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lundi 21 novembre 2011

AGNES, la victime d'un système cloisonné et de la sacro-sainte Déontologie.


Pour avoir été responsable d'un établissement scolaire avec internat, j'ai le sentiment de bien connaître la question des problèmes de comportement des jeunes et de leur réinsertion. J'en parle d'ailleurs dans mon ouvrage sur l'Education Nationale, " Pouvoir et Impuissance ".

Un collège ou un lycée ne sont pas des structures de "redressement" mais je pense qu'ils ont néanmoins une vocation sociale et éducative et que la présence d'un internat est un outil qui doit leur permettre d'oeuvrer à la réadaptation sociale et scolaire d'enfants en grande difficulté. Diriger un internat , c'est nécessairement accepter cette vocation.

En fait accepter n'est pas suffisant; cela doit être un engagement volontaire partagé par toute une équipe éducative et pédagogique, une équipe qui se doit de travailler dans la confiance en pleine connaissance des données personnelles de l'enfant accueilli. La responsabilité de l'établissement repose sur celle de chacun des membres de l'équipe en principe préparée à travailler en"commando".

C'est pourquoi je me suis toujours élevé contre cette fameuse déontologie derrière laquelle se réfugient souvent les services sociaux ou judiciaires pour refuser de partager les données de dossiers qui engagent la responsabilité des acteurs de la reprise en main. A chacun son métier s'entend-on dire! Bien sûr mais nous n'avons pas le droit de prendre des risques dont les autres peuvent souffrir

La déontologie... que de fois ai-je entendu ce mot en tant que chef d'établissement mais aussi en qualité de maire...Un maître mot qui permet à chacun de garder ses secrets et ses pouvoirs sans engager sa responsabilité mais qui peut avoir des conséquences extrêmes. Agnès en est certainement la victime.

Cela dit, il est incompréhensible qu'un proviseur puisse accepter sans sourciller un élève de 17 ans qu'il savait placé sous contrôle judiciaire après quatre mois d'incarcération préventive. C'est incompréhensible qu'il ne se soit pas renseigné sur les faits qui ont valu cet emprisonnement à cet adolescent et qu'il n'ait pas impliqué son équipe éducative dans un projet de réinsertion.

Il s'agit là d'une faute...une faute à partager avec un système dont les carences sont le fruit d'insuffisances ou d'idéologies politiques qui refusent de s'accorder pour donner les moyens à notre société de se protéger  de déviances qui relèvent de services spécialisés et non de l'Education, qu'elle soit privée ou Nationale.

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