52 conseillers généraux, soit un élu pour 9500 habitants en moyenne;
demain, un binôme pour 19000
Lors
des États Généraux de la démocratie territoriale, François Hollande a
appris aux français qui ne connaissaient pas le programme socialiste que
le mode de scrutin des prochaines élections cantonales tiendrait compte
de deux priorités: l'ancrage territorial et la parité. Marylise Lebranchu a déjà prévu le changement: les électeurs auront
désormais à choisir un couple (mixte) de candidats sur des cantons revus et corrigés
qui tiendront compte également de la représentativité des conseillers généraux.
Aujourd'hui, avec la désertification des campagnes, la densité de population sur les territoires n'est plus là
même; un juste rééquilibrage en
faveur des zones urbaines peut se justifier... Mais il faut convenir que ce rééquilibrage aura nécessairement
des incidences politiques dans les départements ruraux . Ainsi prenons l'exemple du département de la Manche et de ses territoires, le pays du Mont saint Michel, par exemple; il
pourrait être réduit à 7 cantons . Il serait alors représenté par 7
binômes soit 14 conseillers généraux au lieu de 18 actuellement si aucun critère de
proportionnalité n'est ajouté à l'élection. En allant un peu plus loin
dans les hypothèses (d'école bien entendu), les 16 conseillers généraux du groupe
de la gauche étant issus de territoires urbains ou littoraux pour 12
d'entre eux, le vote par couple serait susceptible de lui assurer
24 élus d'emblée; à deux élus prés la gauche pourrait avoir la majorité si le
nombre de conseillers généraux était maintenu à 52.
N'anticipons
pas et gardons nous de faire un procès d'intention. Pour autant, il semble
évident que la France rurale, près de 75% du territoire- plus de 80%
dans la Manche- serait sous représentée si la représentativité ne devait s'établir qu'avec le seul critère du nombre d'habitants. Nous serions d'ailleurs
surpris si nous nous amusions à calculer le poids d'un conseiller
général à son seul nombre de voix ; aux dernières
élections cantonales quelques élus urbains, dans la Manche comme ailleurs, ont
obtenu un score qui représentait moins de 25% des électeurs au 2ème
tour. Pour peu que le candidat ne soit pas maire
ou président de communauté de communes, il reste souvent, hélas, un illustre inconnu
pour la majorité des habitants des villes car son action n'est pas toujours lisible sur le terrain; il en est de même pour le conseiller régional. Le vote devient alors principalement
politique.
Certes, nous devons admettre la nécessité d'un rééquilibrage entre l'urbain et le
rural; le nombre d'électeurs peut varier de 1 à 10, dans la Manche; mais nous pouvons aussi déplorer que le vote par binôme ne permettra pas de réaliser des économies. Il est vrai que la réforme proposée par Nicolas
Sarkozy, avec l'élection d'un conseiller territorial, n'était guère plus économe.
C'était également une réforme politique qui visait à reconquérir les
Régions. Elle avait néanmoins un avantage, celui de créer des liens dans
la gouvernance des départements et des Régions; voici une quarantaine
d'années, les conseillers régionaux étaient des conseillers généraux
désignés par leurs pairs. Ce dispositif électoral avait l'avantage
d'éviter toute concurrence entre les deux collectivités et de renforcer
leurs complémentarités. Les communes et les communautés de communes
fonctionnent d'ailleurs sur ce mode de gouvernance à la satisfaction de tous les
habitants et des élus, ce qui semblerait devoir être maintenu. Il faut reconnaître que , localement, la
politique politicienne n'a pas la même importance. On ne s'en porte pas
plus mal, bien au contraire.
C'est vrai que lorsque l'on a toujours été dans la majorité tout devient bon pour remettre en cause ce qui pourrait rééquiliber équitablement une représentativité par trop favorable aux territoires ruraux eux mêmes favorables à la droite. N'est ce pas Bernard?
RépondreSupprimerPourquoi censures tu les commentaires Bernard, et en plus je les signe moi?
RépondreSupprimerPierre, tu l'atteinte une mauvaise intention; je ne censure jamais sauf s'il y a insulte à l'égard d'une personne; c'est arrivé deux fois;
RépondreSupprimerMon texte ne critique pas le rééquilibrage qui me semble normal et économe; je ne suis pas fan du binôme; je pense que la parité a bon dos. Cela dit, en 2015, les élections dépendront beaucoup des résultats de la politique nationale. J'espère qu'elle sera bonne pour la France. C'est ce qui compte.
Il faut lire: tu me prêtes une mauvaise intention
RépondreSupprimerAutant pour moi pour la censure, c'était un peu rapide.
RépondreSupprimerPour le reste l'avenir nous dira mais quelque soit le résultat un rééquilibrage s'impose.
La parité ne doit pas être mise à toutes les sauces; d'ici peu il faudra mettre des quotas en faveurs des hommes aux examens: médecine, notariat,... La France matriarcale, voilà ce qui nous attend.. HL
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