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dimanche 4 décembre 2011

Le JUSTE MILIEU a-t-il du sens en POLITIQUE ?


CONFUCIUS
"Appliquez vous à garder  en toute chose le juste milieu" pensait CONFUCIUS. Pour autant, n'est-ce pas là une utopie politique ? C'est pour le moins un objectif personnel mais peut-il être traduit en politique? L'équité et la justice sont des valeurs humanistes que toute politique doit intégrer tout en sachant que l'égalitarisme peut s'avérer contraire à l'intérêt individuel mais qu'en même temps, une discrimination positive est parfois nécessaire pour rapprocher des Hommes séparés par leurs différences.

Le juste milieu, c'est aussi la recherche de l'équilibre, mais les Sciences Physiques nous montrent que le centre de gravité ne se trouve pas si souvent au milieu; il peut même en être très éloigné.

Certes, la politique n'est pas une science exacte et les idées sont immatérielles. Elles ne se mesurent pas à la règle à calcul; en revanche, elles sembleraient désormais devoir s'évaluer à la lecture des sondages d'opinion dont les résultats déterminent les orientations politiques... Comme si l'opinion public capté par ces sondages était la mieux placée pour juger de l'intérêt commun? Le Juste Milieu ne peut il être que le reflet d'une pensée majoritaire?

Avec MUSSET et CHATEAUBRIANT, BALZAC fut l'un des détracteurs du juste milieu, allant même jusqu'à récuser le suffrage universel; et cependant, ses biographes parlent d'un homme de convictions, tantôt à droite, réaliste et légitimiste, tantôt à gauche, visionnaire et républicain au point de le positionner dans un "centre critique" aux apparences contradictoires. L'auteur des CHOUANS et de la COMEDIE HUMAINE peut à la fois soutenir la monarchie, refuser l'émergence du capitalisme et dénoncer la gestion d'un pouvoir basée sur des emprunts destructeurs !

Homme politique sans carrière, BALZAC est resté libre de toute attache politique, une situation parfois  difficile mais ô combien valorisante. L'indépendance a un prix mais être soi-même dans toute situation, pouvoir proposer, soutenir ou s'opposer selon ses convictions pourvu qu'elles soient sincères est une ambition respectable qu'il a su assumer.

La sincérité peut avoir un coût en effet, celui de l'isolement par exemple et de l'inefficacité. Mais dire OUI à PARIS à des décisions essentielles et NON dans sa PROVINCE... surfer sur la vague d'une opinion publique et noyer ses convictions dans la démagogie et le populisme c'est vouloir se faire apprécier et reconnaître sur des apparences et ne pas se respecter. C'est aussi payer un prix fort :  discréditer la politique.

Le propre de la politique devrait être de défendre des idées et des valeurs auxquelles il faut s'accrocher et porter soi-même coûte que coûte. Mais c'est aussi accepter l'autre et le dialogue sans pour autant y perdre son âme. Consensus n'est ni dépendance ni compromission.

Est-ce possible en politique? Est-il possible d'avoir une existence et d'apporter sa contribution au progrès dans un système politique qui se bipolarise? Prendre la voie du juste milieu à l'intérieur ou à l'extérieur d'un parti c'est parfois prendre la voie du désert dans lequel vous devenez inaudible ou bien encore celle de l'écrasement entre deux blocs.

Et pourtant, dans une crise sociétale et économique comme celle que nous traversons, il devient indispensable de se retrouver sur des lignes consensuelles qui rendent la sérénité et l'espoir à la FRANCE... Le juste milieu ne peut se résoudre à être un parti virtuel; il se doit d'exister. A nous de lui donner corps.

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