Grenelle de l'environnement : le désenchantement

              Je plains Jean Louis Borloo dont le crédit s'effiloche chaque jour.Ministre de l'espoir , il devient progressivement celui de la désillusion.Particulièrement investi dans le développement durable ,je suis obligé d'admettre qu'il n'est pas simple d'avancer dans cette voie car nombre de décisions anéantissent tous nos efforts.Comment concrétiser un projet lorsque les conditions changent en permanence?Il faut vraiment être convaincu pour ne pas renoncer.
               Les exemples se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes.

Le monde à l'envers ?

               Le principe de précaution défendu ardemment par Jean François Legrand a vécu.Son collègue,sénateur de la Manche comme lui, et Monsanto ont eu raison de sa sincérité et de son obstination.Ce n'est pas être contre les OGM et la recherche que de défendre intelligemment la santé de la population.En tout état de cause son collègue aurait pu éviter de se réjouir en annonçant au petit matin:"la bête est à terre mais elle bouge encore"Un débat sur un tel sujet doit rester un combat d'idées.
               Le département de la Manche a accepté d'accueillir l'EPR.Ce n'est pas pour autant qu'il faille accepter les lignes haute tension sans exiger des études indépendantes  sur les conséquences de ces lignes sur la santé humaine et animale.Ce même collègue estime que des compensations financières doivent être exigées.A cela lors de la visite du ministre à Saint Lô,JF Legrand répond :"la Manche n'est pas à vendre";Il est vrai qu'accepter l'EPR,c'est accepter les lignes...mais pas sans conditions pour autant.
               Le grenelle de l'environnement,c'est aussi le développement des énergies renouvelables.Il n'est pas compréhensible que ,dans un  département qui donne beaucoup au nucléaire,l'ETAT puisse décider de la suppression de barrages dont l'énergie hydraulique est produite à bas prix et dans de bonnes conditions sous prétexte que les saumons ne peuvent pas remonter la Sélune depuis des dizaines d'années.De plus chacun sait que la vidange du barrage aura des conséquences graves en matière de pollution de la baie du Mont Saint Michel.Le coût de la dépollution sera considérable et l'économie touristique de cette vallée sera très touchée;
                L'énergie éolienne? Cinq années pour mettre en place une zone de développement éolien dans la vallée de la Sée,acceptée du bout des lèvres par la commission des sites de la Manche(voix prépondérante du préfet) mais refusée par la commission des sites des deux départements voisins ,contigus de cette vallée.Globalement les administrations sont défavorables à l'implantation d'éoliennes à commencer par l'architecte des batiments classés qui ne représente que lui-même mais compte une voix tout de même.
                 Quant à l'énergie photovoltaique,c'est le bouquet.Il est vrai qu'il y a eu un certain effet d'aubaine qui  a entrainé de la spéculation mais de là à prendre des arrêtés rétroactifs c'est prendre le risque de faire tomber des projets intéressants qui ont demandé des efforts à la fois humains et financiers considérables.C'est aussi discréditer la parole de l'ETAT qui ,manifestement,plie aux demandes d'EDF,représenté majoritairement dans le syndicat des énergies renouvelables.Six mois après ces arrétés,il décide à nouveau une baisse de 12% du prix de rachat de l'énergie et,dans la foulée le rapport Charpin remet de nouveau ces prix en cause prétextant que les français vont devoir payer l'électricité plus chère à cause des avantages consentis au photovoltaique.On ne s'y retouve plus.Qui manipule qui?En tout état de cause ce rapport de l'Inspection générale  des finances met un sacré coup de frein à l'émergence de la filière photovoltaique française qui va être abandonnée au profit de la filière asiatique.
                     Certes,la situation  financière de la France exige des économies mais le Président de la République avait promis que notre pays serait pionnier en matière d'écologie.Nous en sommes loin car les maîtres du jeu ne sont pas toujours ceux que l'on croit.Le pouvoir n'est parfois qu'une apparence.