Il
y a péril pour l'hôpital d'Avranches-Granville, péril pour nos territoires et
leurs habitants avec la loi sur la Santé qu'on vient de nous pondre en décembre
dernier avant de l'inscrire dare dare au journal officiel le 28 janvier
2016. Dorénavant, les hôpitaux seront rassemblés en GHT, (Groupements
Hospitaliers Territoriaux), avec un établissement principal qui prendra les
orientations et les décisions. La loi prévoit un GHT pour un territoire de
250000 à 300000 habitants, voire plus si besoin. Ainsi, pour le département de
la Manche et ses 500000 habitants,(moins les 15000 du Mortainais qu'on donne à
l'Orne), on nous en promet un seul avec Cherbourg qui en serait le chef de
file. Du coup, à lui de gérer un
projet partagé et de préciser la stratégie hospitalière établie par filière,
intendance oblige. Tout ça n’est pas sérieux, sauf pour l'Agence Régionale de
Santé, qui décide seule, et à sa guise, comment nous devons nous faire
soigner. Tout ça sous le prétexte fallacieux d'améliorer la
qualité des soins et de sécuriser le parcours de santé des habitants. Mon
oeil; son rôle est de spécialiser les hôpitaux et de rentabiliser leurs moyens.
En clair comment gagner plus en
soignant plus vite. La porte est maintenant grande ouverte pour une médecine à deux
vitesses. Selon l'urgence et le niveau d'intervention, un patient peut être
dirigé aujourd'hui vers les CHU de Rennes ou de Caen qui se trouvent
respectivement à 90 Kms du Sud Manche alors que l’hôpital de Cherbourg est
distant de 130km et qu'il ne disposera jamais de l'offre médicale d'un CHU. Et
même si on lui refait un lifting au détriment de l’hôpital mémorial de Saint-lô ou du groupe hospitalier d'Avranches Granville qui risque, soit dit en passant, de se voir dépouillé de
quelques spécialisations en raison de la présence d'une polyclinique privée.
Ben voyons, ce n’est qu’un alibi de plus pour l'ARS qui ne peut nier que les
choix opérés (sans concertation)
ne sont guidés que par le profit et non pour des raisons de santé
et de proximité. Nous ne sommes pas sans ignorer les charges financières des
hôpitaux ni le déficit de l'offre médicale.. Mais, tout de même, avoir l’audace
d’organiser une politique hospitalière pour des raisons de fric est tout
simplement honteux. Il est loin le temps ou la France était placée dans le carré
d'as en matière de soins.
Quand
à la santé numérique dont la France se targue de figurer au top 10 il n’est
qu’à lire la tribune pour constater que le gouvernement ne sait pas où il va.
Notez que c’est une constance; de ce point de vue au moins nous ne sommes pas
déçus. Cela dit, ne nous faisons pas d'illusions, les
territoires ruraux seront à l'écart pour longtemps encore à cause d’une fibre
optique qui a décidé de fuir la campagne. Même si la Manche peut se
vanter d’être en avance, elle aura bien du mal à alimenter ses tuyaux dans les temps prévus. Quant á la couverture téléphonique du territoire, pour laquelle le département n'a pas compétence, c'est une catastrophe. UN tiens vaut
mieux que deux tu l’auras me direz vous; et consolons nous en pensant que la situation aurait était catastrophique si nous avions attendu que le privé s'intéresse á la Manche en matière de fibre optique. Trop rural, trop coûteux pensait-il. En fait l'État pense pareil et pourtant une offre hospitalière sérieuse s'impose sur un
territoire rural de près de 150000 habitants, plus de 200000 si on y
associe le bassin virois et pourquoi pas le Domfrontais. Le Sud Manche ne peut
accepter de se voir déserté par des spécialistes, déjà qu’ils ne se bousculent
pas, et ceux qui resteront auront tôt fait de rejoindre les Plateaux
hospitaliers citadins bien plus complets et prestigieux pour leur carrière.
C'est pourquoi nous devons nous mobiliser sur une question aussi essentielle
au-delà des divergences politiques pour faire barrage à l'État et à l'ARS. L'hôpital d'Avranches Granville
doit être le Chef de file d'un GHT, point barre.
Pétition ou Révolution ?
RépondreSupprimerCes gens qui décident pensent-ils à la santé de nos enfants ?
J'aimerais qu'on oblige les gens en charge de notre vie à passer des tests psychologiques. Cela me rappelle le temps des camps... car il fallait bien des exécutants assez tordus pour appliquer les choix du pouvoir ; des coupables jamais responsables.
Dur de garder son calme quand on lit çà.
Merci de nous en informer. Un peu plus et on se faisait enfumer.
La ruralité n'est pas sérieusement défendue par nos élus. Morin aura tôt fait d'oublier qu'elle l'a fait gagner. Quand il n'y aura plus personne á y vivre, il pourra compter ses voix. Les classes rurales ferment les unes après les autres. Ce n'est pas le transport scolaire qui va arranger les choses. On se cache derrière le règlement que s'est donné pour ne pas répondre aux demandes des maires. C'est pas la réforme territoriale qui va arranger les choses. Des élus ruraux voudraient même en rajouter aux propositions de l'État. C'est á ne plus rien y comprendre. La démocratie est l'art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.Vous verrez, une très grande majorité des comunes a refusé le schéma du préfet. Cinéma... Leurs représentants à la CDCI prendront le contrepied, vous verrez.Un maire de la Manche.
RépondreSupprimerIl faut cloner des gens comme vous, sinon nous sommes fichus
RépondreSupprimerNous verrons si vos craintes sont justifiées dans quelques jours.Les élus vont-ils voter comme les membres de leurs collectivités le souhaiterez? Je ne peux répondre pour eux. Ce que je peux dire c'est qu'ils ne connaitront pas toutes les conséquences de la réforme au moment où ils vont voteront car les textes sont bien flous sur bien des points.on nous promet que les textes seront revus en 2016... Ce sera donc un vote de confiance sur l'avenir mais je ne suis pas sûr que la ruralité sortira plus forte de la réforme... Á moins que les élus aient la volonté de créer une gouvernance adaptée dans les grandes collectivités XXL qui émergeront du scrutin dans la Manche.
RépondreSupprimerExcuser ces fautes: Comme les membres de leurs collectivités le souhaiteraient.. Puis. Au moment où ils voteront...
SupprimerMerci pour votre blog, toujours aussi pertinent. Pour ma part, je pense que le problème de fond est de rester au milieu du gué. On nous parle de réforme des territoires, de l'abandon futur des départements (qui se précise avec la fusion des CDC). Or dans les cas du choix de l'hôpital,nous voyons bien que les habitants du Sud manche iront plutôt vers Rennes (autre département et région). De même, je suis en total accord avec vous lorsque vous parlez de décision à prendre et de réorganisation en termes de bassin de vie. Il faudra donc au élus départementaux avoir le courage de passer de la parole aux actes et de travailler au delà des frontières administratives classiques.
RépondreSupprimerL'ARS semble ignorer totalement les élus si on s'en tient à la démission du maire de Granville. A quoi sert le conseil de surveillance? Je me suis laissé dire qu'ils n'auraient plus aucun rôle dans les GHT. Hervé
RépondreSupprimerMerci Bernard pour ces lignes. Il est grand temps que la population Manchoise prenne connaissance et conscience de la considération que lui porte l'état : Santé, éducation... En ce qui concerne l'ARS, elle ne se moque pas seulement des élus, elle se moque de toute une population. Combien de citoyens resteront sur bord de la route, médecine à 3 vitesses...
RépondreSupprimerC'est ensemble, élus et citoyens que nous devons réagir
Sylvie, une élue
Merci Bernard pour ces lignes qui ont le mérite d'informer ceux qui ne le seraient pas.
RépondreSupprimerL'état, et ce n'est pas nouveau, se désengage et laisse pour compte ses citoyens. La Manche n'est pas épargnée par toutes ces réformes, au titre de l'économie : éducation, santé...
Au final, la facture sera lourde et même très lourde.
Quant à l'ARS, elle se moque des élus, ça ils ont l'habitude (je peux le dire car j'en fais partie). Le plus inacceptable, elle se moque des citoyens, d'une population fragilisée par l'âge ou la maladie, les délaisse. Combien de personnes resteront sur le bord de la route.
C'est tous ensemble, élus et citoyens que nous devons réagir.
n'empêche qu'au final l'Etat pense que la ruralité coûte cher; Il n'a de cesse de la démembrer. On parle même de d'inciter les notaires à se rassembler dans une même unité... en ville. Tout fout le camp.
RépondreSupprimerQu’en est-il de cette initiative de JF Legrand en 2009 de financer les études des étudiants en médecine en contre partie qu’ils s’engagent à venir s’installer dans la Manche pendant 10 ans ?
RépondreSupprimerUne bagatelle qui s’élevait à 40000 euros par tête de pipe tout de même. Et est-ce cette opération à été un succès ?
Pas un total succès à cause de renoncements (aides financières récupérées), mais des installations commencent à se faire
RépondreSupprimerLa question de ce lecteur est pertinente, mais votre réponse, elle, ne l'est pas. Ou de bois. Ou sont les installations et dans ce cas, pourquoi parler de désertification médicale?
RépondreSupprimerBah,JFL a au moins essayé quelque chose à son niveau. De plus c'est limite hors compétences du Département... l'enseignement supérieur est du ressort de l'État et de la Région.
RépondreSupprimerM.Trehet était à l'économie à cette époque, et sur ce point là il est reconnu de tous ; notamment des chefs d'entreprises.
Certains lecteurs se trompent d'ennemis. Au moins l'État est tranquille, avec ces gens là il a les mains libres et pas trop à s'inquiéter.
La désertification médicale ne touche pas que la médecine générale. Les spécialistes et urgentistes manquent aussi d'où l'obligation de prendre des intérimaires dont le coût est important. Pour ce qui est des installations, je vais me renseigner sur ce point pour plus de précisions.
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