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vendredi 19 avril 2013

La FRANCE de DEMAIN

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La campagne a un prix. Pas question de l’abandonner aux mains des promoteurs  pour y construire des bassins d’emploi. Il ferait bon voir que les rats des villes  viennent sur les terres des rats des champs pour s'emparer de l'or vert. Chacun chez soi. Finissons en avec les Anglais, les Parisiens et pourquoi pas les pauvres qui veulent bâillonner le Coq, et démonter les cloches des églises au prétexte que ces deux symboles de la France rurale les réveillent le matin... Sans parler de la puanteur des  épandages et des machines agricoles qui ralentissent le trafic... Plutôt rester seuls que de cohabiter. Et puis, ne l'oublions pas, l'agriculture doit vivre pour nourrir la France. Voilà en gros le discours de nos brillants technocrates "verts" qui pensent encore que la France a les moyens de vivre comme au XIXéme siècle.... La vérité est bien plus terrible. L'exode rural vide les campagnes en mouvement continu depuis la première guerre mondiale, créant dans certains territoires une "désertification" quasi définitive. Dans le même temps, le nombre d'artisans, de commerçants, de médecins, etc... diminue, vouant bourgs et villages à une lente extinction, pendant que les HLM et les grands ensembles se remplissent avec leur lot de précarité et de déviances. Il en est fini de cette France rurale où convivialité rime avec solidarité d'autant que les réglementations qui s'ajoutent les unes aux autres ne sont pas faites pour stopper l'hémorragie, bien au contraire.

La France de Ferdinand Braudel n'existe plus. 
Cela semble avoir échappé aux commissions et représentants du monde agricole et de la Nature chargés de faire respecter les SCOT (Schémas de COhérence Territoriale) du Grenelle 2 de l'environnement, en matière de protection de l'espace rural et agricole. 199 décrets d'application et 257 articles encadrent la loi dite "d'engagement national pour l'environnement". C'est fou ce que l'on peut résoudre comme problèmes depuis le siège de la rue de Grenelle, là où se négocièrent les accords du même nom les 25 et 26 mai, en pleine crise de mai 1968, par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats et des organisations patronales. Oui, mais voilà, depuis 45 ans, la socièté a changé et l'on ne résoud pas les problèmes environnementaux comme l'augmentation du SMIG.

Revenons à l'actualité et à nos moutons,bien que tous les élus ruraux n'en soient pas   et voyons les questions qui portent à contestation et sont préjudiciables à la ruralité. Dernièrement, le maire de Brécey, accompagné de ses adjoints et du cabinet d'étude chargé de mettre en forme le PLU ( Plan Local d'Urbanisme) de leur commune a été invité à présenter son document d'urbanisme en préfecture devant une commission composée de représentants d'associations environnemntales bien connues dans le département de la Manche et d'agriculteurs compétents pour apprécier objectivement les efforts consentis par la commune en matière d'économies de l'espace rural. Pour une fois, ce fut l'entente cordiale entre "verts" et agriculteurs pour faire de ce PLU un document martyr d'autant qu'il s'agissait du premier PLU présenté au titre du Grenelle2: " votre PLU doit ëtre un exemple qui plus est parce que la commune de Brécey est souvent une référence" ... un compliment qui va coûter des sous à la commune de Brécey pour revoir son projet. Noblesse oblige!
 De fait, la commission a été unanime à deux abstentions près pour refuser de donner un avis favorable au prétexte qu'il y a trop d'hameaux retenus (15% seulement) pour y construire des habitations sur des dents saines alors qu'elles sont creuses. Dommage pour les agriculteurs de Brécey qui se sont déplacés sur les lieux pour apprécier l'opportunité de les inscrire au PLU. Et ce n'est pas tout: " trop de haies protégées" argumentent des membres de la commission bien que la vallée soit classée Natura 2000; trop de zones classées naturelles dans des secteurs humides au détriment des zones agricoles. A la question pourquoi voulez vous geler cette bande de 20 mètres sur un kilomètre sur la rive gauche de la Sée qui fait l'objet d'un SAGE, j'ai répondu: pour y faire un arboretum et un chemin de halage...  et d'entendre pourquoi 10 mètres. Bref nos explications n'ont pas suffi.
Reste à trouver les bons arguments pour convaincre les conseillers municipaux de ne pas abandonner un PLU qui aura été coûteux en temps et en argent. Comment expliquer à ces propriétaires que leur petit lopin de terre de 1500 mètres carré,enclavé entre 6 habitations occupées, est voué à rester en friches pour y accueillir quelques nichées de ragodins, cachés à l'abri des piégeurs? Que dire à ces jeunes qui veulent revenir au pays pour s'établir et créer leur atelier à moindre frais sur le terrain du grand père? Que raconter comme baratin à ce chômeur qui espérait être employé dans cet atelier? Comment expliquer à ces contribuables que leurs impôts augmenteront inexorablement faute de permettre à de nouveaux citoyens de s'implanter dans leur commune et à cet enseignant  qu'il devra partir si ses effectifs diminuent?


Le bon sens qui était un peu la marque de fabrique de la France n'a plus sa place. La loi du tout ou rien a remplacé le juste équilibre. Qu'importe les difficultés des collectivités, des artisans et des contribuables dans la crise actuelle. La France étouffe de ses contraintes et de ses choix qui divisent sa société. Certes, le littoral doit être protégé, le rural également. Mais si nous refusons une transfusion, l'hémorragie aura raison de nous. 


     

8 commentaires:

  1. Anonyme4/20/2013

    Les élus ne sont pas des moutons mais ils se laissent tondre et nous avec; les réglementations du SCOT doivent être votées par les élus; quant aux agriculteurs ils ne sont pas tous d'accord avec ce qui se passe. Maria

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  2. Les études des cabinets d'urbanisme sont souvent des copié-collé un peu adaptés au territoire et à un PADD qui n'est pas souvent celui des élus

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  3. Anonyme4/20/2013

    Et comme les agriculteurs ont un double langage, difficile de s'y retrouver. Néanmoins, c'est vrai que l'avenir des campagnes est préoccupant . Les imbéciles de verts avec leur vision rétrograde nous font perdre beaucoup de temps

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  4. Anonyme4/20/2013

    Les agriculteurs se sentent maîtres des campagnes; ça peut se comprendre mais qu'ils se comptent. Sont-ils capables de payer à quelques uns les impôts de leurs communes? De payer l'agrandissement des chemins et des routes pour leurs engins? De laisser un peu de l'argent de l'Europe aux entreprises? Quant aux élus, c'est bien eux qui ont la responsabilité des SCOT... Des moutons face à l'administration... Ils pleurent après. A part quelques uns comme vous et deux ou trois autres dans la Manche c'est un peu béni oui oui. Peut-on leur en vouloir? Le système est en cause. C.H.L

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  5. Anonyme4/20/2013

    Bien vu anonyme. C'est bien tout le problème du système que personne n'ose remettre en question. Le courage, voilà ce qui manque à beaucoup d'élus. Quand aux agriculteurs, ils ne vivent que grâce à Bruxelles et aux aides qui leur ont permis de se payer de belles maisons et amasser un joli bas de laine. Que l'on vienne pas parler de précarité ensuite. Leur patrimoine est dans la terre. Contrairement aux chefs d'entreprises qui sont à la merci des marchés.

    André L

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  6. Anonyme4/22/2013

    Que vous avez raison ! le monde de demain sera la concentration en milieu urbain et dans les cités. Un monde de béton . Le dimanche on emmenera les enfants voir la campagne "d'hier"comme on va au zoo ! les politiques marchent sur la tête !K

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  7. A l'exemple de Bruno Lemaire qui , lorsqu'il était ministre de l'agriculture ne savait pas reconnaître le cri du dindon et ne savait pas combien il y avait de m² dans un hectare

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  8. Anonyme4/23/2013

    Les politiques ne font pas de politique mais de la représentation. Ils ne peuvent pas dire et agir et se dédoubler. Comme la nature a horreur du vide, l'administration pense et agit à leur place CHL

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