Tout d'abord qu'est-ce qu'une identité pour un
territoire? Si l'on en croit un cabinet d'études mandaté par le département pour en définir les lignes, il s'agit d'une réalité factive et d'une réalité subjective, fruit de l'imaginaire, de la symbolique et de la représentation... bref, des formules creuses qui ont sans doute mobilisé toutes les forces vives de ce cabinet. N'en déplaise aux spécialistes en communication, une identité n'est pas subjective; elle est ce qui différencie une personne, un groupe ou un territoire d'un autre. On est bien loin de l'imaginaire.
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MUSEE DIOR GRANVILLE |
Après des semaines de recherches, d'enquêtes et d'analyses, nos spécialistes ont fini par trouver le parement qui va à notre bonne Manche, que nous vivons au quotidien, en l'affublant du nom de Normandie Armoricaine. Trop fort! Le prix en valait la chandelle! nous savions avoir un lointain cousinage avec les nord américains mais on ne s'attendait pas à mettre la Manche à la sauce armoricaine; ça, c'est du lourd! En dehors du massif du même nom , propre au Sud Manche, je ne vois rien d'armorique dans notre culture. Et pourquoi pas le Finistère normand? Franchement, le peuple manchois n'a rien à envier à personne. Pourquoi vouloir lui voler son patrimoine en lui donnant un sobriquet breton qui dénature son identité? Prudence toutefois, car un député maire a essayé de trahir son territoire en tentant de l'associer à celui de Méhaignerie avec le projet loufoque des " Marches de Bretagne". Après douze siècles d'existence normande, le Mont Saint Michel eut été offert à la Bretagne. Un comble!
Une identité doit être en revanche le support
d'une image dans laquelle chacun pourra se reconnaître pour mieux se l'approprier
et la promouvoir. La créativité, la symbolique concerne la représentation de cette image.
Forgée au fil du temps, l'identité d'un
territoire s'ancre sur des réalités,
humaines, économiques et culturelles..., attachées à son sol, sa géographie et son
environnement, à son histoire comme à son présent. On ne triche pas avec son identité; ce serait manquer de culture et de confiance si ce n'est
faire preuve d'un complexe qui n'a pas lieu d'être que de vouloir copier un voisin qui, reconnaissons le, a su coller son image à son identité.
Les manchois sont normands, un peuple épris de liberté,
conquérant, créatif et bâtisseur qui a essaimé sur des terres qu'il a su
administrer et développer dans la paix et le respect des populations
autochtones. La Manche est un territoire ouvert sur l'océan et sur le monde, le
bras tourné vers l'Angleterre. La perfide Albion ne fût-elle pas conquise par notre ançêtre
Guillaume le Conquérant comme il en fût du Sud de l'Italie et de la Sicile où s'illustrèrent huit des douze fils de Tancrède de Hauteville, seigneur manchois? La Manche? C'est le Cotentin (de Cherbourg à Granville
,au Thar, hier) et l'Avranchin avec le Mont Saint Michel, emblème d'un riche
patrimoine normand et phare de la chrétienté.
Violemment modéré pour Alexis de Tocqueville, le peuple manchois
s'est battu et a beaucoup donné pour sa liberté et son indépendance au cours
des siècles au prix de beaucoup de sacrifices. Il en porte les cicatrices; mais tel un phénix, il renaît toujours de ses cendres. Il ne renonce jamais lorsque son destin est en jeu. Tel est son caractère. Ainsi, a t-il su se tourner vers l'avenir; département agricole et maritime, il se distingue aujourd'hui avec les technologies nouvelles, la fibre optique,les énergies renouvelables, le luxe et le haut de gamme.
Reste à valoriser la Manche sur de tels éléments et
de telles valeurs... une terre d'accueil ouverte aux autres, un engagement personnalisé par des hommes et des
entreprises diverses. Des noms, celui de Dior par exemple, s'imposent, mais
bien d'autres, plus anonymes, valorisent chaque jour l'économie manchoise en
France et à l'international grâce à leur créativité et à une main d'œuvre
impliquée qui s'approprie l'avenir et la réussite de son entreprise. Le cadre
de vie est également un élément essentiel de notre territoire dont
l'attractivité doit permettre de garder notre potentiel créateur et d'accueillir
entrepreneurs et ingénieurs. Vuiton a choisi la Manche et la proximité du Mont
Saint Michel pour son environnement et sa main d'œuvre qui lui confèrent son
identité et son image. Quant aux ingénieurs, notre participation au salon
Provemploi qui s'est déroulé à Paris nous a fait prendre conscience, s'il en
était besoin, de leur intérêt pour la Manche.
La Manche a des atouts : elle doit s'appuyer sur la
qualité et la diversité de tous ses territoires; ils ont aussi leur identité qu'il
faut prendre garde de ne pas diluer dans de grands ensembles. L'écovallée de la Sée, site Natura 2000, en
est un bon exemple. Son sous sol granitique, ses coteaux boisés de hêtres et
châtaigniers , son agriculture ont été les supports de son économie alimentée
par l'énergie hydraulique de la Sée. Aujourd'hui, elle aussi, avec ses entreprises exportatrices qui s'y développent en toute sérénité , contribue à renforcer l'image entrepreneuriale et innovante du département. Pour autant l'addition des identités ne fait pas l'image d'un département si elle est satellisée en pays qui en font une
lecture confuse. L'avenir de notre planète Manche est dans son unité. Identité n'est pas image hélas car la glace est parfois déformée par les hommes. Certes,le marketing territorial est une ambition pour tout territoire mais c'est aussi tout un art.
Vous avez entièrement raison mais les politiques n'ont pas su en donner une image réellement satisfaisante. Il y a eu des tentatives culturelles intéressantes voici quelques années dans le domaine culturel, abandonnées aujourd'hui. La Manche a une image vieillotte qui n'est pas valorisante. L'agriculture ne doit pas être abandonnée mais, comme en France, tout a été misé sur elle au détriment de l'industrie et de la recherche. L'Allemagne a joué une autre musique. Le journal du département est moins porteur que celui de la région.. On est bien dans la Manche mais on n'y voit pas trop son dynamisme. Vous parlez aussi des pays, une idée de Voynet qui voulait pénétrer les territoires. Elle a réussi mais la Manche a été pénalisée et les contribuables doivent payer. Supprimons ces structures coûteuses qu'il vous arrive de dénoncer. La démocratie couvre souvent des inepties portées par des parlementaires. E.B.
RépondreSupprimerEnfin un élu qui fait l'apologie de la Manche! Elle le mérite mais anonyme E.B. assène quelques vérités. Maria
RépondreSupprimerBelle preuve de l’efficacité manchoise, À Saint Mère Église 6.000 à 7.000 personnes sont privées d'eau voire d'électricité et de téléphone dans le canton à cause de la neige, a indiqué Marc Lefèvre. Ça la fiche bien dans un département nucléarisé. Et en plus, les intempéries étaient prévues
RépondreSupprimerPierre B
Ces difficultés et ces retards n'enlèvent rien à l'identité du département. Ils montrent qu'il y encore beaucoup à faire pour ce territoire; personne ne peut le nier. Mais certains de ces retards incombent aux collectivités locales: sur le canton de Sainte Mère Église: 28 communes dont 9 communes de moins de 100 habitants.. Ceci peut expliquer cela.
RépondreSupprimerVotre vision de l'identité est exacte : en rattachant celle de la Manche à celle de la Normandie, ce qui se justifie historiquement et sociologiquement, le département bénéficie de l'aura du nom de Normandie.
RépondreSupprimerLes notions d'identité sont souvent teintées de bon sens. la connaissance du territoire par les autochtones est une source de cette sagesse et de cette pertinence. Il semblerait logique que pour apporter la garantie d'une image normande et manchoise, les responsables de la communication soient normands, vivent entièrement dans le département -et que complémentairement à leur formation professionnelle- ils portent un vrai amour du territoire
"C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap !
RépondreSupprimerQue dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule !"
Bien dit, on a rien à voir avec les bretons.Et surtout pas le nom. Normands avant tout
RépondreSupprimerJean