Tous
les candidats font preuve d'une générosité inouïe. Une panoplie de promesses
pour gogos qui paieront in fine l’addition. Comment croire à leur programme quand on
sait que la France n'a plus les moyens de faire des cadeaux. Ou alors on nous
baratine depuis des décennies, mais
je n’y crois pas, les politiques ne feraient jamais ça ! Pour ma part, en ma qualité d'ancien
chef d'établissement, j'ai apprécié les promesses d'Emmanuel Macron en matière
d'éducation, un domaine essentiel pour l'avenir de notre société et celui de
nos enfants. En revanche, je me méfie de tous ces idéologues qui polluent les
couloirs de l'Éducation Nationale depuis plus de 40 ans sous le faux prétexte
d'égalité. À commencer par la loi Haby en juillet 1975 et son projet fumeux de
collège unique qui portera son nom. Une stupidité qui générera des milliers de
laissés pour compte et ça continue. Pire, les décrochés du système éducatif se retrouvent
désormais le plus souvent sans formation, écoeurés de n'avoir pu faire un
apprentissage dès 15 ans plutôt que de grossir les listes de Pôle Emploi avant
de mendier un RSA .
Si
j’apprécie la vision du candidat Macron en matière d’éducation, l'élu que je suis est beaucoup plus
réservé sur sa proposition d'exonérer de la taxe d'habitation 80% des
contribuables. Une hypocrisie dans la mesure ou il sait parfaitement que la
compensation de l'État n'est pas égale au produit financier attendu. La loi de
finances de 1992 a remplacé les dégrèvements accordés à certaines personnes
économiquement défavorisées par des exonérations compensées par l'État.
Mais, depuis, ces compensations n'ont jamais été intégrées aux variables
d'ajustement. Elles sont calculées en appliquant aux bases exonérées de l'année
précédant celle de l’imposition le taux de taxe d'habitation voté par la
collectivité en 1991. En clair : une commune dont les bases
d'imposition sont de 2 millions d'euros en 2017, le taux voté en 2018 étant par
exemple de 15%, le produit fiscal pour la commune concernée serait de
300000€ en 2018. Imaginons que le taux n'était que de 10% en 1991, il y a
26ans, le produit ne serait alors que de 200000€. Un peu plus si nous
considérons que seulement 80% des contribuables sont exonérés. Ce serait tout
de même une perte d'environ 60000€ à supposer que les 20% de contribuables non
exonérés représentent 40% de la recette fiscale. Qui paiera sinon les
contribuables propriétaires au travers des taxes de foncier bâti et non bâti
?Ce sera pire pour les EPCI à taxe professionnelle unique (Communautés de
communes et Communauté d'agglomération) qui perçoivent aussi cette taxe.
Aucune compensation n'est prévue, même s'ils ont institué la fiscalité
mixte. C’est sa recette pour aider les PME PMI ? Combien d'électeurs
sont à même de comprendre ce jeu de bonneteau où l’État gagne
toujours. Beaucoup d'élus le savent : lorsque l'État se dédouane d'une
compétence à l'euro près en la donnant aux départements, ceux ci ont augmenté rapidement les impôts car les compensations sont restées figées alors que les
dépenses n'ont cessé d'augmenter. Le coût de l'APA (allocation personnalisée à
l'autonomie) et celui du RSA (Revenu de Solidarité Active) ont asphyxié ces
collectivités.
Voilà
pour la forme, mais, sur le fond, c’est guère mieux. Semer à tout vent n'est
pas une bonne idée ; le peuple devient assisté sous perfusion comme vous
voulez. Peut-on se satisfaire que les habitants ne participent aucunement au
fonctionnement des structures de leur collectivité? À moins de les remplacer
par des hologrammes en 3D comme chez Mélanchon. Non, vraiment, cette promesse
me semble tout bonnement démagogique... Mais reconnaissons qu'elle est habile
comme le sont ces acronymes : Les ZZR sont exonérés pendant 5 ans de
CFE et de CVAE ça ne peut être plus limpide.
En
français : l'État prend sous
sa coupe pour les zones de revitalisation rurale au sein desquelles les entreprises qui s'implantent peuvent
être exonérés pendant 5 années de la Cotisation foncière des entreprises et de
la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. C’est plus long à écrire
mais au moins tout le monde comprend.. Ce dispositif qui vise à
développer l'économie dans les communes rurales les plus déshéritées
bénéficiait à une dizaine de communes de l'agglomération du Mont Saint Michel-
Normandie. Désormais c'est tout le territoire de cette agglo, soit une
centaine de communes, qui est classé en zones de revitalisation rurale. Au bout
du compte c'est la collectivité qui paiera une nouvelle fois car ces
exonérations ne seront pas compensées. La France est en difficulté on ne cesse
de nous le rabacher, nous devons tous participer à son redressement; sur ce
point nous sommes d’accord. Mais, de grâce, que les candidats à l’élection
présidentielle ne prennent pas les
électeurs pour des jambons en leur faisant croire à la générosité de l’état qui
leur reprendra aussi sec, et même plus, ce qui leur a donné. Ces pratiques
durent depuis toujours, et c’est pour cela, précisément que les gens ont assez. Entre
les promesses et la réalité il y a un abîme, une fois arrivés aux affaires tous
ces battleurs de campagne jettent le masque et leurs promesses au feu. Alors
arrêtez de mentir la politique n'en sera que plus crédible.
80% d'exonérés c'est de la démagogie. On pourrait á la limite n'exonérer que ceux qui ne paient pas d'impôts sur le revenu. On serait à moins de 50%. Un élu du Calvados.MH
RépondreSupprimerOn se demande sur quels critères il a décidé 80%. Ratisser large sans doute. Les collectivités vont encore trinquer mais pas à son élection. GH. Maire du Calvados
SupprimerRemarquez, tous les programmes à droite entraînent les baisses de dotations aux territoires ; Bercy ne touche jamais à ses collaborateurs directs ou des corps. Ceci entraînera le temps de détruire les emplois publics l'arrêt de l'investissement des 36000 communes et epci. C'est à dire la mise en difficulté de l'artisanat et ses 2M d'emplois. Et tous les programmes de gauche entraînent une hausse des dépenses financées par les entreprises, les classes moyennes et hautes avec pour effet rapide la fuite des sièges de sociétés et des capitaux privés... soit une pression fiscale in fine sur la seule classe moyenne.
RépondreSupprimerA 2 maux dites nous lequel nous fera le plus petit trou ? Merci
Entre deux maux, il faut choisir le moindre et bien analyser l'ensemble des programmes proposés. Mais vous avez raison, il ne faut pas réduire les capacités d'autofinancement des communes. De leur côté, celles-ci doivent faire des économies de fonctionnement. Il ne semble pas que les nouvelles communautés soient en train d'en faire; même chose pour les régions.JPD
RépondreSupprimerCette élection incarne bien la fin de ce que l'on a connu depuis un demi siècle. Alors voter pour qui? En tout cas pas me lançon surtout pas, ce révolutionnaire qui nous foutra les pays à feu et à sang en moins de temps qu'il faut pour le dire. Ni pour la blond asse complètement déconnectée. Macron est un clone de Hollande, en plus intelligent mais tout aussi inconscient, et avec quelle majorité au parlement...Fillon? Pourquoi pas, mais sous tutelle, car il ne faut pas lui donner d'argent de poche à celui là. ..
RépondreSupprimerBeaucoup de gens pensent comme vous à tel point qu'une dizaine de mes amis partagent votre opinion et ne savent pas encore pour qui ils vont voter... comme le disent certains il y aura des votes cachés et d'autres se décideront dans l'isoloir
SupprimerTant que le vote blanc ne sera pas comptabilisé il n'y aura pas de changement. Les français vont encore pleurnicher et défiler au lendemain des élections. Ça, ils savent faire
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