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vendredi 1 juin 2018

La Manche en panne de main d'oeuvre



Samedi 26 mai alors que je visitais quelques entreprises du Sud Manche, la discussion avec les employeurs tournait très vite une nouvelle fois autour  de l'emploi. Question ô combien importante dans un département où la main d'oeuvre était appréciée pour son esprit d'entreprise. Comme bien des territoires français et européens, celui de la communauté d'agglomération du Mont Saint Michel-Normandie éprouve aussi de forts besoins de main- d'oeuvre dont il ne dispose pas toujours. Le recrutement est devenu un  problème sur ce territoire où le taux de chomâge est l'un des plus faibles de Normandie. Pour autant ne nous gargarisons pas de ce résultat. Il masque une assez forte précarité qui s'enracine dans le RSA et dans les petits boulots.  A l'analyse, les causes sont multiples; il nous appartient de bien les définir sans tomber dans la facilité des traques à l'activité que soulève Gérald Darmanin, si nous voulons en réduire les conséquences économiques.

Un présent inquiétant

Tout d'abord nombre de secteurs sont touchés, de l'agriculture à l'artisanat et à l'industrie,   ,des petites mains aux ingénieurs, des technico-commerciaux aux cadres... Un constat qui a de quoi nous inquiéter, les causes  n'étant pas conjoncturelles. L'évolution démographique témoigne d'une baisse continuelle des actifs liée  au départ des jeunes.  Pas étonnant que l'indice de vieillissement ne cesse d'augmenter; l'arrivée des retraités et la baisse de natalité y contribuent aussi grandement. Les chiffres sont clairs sur ce point. En 2009, dans le département de la Manche, la tranche d'âge des 15-29 ans représentait 16% de la population; elle passe à 15,3% en 2014. Même chose pour la tranche des 30-44ans: elle passe de 18,5% à 17,1%. Quant à l'écart entre le nombre de garçons et filles de 0 à 14 ans, il est de 1,4%  mais il est de 2,1% pour la tranche des 15-29 ans, un écart significatif au détriment du sexe féminin plus touché par le manque de formations le concernant dans le département. Le Sud Manche n'est pas épargné, bien au contraire. Le solde migratoire n'y compense pas le solde naturel, loin s'en faut. J'ai parlé fréquemment du départ des jeunes; il est l'une des principales problématiques de notre territoire parmi  d'autres. En mai 2018, pôle emploi disposait de 1491 offres pour le bassin d'emploi d'Avranches; beaucoup d'entre elles n'ont pas trouvé preneur . Cette situation est incompréhensible si nous la mettons en rapport avec la précarité qui sévit dans le Sud Manche où le pourcentage d'allocataires  est plus important qu'ailleurs. Très éloignés de l'emploi et souvent sans formation pour une grande partie d'entre eux ces allocataires s'ancrent dans une précarité coûteuse pour le département. C'est bien dommage! Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant une telle situation. La formation des demandeurs d'emploi , l'économie solidaire, et bien d'autres actions peuvent être engagées mais le résultat ne s'appréciera que sur le long terme. Pour l'heure il faut favoriser  le recrutement extérieur au territoire mais ça c'est une autre affaire. L'attractivité d'un territoire ne se gagne pas seulement par de bonnes paroles.

Qu'en sera t-il demain.?

L'avenir n'est pas rose. Le monde agricole n'est plus là pour apporter la main d'oeuvre au territoire comme dans la deuxième moitié du XXème siècle. De son côté, l'Éducation Nationale a changé son fusil d'épaule depuis la création du collège unique et elle n'offre toujours pas une grande diversité de formations sur notre territoire... De plus,  les filles continuant d'être plus nombreuses à partir du territoire , la natalité n'est pas prête de se redresser. Aussi y a t-il fort à parier que pôle emploi connaisse rapidement un effet de ciseau, les offres d'emploi devenant plus nombreuses que les demandes. A moins d'être atteint de cécité et de ne penser qu'à son présent, il faut s'attacher à réduire le départ de la jeunesse et à rendre attractif le territoire sous peine d'être obligé d'avoir recours à une main d'oeuvre étrangère. C'est déjà le cas dans le maraichage et le batiment... et dans le médical. Évidemment les communautés n'ont pas toutes les cartes en mains pour se donner un avenir plus serein mais des initiatives vis à vis de la jeunesse sont nécessaires pour  lui permettre de se former en local ( apprentissage, formation par alternance... stages) , renforcer ses liens avec le territoire et lui donner envie d'y revenir. Trop de jeunes quittent le Sud Manche faute d'être seuls pour rechercher une entreprise d'accueil. D'autres s'exilent vers des couveuses pour incuber leurs idées innovantes. A son époque, Raymond Barre pensait déjà qu'on préparait mal l'avenir de la jeunesse.  Autant dire qu'on préparait mal l'avenir de la France.






26 commentaires:

  1. Anonyme6/01/2018

    Quand on entend des chiffres faramineux d'embauche par une entreprise locale.. 2000 places de parking à faire. Comment peut-on y croire et déséquilibrer le Sud Manche avec le risque d'une grande casse si ça s'avérait possible? Plus c'est gros plus on y croit. Quelle utopie et quel cadeau abusif à l'insu des élus. JL.

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    1. Anonyme6/01/2018

      Voilà que ce chef d'entreprise se prend d'envie de faire la leçon à l'État pour les barrages de la Sélune. Marrant non?

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  2. Anonyme6/01/2018

    Il faudra faire les comptes et vite. Un collègue

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  3. Anonyme6/01/2018

    Si on ajoute aux besoins du businessman local le recrutement à prévoir pour vos tomates très prochainement, vous dépassez déjà largement le nombre de demandeurs...
    Donc, vous devez prévoir de recruter hors territoire. Comment comptez vous sécuriser les conjoints ? Car vous êtes sur le créneau des emplois plutôt féminins faiblement qualifiés avec les problématiques des enfants etc...
    A mon sens, c'est un travail à commencer sur 1 génération complète. Donc pour les demandes immédiates vous êtes très mal.
    HA

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    1. Anonyme6/01/2018

      Avec des investissements à prévoir non productifs de recettes pour la collectivité pendant quelques années et donc sans intérêt pour les mandats électifs... car non productifs de voix

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    2. oui, ce sera un travail de longue haleine sur lequel il faut se pencher sans attendre. Pour ce qui est des tomates, je pense qu'il n'y aura pas trop de difficultés si j'en juge par le nombre de CV qui me parviennent. De plus, pour nombre d'emplois il ne sera pas demandé une formation très importante; celle-ci sera donnée sur place. De plus, nous ne connaissons pas encore la situation des AIM qui sera peut être reprise mais à quelles conditions? un certain nombre des employés résident sur la vallée de la SEE. Je souhaite bien sûr que cette reprise se fasse avec le minimum de casse pour les 230 employés qui y travaillent.

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    3. Anonyme6/01/2018

      Vos emplois vont entre temps rentrer en compétition avec ceux de Remade. C'est avant qu'il aurait fallu y penser.
      Çà sent l'immigration à la clé

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  4. Anonyme6/01/2018

    l'auteur du dernier commentaire ne semble pas savoir que l'implantation d'une entreprise ne se décrète pas du jour au lendemain quand il dit qu'il fallait y penser avant. Un chef d'entreprise

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    1. Anonyme6/01/2018

      L'auteur dudit commentaire sait que quand on maîtrise l'offre et la stratégie de développement de son territoire il est possible d'anticiper. Mais effectivement si on s'en remet à Dieu ou à sa bonne étoile on subit avec un "léger" décalage.
      Le responsable de l'économie l'a fait sur son territoire. Pourquoi n'applique t-il pas les recettes qui ont marché ?

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    2. Anonyme6/01/2018

      Les recettes marchent toujours sur le Val de Sée. La chaiseronne fait une extension, la Stelmi embauche, Mariau de la Chapelle Urée veut meme mettre son commerce au Carrefour des Arts etc. Ces entreprises embauchent

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  5. Anonyme6/02/2018

    Un bon article ce matin dans Ouest France résumant une étude comparative du Centre dÉtudes sur les qualifications (Céreq) sur les diplomes, la formation et le chômage des jeunes

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  6. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Anonyme6/02/2018

      Favoriser :
      Ce ne sont pas les collectivités qui vont solliciter les travailleurs. Elles doivent préparer les conditions d'accueil par exemple en soutenant le développement d'activités complémentaires, en développant de l'habitat, des équipements, etc.. Elles peuvent soutenir la création de pôles d'activités avec les formations qui vont bien. C'est un travail très long.

      Quant aux rémunérations vous devez les mettre en face du coût de la vie locale, à la qualité de vie, etc. Certes c'est important mais loin d'être l'unique critère.
      Les industriels locaux, financiers, ne sont pas réputés pour les gros niveaux de salaires. Mais qu'y peuvent les collectivités locales ? Peut être soutenir les petites entreprises plutôt que les businessmen ?

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    2. Anonyme6/02/2018

      Elle ou il chipote Sama Muse à propos de favoriser.Elle ou il préfère solliciter. Tu parles ! Elle ou il pense que solliciter suffirait pour les faire venir dans la Manche. Non il faut favoriser. cela sous entend créer les conditions de l'accueil et rendre le territoire attractif. Il ne s'agit pas de favoriser les demandes provenant de l'extérieur quand elles existent sur le terrain.

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  7. Pour l'heure il faut favoriser le recrutement extérieur au territoire".....dîtes-vous.
    Pour répondre au fait que je chipote sur le mot "favoriser", les auteurs ont raison...
    Je chipote ....Je me suis mal exprimé 😉.
    On comprend (moi en tout cas) qu'il faut recruter à l'extérieur du territoire.....
    Je maintiens donc mon "chipotage" ....🙂 ...et le reste, avec force et conviction...👍

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  8. Anonyme6/03/2018

    Quand le territoire ne fournit pas la main d'oeuvre, il faut bien aller la chercher ailleurs pour que les entreprises puissent continuer à tourner. Mais pour que des employés ou des cadres viennent dans le Sud Manche et y habitent il faut le rendre attractif. Ce qui n'est pas le cas du Sud Manche. J'y travaille mais je réside à Rennes. Cherchez les raisons.Entre Avranches et Rennes y a pas photo. Ni avec Fougères ou Saint Malo. Alors favoriser ou non on s'en fout. Si vous n'aviez pas les bretons à travailler chez vous vous ne seriez pas bien.

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    1. Anonyme6/03/2018

      On est bien content de pouvoir compter sur nos cousins bretons �� Pour une fois qu'ils nous piquent pas les entreprises et les marchés lol Si seulement vous pouviez nous envoyer les bretonnes... en 2 ou 3 générations on finirait bien par avoir des combattants �� et pas seulement des "causeurs"

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    2. Bien vu pour les "cousins" bretons.... Attention toutefois à ne pas nous prendre pour de seuls "causeurs". Le breton est courageux et dans l'action....
      Les bretons sont des battants; leur seul défaut est d'être les meilleurs...😉....et de ne pas toujours apprécier (à tort) la Normandie....
      On remet la balle au centre les "bretons-normands-je-t'aime-moi-non-plus"... Allez on est pote...top là...

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  9. Pour répondre à la "Bretagne" ci-dessus, et je suis originaire de cette magnifique région.....
    Monsieur (ou Madame mais je "vois" plutôt un homme.,pourquoi...je ne sais pas...bref), le sud Manche est attractif et la force de travail s'y trouve....
    Un breton travaillant donc dans (selon vous), cette "pauvre zone sinistrée", est d'une, pas forcé d'y rester et de deux, se doit de respecter un territoire joliment normand et qui de surcroît, le fait vivre.
    C'est la guerre Bretagne/Normandie ?
    Alors ici, par rapport à votre commentaire, je suis pour la Normandie, SACRÉ NOM DE DEUS ......

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    1. Anonyme6/03/2018

      Vous n'avez pas dû bien me lire. Je ne dis pas autre chose ; enfin, en dehors de l'attractivité (la Bretagne trop proche pour nous l'est beaucoup plus). Et c'est 'Nom de diou". Il nous manque des pôles autour de nos atouts. Là dessus nous avons 15 ans de retard et si j'en crois le FB d'un ancien député, vu la quasi faillite du territoire, on est pas près de voir les infrastructures économiques. Ici on préfère les gymnases neufs mais vides.

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    2. Je pense vous avoir bien lu au contraire...Bref.
      À voir pour les futures infrastructures économiques.Il est vrai que le territoire a du retard mais rien n'est irréversible.
      L'image du "gymnase neuf mais vide" est nulle, c'est dit.
      Pour le "nom de diou", je vous le laisse....Mes aîeux "juraient" en latin "nom de deus".....😉

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    3. Anonyme6/04/2018

      Cet avis n'engage que vous. On ne compte plus les infrastructures neuves sur tous les territoires quand bien souvent quelques restaurations auraient suffi. Et ces investissements ne donnent aucun avantage fiscaux, économiques, etc vis-à-vis des territoires voisins.
      Ils grèvent les capacités d'emprunt, fagocitent les subventions, augmentent les budgets de fonctionnement, sans produire de recettes suffisantes à l'équilibre budgétaire.
      L'état ne s'y est d'ailleurs pas trompé quand il a annulé 300M de DETR l'an passé.

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    4. Une restauration peut parfois être très coûteuse...mais vous avez raison.
      Toutefois des infrastructures neuves sont nécessaires pour répondre à certains ptojets...
      Par contre il y a certainement eu des abus mais le désengagement de l'état se fait à tous les niveaux....
      Vous êtes sympa (entre bretons hein....on peut "ferailler" mais on est tous amis...)

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    5. Anonyme6/06/2018

      Vous avez raison, une restauration peut être coûteuse ; surtout dans le tertiaire et l'habitation. Lorsque l'infrastructure d'un équipement est en bon état, il n'y a aucune raison de le refaire à neuf.
      Vous êtes sympa pour un britton lol

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  10. Je m'oblige à ne pas intervenir dans les discussions mais je suis bien placé pour dire que notre territoire n'est pas sinistré. En revanche les statistiques confirment les propos des chefs d'entreprises. Beaucoup se plaignent de ne pas trouver la main d'oeuvre qu'ils recherchent. Elle conditionne leur développement. Et quand ils la trouvent les conjoints sans travail poussent souvent à aller vers d'autres cieux. La politique de l'emploi et de l'accueil est essentielle.

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    1. Anonyme6/07/2018

      La politique de l'emploi , la formation la qualité de l'accueil sont des éléments essentiels mais il faut aussi parler de l'éducation. En effet un des défis à relever est de réussir à remotiver des générations de jeunes qui n'ont jamais vu leurs parents travailler voire les grands parents. PF

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