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vendredi 19 août 2011

Un Maire rural à PARIS

Lundi 16 août, vers 18h30, je me trouvais dans un quartier réputé calme de Montrouge où j'opérais un créneau arrière pour me stationner face à deux immeubles "bourgeois",  à 200 mètres environ d'un bureau de police.

Il m'a alors été donné de vivre un fait quotidien de la vie parisienne que l'on appelle désormais une "incivilité"; j'ai aussitôt pensé que j'allais être acteur d'un épisode d'une série télé qui met en valeur l'efficacité et le relationnel sympathique de notre police... A vrai dire j'ai un peu déchanté et du conclure qu'il y a un monde entre le cinéma et la réalité à ceci près que le cinéma peut engendrer le fait dont j'ai été victime.

Je reviens tout d'abord sur ma manoeuvre; un créneau arrière est toujours un peu inquiétant; un conducteur écervelé peut  vous heurter soit en vous doublant soit en allant trop vite. J'ai bien cru que c'était ce qui s'était passé quand, soudain, j'ai entendu un bruit fracassant de collision... qui n'en était pas une. Il ne s'agissait que de l'explosion de la vitre de la porte arrière gauche de mon véhicule... La rue et le trottoir étant quasiment déserts, j'en ai déduit qu'un projectile avait été lancé ou tiré de l'un des immeubles situés 37 Avenue Verdier. A coup sûr, ce n'était pas un caillou, je l'aurais retrouvé dans la rue à proximité du véhicule.

Une fois la peur passée, mon fils qui m'accompagnait est allé ausitôt avertir la police pour qu'elle se déplace, constate les dégats et détermine l'origine du brix de vitre... De fait, ce n'était qu'un petit dégat matériel... pas de sang, pas de blessé, on ne se déplace pas, même à 200 mètres du poste; c'est la règle.

    -"Asseyez vous dans la salle d'attente, lui lance un agent, et prenez votre tour."

S'y refusant, il obtient que je me rende au commissariat de police avec le véhicule pour constater les dégats :
     - "C'est la règle, on est que deux au poste pour recevoir le public et dresser les procès verbaux"

Je pense aussitôt que la police est mal lotie mais je suis mécontent d'être traité par dessus la jambe; l'agent peu satisfait d'avoir été obligé de sortir à 30 mètres de son bureau me demande d'y passer pour faire ma déclaration et lui présenter les papiers du véhicule et assurances.

J'obtempère quelques instants plus tard, le temps de ranger le véhicule ouvert à tous vents avec les valises et les sacs remplis des affaires de vacances... Il n'y a pas de risques à 30 mètres du poste de police.

Le commissariat est "barricadé" par une grande porte en fer; je sonne pour entrer puis je monte au 1er étage où je me présente à un deuxième agent et lui demande de traiter mon cas au plus vite; j'ai encore 4 heures de route pour rentrer en Normandie :
      - "C'est à quel sujet?"
      - "C'est pour ma voiture"
      - "Allez vous asseoir dans la salle d'attente"
      - "Monsieur l'agent, je suis pressé"
      - "On n'a pas que vous !"

J'obtempère à nouveau; je sens que je n'ai pas le choix... Je ne suis que le n°2 de la salle d'attente; Le n°1 est un homme noir, bien de sa personne. Je lui fais une critique sur l'accueil mais il ne se risque pas à la reprendre... Un homme bien!... ou un homme prudent; les murs peuvent avoir des oreilles. Petit à petit, la salle d'attente se remplit; j'ai du mal à me concentrer sur mon iPhone; j'attends un quart d'heure.

Un troisième agent, une jeune femme,  remet le silence:
       - "A qui le tour"
       - "C'est à moi"
       - "Suivez moi; asseyez vous là , j'arrive."

J'obtempère une nouvelle fois; quelques minutes plus tard, la femme agent revient, le visage fermé, puis s'asseoit à son bureau... on sent l'autorité.
        - "Vos papiers, carte grise, assurances..."

Je ne peux m'empêcher d'abord de lui faire quelques remarques désobligeantes avant qu'elle n'établisse son rapport:
        - "Je suis pressé madame"... "On fait peu de cas des victimes dans votre maison..."
        - "Moi aussi, je suis pressée; mon service s'arrête à 18 heures."
        - " J'ai de la chance!..."
Elle m'interroge alors succintement sur ce qui m'est arrivé mais j'ajoute quelques précisions au cas où une enquête serait faite. Quant à mes papiers je les ai tous, mis à part le fait que mon assurance va seulement jusqu'au 1er janvier  2011 et qu'elle concerne mon ancienne voiture.
         - "Attendez madame, vous n'allez pas me faire passer de victime à coupable."
         - "Non, on va s'arranger"
Je respire et commence à prendre les choses du bon côté; après tout ce n'est pas si grave. J'engage alors la conversation:
         - "Combien êtes vous dans la maison pour ne pas pouvoir faire un constat à 200 mètres sur le terrain?"
         -"On est 90"
         -"tout le monde est en vacances?"
         - "Non les inspecteurs sont au dessus, au deuxième étage; mais même au complet, c'est le réglement. Claude Guéant a donné des ordres; on a pas le droit d'être plus de deux sur le terrain... et puis il y la brigade de... vous savez notre tâche n'est pas facile  et on n'est pas très protégés..."
          - "Depuis quand faites vous ce boulot?
          - " Après mon bac, j'ai passé un concours; cela fait cinq ans."
          - "Vous en avez pas marre?"
          - "Non; pas encore"
          - "Peut-être avez vous l'ambition de passer au deuxième étage?"
          - "Oui, tout à fait."
Je deviens moins pressé mais je sens que l'agent a encore du pain sur la planche; il y a le n°3, le n°4, le n°5 et le n°6 que j'ai quittés tout à l'heure et qui attendent toujours dans la salle d'attente. Alors je prends congé en associant des excuses à mes remerciements.
 
Le sourire de l'agent et sa poignée de mains m'ont fait oublier que je n'étais qu'un numéro en entrant au poste. Mais je dois avouer qu'il fait bon vivre en milieu rural avec des gendarmes à notre porte dont la disponiblité, bien qu'elle ait changé, est encore très appréciable. Pourvu que cela dure!


2 commentaires:

  1. Anonyme8/19/2011

    Le pseudo pays des droits de l’homme et sa « démocratie » ne loge pas les français à la même enseigne, souvenez vous du vol de Scooter du p’tit héritier. Les flic se remué le C…pour le retrouver avec son voleur. Alors pour vous... il y avait peu de chances. A moins qu’ils attendent le Karcher promis par notre Super Président. Et puis, Montrouge n’est pas Paris !

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  2. bernard trehet8/19/2011

    c'est sûr; je n'ai d'ailleurs pas mis mes mandats en avant...j'ai donc été le parisien ordinaire, un n° parmi tant d'autres; croyez moi ce n'est pas agréable d'être reçu comme un chien dans un jeu de quilles avec aussi peu de considération.

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