Chaque année, les quotidiens locaux laissent une large place aux cérémonies et aux voeux exprimés par tous les élus locaux. Chacun parle de ses réalisations et des projets qu'il souhaite concrétiser pour donner aux habitants de son territoire les conditions d'un mieux être. 2011 n'échappe pas à la règle mais force est de constater que de nombreux élus terminent leurs discours sur le même refrain bien qu'ils reçoivent de leurs parlementaires des courriers qui tentent de les rassurer sur les incidences des reformes fiscales et territoriales. Comment pourraient-ils être tranquilisés? Le Sénat a adopté la réforme territoriale grâce à une très faible majorité (4 voix de majorité dont celle de son président );Quant aux premières indications qui leur sont données par les services de l'Etat pour confectionner leurs prochains budgets, elles ne sont guère encourageantes.
Ainsi, les maires et présidents de communautés de communes évoquent tous leurs inquiétudes et envisagent la réduction des dépenses d'investissement,car
le devenir de leurs collectivités locales est très incertain; on a beau leur dire qu'elles garderont toutes leurs compétences, il leur est difficile d'imaginer qu'ils pourront les mettre en place si les moyens ne suivent pas d'autant qu'ils ne pourront plus disposer des financements croisés de l'Etat, de la Région et du Département
Désormais, les Régions seront dépendantes de l'Etat pour 91% de leurs recettes et les Départements pour 84%. Face aux dépenses sociales, qui ne cessent d'augmenter et dont ils ont la charge, les départements perdront inévitablement leurs marges de manoeuvre pour aider les collectivités locales, à moins d'augmenter le seul levier qui leur restera: la taxe foncière. Fort heureusement, le département de la Manche ne sera pas le plus mal loti car il a fait des économies drastiques en fonctionnement depuis quelques années mais cela ne pourra durer. Pour l'heure, les contrats de territoire seront encore bien pourvus mais nous en reparleront dans trois ans.
Ce sont toutes ces observations qui m'ont conduit à m'élever contre la création du Syndicat mixte du pays de la Baie, structure dont le budget de fonctionnement pour 2011 dépasse le million d'euros, les dépenses du personnel représentant plus de 50% de ce budget pour 10 emplois.Lorsque les subventions du département,de la Région,de l'Etat et de l'Europe disparaîtront ce sont les collectivités locales qui financeront plein pot.Nous le devrons au sénateur BIZET et au député HUET co-auteurs de cette plaisanterie
Pas étonnant alors qu'un récent article paru le 10 janvier dans l'Edition des Administrations et Collectivites territotiales titre :" Privées de leurs principaux cofinanceurs, de nombreuses communes ne disposeront plus de la surface budgétaire nécessaire à la mise en oeuvre de leurs propres politiques d'investissement". Trés vite, elles seront étranglées financièrement, à moins de prélever dans la poche du contribuable ou de supprimer des services pour réduire la facture du personnel, ou bien encore de réduire voire de supprimer les subventions. C'est toute la vie locale qui en pâtira.
Récemment, la presse locale faisait état de la suppression sèche de la SEGPA du Collège de Saint-James qui n'accueille que 35 enfants de 12 à 16 ans ,en grande difficulté. Que deviendront-ils? Ils seront orientés dans les externats des collèges de Saint-Hilaire du Harcouet et d'Avranches...c'est bien entendu le Département de la Manche qui paiera la facture transport, mais au delà de la question financière, ce sont les jeunes et pas n'importe lesquels qui trinqueront, en fatigue d'abord, mais aussi sur le plan éducatif car il n'est pas sûr que leur intégration dans un plus grand établissement et dans des classes plus chargées leur sera trés profitable.Par expérience, je suis même sûr du contraire.
Pôle emploi, la Mission locale de la formation et de l'emploi , mais aussia la commission locale de réinsertion ont certainement de beaux jours devant eux. A plusieurs reprises , je l'ai déjà dit, l'avenir de notre territoire passe par la formation des jeunes. Parler de la revitalisation du Mortainais et du mileu rural et accepter une telle fermeture est une prouesse politique.
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