Translate

jeudi 3 avril 2014

Municipales: le troisième round

Une démocratie sans KO

Troisième round, enfin, si l'on peut dire... car en boxe quand l'adversaire est, à terre,  KO, l'arbitre arrête le combat. Il en va autrement en politique, les règles ne sont pas tout à fait identiques; les coups sous la ceinture sont permis et la réglementation permet de reprendre le combat même une fois à terre au nom, dit-on, de la démocratisation. Pourquoi pas puisque c'est dans cet esprit que la réforme a été conçue. Mais c'est là une règle du jeu qui ressemble à un déni de démocratie. Elle a été phagocytée par les bookmaker du gouvernement pour brouiller les paris et truquer les rencontres. À l'instar d'Avranches , cité épiscopale où Lanfranc et Saint Anselme commencèrent leur ascension avant de devenir archevêques de Cantorbéry...  Avranches, une belle endormie qui fût confiée en février 1941 à Léon Jozeau Marigné par le maréchal Pétain jusqu'à sa démission deux années plus tard, en 1943... Avranches, aujourd'hui, semble avoir voulu sortir de sa léthargie  en nommant à la tête de cet ancien évêché un digne descendant de Guillaume: David Nicolas. Au prix d'un combat loyal il a tordu le cou à plus de 60 années de dominance angevine et bretonne, de 1953 à 2014...

L'histoire se rappelle à nous

Près de soixante années, c'est le temps aussi qu'il fallut aux normands pour récupérer en 933 le Mont Saint Michel et le Sud Manche donné aux bretons par Charles le Chauve en 867. Avec Henri II, c'est la lignée angevine qui commence en 1152, son père Geoffroy Plantagenêts et  sa mère, la reine Mathilde, lui donnèrent la Normandie en héritage... le début de la fin! J'arrête là cette digression pour revenir au présent et au suzerain breton, le député du Sud Manche, qui vient de perdre sa cité et son royaume. Pas tout à fait! Gardant un goût immodéré pour la reine, (la petite), il compte bien pédaler avec ses chevaliers, ses "coéquipiers" pour gagner la prochaine étape qui lui donnerait la présidence de la Communauté de communes de l'Avranchin, faisant fi d'un scrutin populaire, et d'une population fatiguée des divisions et des coups bas. Qu'importe les causes de son échec, il mouline désespérément pour remporter cette course contre la montre avant que la loi sur le cumul des mandats ne le fasse tomber de sa bicyclette. En attendant, en sa qualité de président de la communauté, il aura toujours la main sur les ordures ménagères. Triste sort pour les habitants d'Avranches et du canton, face à l'insalubrité galopante contre laquelle leurs maires se battent étant responsables de la sécurité et de la salubrité dans leurs communes.

Saint-Lô à l'heure ancienne

Au centre Manche c'est François Brière, un saint lois, d'origine brécéenne par sa famille, au caractère bien trempé, qui prend les rênes de Briovère, une cité gallo romaine devenue Saint Lô après la mort de Laud, évêque de Coutances en 565. De l'histoire ancienne... Conseiller général de la Manche, François Brière succède à François Digard, un maire certainement compétent mais victime de ses choix politiciens. L'un de ses exploits fût de revenir sur sa promesse en 2008 de prendre comme premier adjoint un François Brière qui "jura mais un peu tard que l'on ne l'y reprendrait plus" mais s'en souviendrait. Un homme qui n'a pas la mémoire courte! Pour preuve, en 2014, il refuse de faire liste commune avec François Digard dont le projet funeste était de laisser la mairie à son "bon ami", se réservant la communauté urbaine. Le fromage proposé par "gros minet" était alléchant mais la souris a flairé le piège, jugeant qu'il valait mieux tenter seule l'aventure quitte à prendre la route du désert. Et voilà comment François Digard se retrouva gros jean comme devant, écarté de la communauté. Qu'à cela ne tienne, une fois encore, la réforme lui permet de rebondir sur ses pattes grâce à la démission de Pascal Baisnée, la tête de liste qui s'interroge encore sur ce qu'il est venu faire dans cette galère !    

Épilogue

Comme son ami de l'UMP d'Avranches, François Digard, en bon gladiateur prenant son courage à deux mains,  va se retrouver candidat à la présidence de la communauté d'agglomération saint-loise face aux 122 membres de l'assemblée plénière qui l'éliront comme le sauveur. C'est ainsi en démocratie, un KO ne met pas  fin à un combat.
   






  




5 commentaires:

  1. Je viens d'apprendre à l'instant que François Digard ne siégera pas à l'agglomération. Il s'agit là d'une décision courageuse qui honore son auteur. Il s'agit là d'une attitude gaulliste qui montre que l'honneur et l'amour propre sont des vertus politiques qui existent encore.

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme4/03/2014

    Décision politique inattendue qui a du lui coûter. Elle n'en est que plus remarquable. Dommage que son collègue d'Avranches n'ait pas le même orgueil. Th.L

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme4/04/2014

    En boxe on appelle cela une défaite par jet de l'éponge

    RépondreSupprimer
  4. On peut appréhender les choses différemment car il avait les moyens de gagner l'intercommunalité. Je pense que la chute du 2ème tour est une réprobation des électeurs admise et respectée par F Digard

    RépondreSupprimer
  5. Anonyme4/04/2014

    A l'inverse, c'est la démocratie du chaos. CB

    RépondreSupprimer