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samedi 4 juin 2011

LUC FERRY : le pavé dans la mare

Dans la fosse aux lions pourrions nous dire... En fait, l'omerta n'est pas seulement sicilienne; la loi du silence n'est pas seulement politique non plus mais elle révèle des liens que l'amitié ne peut à elle seule expliquer. Le silence est lié aussi, évidemment, à la peur des retombées.

Cela dit il ne faut pas faire l'amalgame entre la transmission de propos rapportés et la dénonciation de faits dont on a personnellement les preuves. Quant à la vie privée, elle s'arrête là où elle porte préjudice à autrui... Néanmoins il est parfois vite fait de passer de l'histoire drôle à la médisance, de la calomnie à la diffamation. Luc Ferry l'a bien compris mais en ne citant pas de noms, il en éclabousse beaucoup.

Quant aux journalistes qui tombent de leurs nues devant des faits dont ils n'avaient pas connaissance, nous pouvons avoir le sentiment qu'ils ne nous disent pas tout...; Hypocrisie quand tu nous tiens!

Bien entendu la charité bien ordonnée commence par soi-même. Perdre la confiance d'un microcosme ou de son clan, c'est se marginaliser et prendre le risque de perdre des avantages pour son métier, pour son territoire ou pour soi-même. Par principe, un philosophe se doit de penser et de dire les choses librement. Il n'y a pas mort d'homme disait récemment Jack LANG. Michel ONFRAY a fait la une des médias en tuant FREUD; Luc FERRY n'a tué personne; peut-être aurait-il du aller plus loin pour satisfaire tout le monde et dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.

Toutefois, qu'ils soient journalistes ou politiques nous sommes en face d'hommes ou de femmes qui ont leurs qualités et leurs faiblesses, leur courage ou leur lâcheté, leur honnêteté ou leur perversion, leur franchise ou leur hypocrisie à des degrés divers. C'est ainsi! Le monde n'est pas parfait. En revanche, ils ne doivent pas jouer les vierges effarouchées en entendant des propos qu'ils ont lu peu de temps avant dans la presse nationale, peut-être même en se délectant.

Le grand public ne s'y retrouve plus; Il est trompé sur toute la ligne et d'autant plus mécontent que c'est lui qui choisit ses élus... On dit en effet que les citoyens ont les élus qu'il méritent. On revient ainsi à l'histoire de l'oeuf et de la poule. Une question toujours sans réponse. Pour autant, faute de ne pas la connaître, il serait regrettable de mettre tous les élus dans le même sac et de les rejeter en bloc. Ce serait renoncer à la démocratie et laisser le champ libre à la perversité en attendant des jours meilleurs.

Il faut seulement savoir accepter qu'un élu puisse avoir les mêmes défauts que le peuple mais exiger en même temps qu'il soit jugé comme le commun des mortels... à supposer qu'il soit coupable de faits répréhensibles car en politique on a vite fait de franchir les étapes. Tout est bon parfois pour atteindre son but. Pour peu que les médias s'en mêlent cela devient la curée. C'est la mort politique assurée.

Les médias ne peuvent se transformer en policiers ni en justiciers. On le déplore trop souvent dans les erreurs judiciaires. On ne peut donc leur reprocher de se taire. En revanche, transformer Luc FERRY en coupable, faute de connaître celui qui savait, c'est aller un peu vite en besogne.

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