Du sourire sur la rigueur |
Alors savoir qui, de Jean Louis Borloo ou de François Fillon, dirigera le nouveau gouvernement n'est pas nécessairement le sujet d'actualité pour beaucoup de français qui ont tendance à mettre tous les politiques dans le même sac, échaudés par les promesses non tenues et les perpétuelles contradictions. Chez nous,dans le Sud Manche, on vote pour l'EPR, mais on donne le change en se battant contre la ligne THT; on prône les énergies renouvelables mais on supprime les barrages de la Sélune; on met ses ordures ménagères dans un centre d'enfouissement qu'on souhaite étrangler en attaquant le Préfet pour un arrêté donnant droit à l'exonération de la TGAP. Non, décidément, la politique ne semble pas sérieuse. Toutefois, ce sont bien les électeurs qui choisissent leurs élus... alors ,ne nous désintéressons pas de la vie politique même si , à notre niveau, nous avons peu de poids pour changer le cours des choses.
Pour évacuer la question du jour, certains diront à quoi bon: Borloo, Fillon , même combat ,même équipe, celle de Sarkosy. Peut-être, mais cette question a du sens; elle est un peu celle du choix entre l'espoir et la continuité, entre la créativité et la rigueur, le tout étant de savoir si l'espoir ne peut pas venir de la rigueur, si la créativité n'est pas un leurre dans la situation économique dans laquelle nous nous trouvons... à moins que la créativité ne puisse faire bon ménage avec la rigueur. C'est souvent dans la difficulté et la pénurie que les artistes ont fait leurs chefs-d'oeuvres.
Pas si simple! On tourne en rond. François Fillon a certainement fait un travail remarquable pour avoir été capable de mettre en musique sans trop casser les verres le programme sur lequel a été élu Nicolas Sarkosy en 2007. Jean Louis Borloo , avec le Grenelle de l'environnement, incarne un certain dialogue qu'il voudrait relancer sur la fiscalité. François Fillon pourrait être l'homme de l'avenir pour l'UMP, Jean Louis Borloo, celui d'un recentrage et du dialogue social susceptible de déplaire à tous: à l'UMP --il n'est pas des leurs-- comme à la gauche car il vaut mieux entretenir la situation actuelle avant 2012.
De la rigueur sur le sourire |
Pour ma part, j'estime, au delà des intérêts politiques de chacun, qu'il est temps de changer de cap et d'entendre le terrain. Ni l'un ni l'autre ne reviendront sur les réformes engagées ,bien entendu,mais il importe d'apaiser les esprits et d'engager un dialogue sur des questions vitales: le travail des jeunes, le rôle des seniors à leur égard dans l'entreprise, le devenir de l'agriculture et de notre économie dans une Europe administrative dont les inégalités sociales ne permettent pas une unité d'action, la situation des collectivités dans la tourmente de réformes territoriales recentralisatrices.
Certes , j'ai été déçu de ma rencontre avec le directeur de cabinet de Jean Louis Borloo, à propos des arrêtés rétroactifs de mars 2010 sur l'énergie radiative du soleil, mais je le suis tout autant par les alibis donnés en permanence par le premier ministre pour justifier des décisions préconisées par certains acteurs du lobbying dont les intérêts ne sont pas ceux de la population . La dépendance, qu'elle soit politique ou économique, n'est pas bonne conseillère lorsqu'elle est aliénante.
Néanmoins , il faut admettre que la vie sociétale nous rend dépendant et que notre liberté s'arrête à celle du voisin. Nous ne sommes pas en mesure de tout appréhender librement car les interférences sur nos choix sont nombreuses; elles relèvent du conscient et de l'inconscient, du rêve et de la réalité. Il faut l'admettre: les réalités sont fortes et souvent pesantes. C'est pourquoi mon souhait serait d'émettre un message d'espoir en apportant un peu d'imagination et de créativité dans une gestion qui ne peut s'en tenir seulement à la rigueur. Les cheveux en bataille, le nez, dit-on, parfois un peu rouge, Borloo ne semble pas être un exemple de rigueur; mais la relation et la convivialité peuvent excuser un peu d'excès ,de temps à autre,si , en plus, ceux -ci peuvent déboucher sur le dépassement de clivages et la perspectives de réussites. Valenciennes en a connu quelques unes...mais une ville n'est pas un gouvernement: c'est lui qui gouvernait avec un conseil bien soudé pour répondre aux difficultés..
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