Luc Chatel : une révolte à prendre en compte. |
Il est facile de théoriser dans les hautes sphères de l'EDUCATION NATIONALE sur la délinquance et la réinsertion, encore faut-il être en mesure de bien appréhender cette problématique en s'entourant de toutes les compétences sur le sujet, chacun sait que les inspecteurs généraux cacochymes qui conseillent le ministre sont incapables de mesurer l'ampleur du problème et, par là même, de le résoudre.
J'ai pratiqué la réinsertion pendant plus d'une vingtaine d'années avec réussite; il est important que le monde de l'éducation s'arc-boute contre la délinquance et s'implique dans la réinsertion mais de telles expériences ne peuvent les y encourager, bien au contraire. De tels échecs sont totalement négatifs car, sur le terrain, tous les partenaires jureront qu'on ne les y reprendra pas; c'est évident!
Pourquoi de tels échecs? Tout d'abord parce qu'on imagine pas le fossé qui existe entre les enfants de banlieue déscolarisés et ceux de nos territoires ruraux. A quatorze ou quinze ans, la méthode par osmose ne marche plus; c'est déjà trop tard. Le greffon ne peut pas prendre s'il est trop important. Le rejet était donc inévitable. En revanche, une telle expérience peut s'avérer utile avec des élèves beaucoup plus jeunes.
D'autre part, un établissement scolaire n'est pas une "maison de correction" fût-elle éducative. D'emblée ces jeunes y ont été marginalisés, logeant dans des locaux annexes internes ou externes au collège. C'était déjà reconnaître qu'ils ne pouvaient être assimilés aux autres. C'était conforter leurs différences, voire les valoriser.
L'assimilation ne se fait pas dans un enfermement fut-il ouvert temporaire. Elle se fait sur des points de convergence qui peuvent rassembler et permettre à l'hôte de favoriser la prise du greffon. Le sport et les arts sont des facteurs de rapprochement et de réinsertion qu'il faut savoir utiliser à bon escient. Quel était le projet éducatif, sportif ou culturel de l'expérimentation? Sur quels centres d'intérêt ces adolescents étaient-il "recrutés"? Quels étaient leurs moyens de se valoriser autrement que par l'insolence ou la violence?
Autant de questions sans réponses. L'expérience était vouée à l'échec même avec un encadrement chevronné considéré plus comme garde chiourme que comme éducateur dés lors qu'ils n'avait pas les moyens d'agir. Ces établissements disposaient-ils d'équipements sportifs ou culturels suffisants pour être en mesure de leur proposer des activités plutôt que des sorties en ville sans but? La pratique de la voile était-elle prévue à Portbail?
Tout ceci mérite réflexion. Luc Chatel a retrouvé son poste de Ministre de l'Education Nationale. C'est une bonne chose car il ne va pas passer la savonnette à un autre. Il va devoir assumer. Il deviendra alors un bon ministre car c'est à la lumière de nos erreurs que nous progressons si nous savons les prendre en compte.
Mercredi 17 novembre, OUEST-FRANCE évoque les propos racistes tenus par les enfants du collège de CRAON, propos qui expliquent les réactions des jeunes des cités... Toute cette polémique n'est pas saine. En revanche, elle met en évidence l'impréparation d'une action qui se devait de travailler, en amont, le greffé et le greffon. Si Luc Chatel était chirurgien, il serait condamné. Il n'y a pas mort d'homme ici, mais notre société vient de prendre un mauvais coup. Nous ne sommes pas à la veille d'une bonne intégration avec de telles erreurs.
il ne faut surtout pas critiquer ce travail courageux qui vise à réconcilier 2 populations socialement différentes .
RépondreSupprimerje suis d'accord avec vous sur les médias qui polémiquent sous prétexte d'informer .
même si la presse en fait souvent un peu trop , elle reste quand même une source de réflexion pour qui doit changer l'environnement où nous vivons .
de cette réflexion doit naitre , les propositions qui permettront de développer cette réinsertion même dans les endroits les plus ruraux
mais au fait le centre qui doit se creer prochainement à st pois est il au regard de votre analyse le bon endroit géographique pour voir s'intégrer et s'épanouir cette jeunesse défavorisée des cités ?
Bien sûr,la France rurale ne doit pas rester à l'écart des efforts que nous devons faire pour aider à la réinsertion des jeunes mais les conditions doivent être mises afin de réussir car tout échec peut anéantir les meilleures volontés et faire le jeu des diviseurs.
RépondreSupprimerPour ce qui est de la structure de Saint Michel de Montjoie,dans le canton de Saint-Pois,nous touchons au domaine médical et non au domaine judiciaire.Ce centre accueillera des adolescents en difficulté psychologique.
merci pour ces précisions qui m'évitent de faire l'amalgame entre ce projet du canton et cette actualité brulante .
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