70 suffrages exprimés en plus au deuxième tour .

Troisième observation : La droite disposait d'un potentiel de report de voix de 450 au deuxième tour ; si l'on considère qu'elle a, elle aussi, récupéré 50% des  voix non exprimées au premier tour, on peut alors estimer qu'elle n' a récupéré que 380 voix environ sur les 450 ; Or Anne Marie Cousin n'a augmenté son score que de 19 voix.

On est bien entendu en droit de penser que si A.M. Cousin ne s'était pas représentée , la droite aurait bénéficié d'un report plus important de ses voix que la gauche; cela paraît vraisemblable. nous avons vu en effet quelques bulletins sur lesquels le nom de JL Valentin était remplacé par celui d'Anne Marie Cousin...un choix territorial probablement..

Mais cela semble un peu facile tout de même de limiter les responsabilités qu'à ce seul constat. Plus grave encore est de  ne pas vouloir se remettre en cause sur les raisons des divisions (apparentes ou souterraines) que ce soit dans le Nord , depuis les dernières législatives, ou dans le Centre  ( Saint-Lô a t-il voté pour Philippe BAS par exemple? C'est moins sûr ) ou bien ailleurs voire même au sein de l'UMP, c'est faire l'autruche et se préparer des lendemains qui déchantent...Je n'en rajouterai pas!

La politique est un art difficile qui demande à chacun de savoir se remettre en cause pour une bonne cause...ces résultats mettent, pour le moins, en évidence une progression du mécontentement des élus qui le font savoir par leur bulletin de vote, y compris dans la Manche. Cherchons en les raisons. Cet article sera certainement le dernier sur les sénatoriales; nous avons mieux à faire que de se quereller. La Manche a besoin de toute notre attention.