"On a des hommes politiques que le
monde entier nous envie. Ils pourraient venir les chercher ».
Coluche
Que l’on ait aimé ou pas De Gaulle,
Giscard, Mitterrand, Chirac et Sarkozy, force est de constater qu’ils n’ont
jamais atteint un seuil de discrédit aussi important que François Hollande. Et
ça ne risque pas de s’arranger. Un sondage du 9 juin réalisé par YouGove pour le
Huffington Post, montre un effritement de la popularité du chef de l’Etat qui
recule encore de 1 point. Alors, que faire lorsque les français ne croient plus en vous sinon se retirer? Dans sa chute, son premier ministre Manuel Valls perd aussi 4 points et passe à 48% (le Nouvel Observateur). Je ne reviendrai pas sur la valeur des sondages, mais
tout de même, Jamais dans l’histoire de la Ve république un président n’avait
été aussi impopulaire. Désormais, quoi qu’il pense (…), quoi qu’il fasse, son
action, est entachée d'improvisation,d'inconscience et
d'irresponsabilité. Bien sûr, nous avons connu pire dans notre histoire à
l’instar du président Paul Deschanel tombé d’un train en 1920 que l’on
retrouva en pyjama errant sur la voie ferrée ou grimpant dans les arbres
du parc de l’Élysée en se prenant pour un félin… Ce qui fit dire à Clémenceau :
"c'est la tête qui entraîna le reste pour la première fois et le fit
tomber du train"... Cette fois, avec un président casqué sur son vespa, nous sommes entrés dans un autre registre, mais c’est la France
qui risque de perdre la tête, si le train fou dans lequel les français sont embarqués continue
de rouler dans l’obscurité, comme dans le livre de Dürrenmatt : Le
Tunnel.
En panne d'idées, notre président normal a décidé de s'en remettre à sa bonne étoile; la réforme territoriale sera sa planche de salut et l'égoïne de sa boite à outils sera son arme fatale au cours des trois années qui lui restent à sévir.. Cette fois, il va s’attaquer fermement au redécoupage des
régions sur le mode dépeçage. Pendant ce temps-là, au moins, les français et les
médias auront un os à ronger qui les fera oublier le chômage, la dette qui ne cesse de
grossir, la baisse du pouvoir d’achat, le taux du livret A qui vient encore de
baisser etc. Pour peu que la France gagne au mondial du foot, il gagnera au moins quelques
points.
Des chiffres et des
lettres…
Pour autant, même si la moitié des français estiment nécessaire de « lifter » la carte des régions, tous s'inquiètent sur la méthode à la hussarde d'un président qui se prend désormais pour Napoléon et souhaite entrer dans l'histoire par la grande porte en restructurant la France.. Au 1er janvier 2012, la France
comptait 2581 communautés de communes et 35303 communes regroupées dans un
Établissement Public de Coopération Intercommunale, 15 communautés urbaines,
1 métropole, 202 communautés d'agglomération et 5 syndicats d'agglomération. Au
1er janvier 2014, 678 communautés de communes ont été absorbées par des fusions
portant leur nombre à 1903 pendant que les communautés d'agglomération passaient
de 202 à 222; il reste ainsi 2146 EPCI à fiscalité propre et 36612 communes sont
désormais membres d'un EPCi, dont 27400 de moins de 1000 habitants qui, dans les
communautés de 20000 habitants n'auront plus guère qu'un représentant... Autant
dire qu'elles seront diluées dans des instances pléthoriques. Une manière
hypocrite et pas très courageuse de les éliminer en les rendant inaudibles. En bon spécialiste des
« petites blagues » Hollande nous en a concocté une bien bonne en affirmant dans son
discours sur la réforme, l'importance des petites communes (sic) "
Au plus près des habitants, la commune est l'institution à laquelle les
français sont le plus attachés. C'est dans ce cadre que se
pratiquent chaque jour la solidarité et la citoyenneté. Elle doit demeurer une
petite république dans la grande. La spécificité de notre pays c'est de compter
36700 communes ». Même pas drôle !
Qu'en sera
t-il de cette réforme territoriale?
Nous sommes nombreux à espérer qu'une vague de fond remonte des territoires, portée par les élus
et les fonctionnaires territoriaux qui s'interrogent sur leur avenir dès lors
que les économies annoncées confusément entre 12 et 25 milliards doivent se
faire principalement sur la suppression des fonctionnaires territoriaux, au
prétexte qu’ils sont beaucoup trop nombreux... Une "analyse" balayée immédiatement par l'agence de
notation Moody's qui assure qu'une telle réforme territoriale n'apportera aucune
économie. Les dépenses seront redistribuées sur d'autres structures ainsi que
les personnels comme c’est le cas actuellement. C'est, en effet ce
que l'on observe là où les fusions se sont réalisées. Les sièges des anciennes
communautés de communes n'ont pas été supprimés pour des raisons de proximité,
ou par respect des habitants et des personnels. Seuls quelques
administratifs se sont transformés en agents ambulants pour aller donner leur
savoir dans la capitale communautaire. Une belle leçon en matière d’économie
d'énergie.
Bref, une fois de plus nous subissons
les turpitudes du locataire de l’Élysée qui, fidèle à lui-même navigue à vue. Il change de cap pour insuffler le changement au pays et à toutes ces communautés de communes
incrédules. À peine constituées, elles vont devoir à nouveau plancher sur de
nouveaux regroupements quitte à oublier ces nouveaux cantons créés en 2013 et
ces binômes qu'il faudra élire en 2015 bien qu'il prévoit de les supprimer en 2020.
Pourquoi ne pas laisser les conseillers généraux actuels terminer leur mandat
jusqu'en 2017 plutôt que d'en solliciter de nouveaux, dont 50% de femmes qui
seront éjectées après six années d'essai.? Stupide et
méprisant pour ces femmes qu'il prend pour des kleenex sous prétexte de parité!
Docteur
Follamour
Nous en avons assez de
cette ivresse du changement et de la nouveauté. Assez de passer pour des
cobayes. Les élus ne sont pas des souris de laboratoire. Il serait tellement
plus sérieux de se pencher sur le bilan des premières fusions de communautés et
d'en tirer les enseignements. Lâchez vos mains des manettes un instant
messieurs les ministres et interrogez les maires pour connaître leur avis sur
l'avenir de leurs communes. C’est vrai que la plupart ne sortent pas des grandes
écoles, et ne cèdent pas facilement aux flagorneries d’usage dans les
ministères. Bien campés sur leurs terres, ils savent rester à leur place, mais
beaucoup sont prêts à s'investir dans des regroupements; alors arrêtons de les prendre pour des
imbéciles en les flattant par des phrases démagogiques. Tous sont conscients dans le monde rural qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. C'est une question de bon sens.
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On n'entend pas beaucoup les élus sur la question des départements et des communautés... De là à penser qu'ils n'ont pas d'avis et sont prêts à subir. Peut être pourraient-ils penser aux personnels dont l'avenir est incertain. A moins qu'ils ne considèrent que c'est affaire de syndicats
RépondreSupprimerConcernant la suppression des départements il faudra une majorité des 3/5 ème qu'ils n'ont pas au gvt.
RépondreSupprimerDe plus, il y a fort à parier que le Sénat basculera dans l'opposition si les élus locaux remontent bien à Paris le feu de la fronde populaire ; et in fine s' ils tiennent à leurs postes.
Concernant les comcom, le gvt devra éviter le débat parlementaire en le courcircuitant. Çà promet des frondeurs un peu partout.
Enfin, comme le gvt doit chercher des économies sans augmenter les impôts lui même, il en transfèrera la responsabilité aux collectivités locales qu'il va devoir asphyxier ; tâche plus simple depuis le basculement à droite.
Cordialement
Monsieur Trehet :
RépondreSupprimerJe vous cite "Stupide et méprisant pour ces femmes qu'il prend pour des kleenex sous prétexte de parité! " ... n'est ce pas un peu à l'image de la pensée de nos Conseilleurs Généraux de notre département.
Pour rappel, savez vous comment étaient surnommées les femmes qui étaient colistières lors des dernières élections au CG ... des suppléantes !!!
Le mépris vient également de nos terres rurales.
suppléant selon le dictionnaire: remplacer quelque chose qui fait défaut. Je ne vois rien d'insultant au contraire...
RépondreSupprimerEffectivement si l'on s'en tient à la dénotation.
SupprimerLa connotation, quant à elle, est pleine de sous entendus.
cdlmnt,
En 2015, les femmes ne seront pas suppléantes; elles seront co-listières au sein d'un binôme. Croyez moi les femmes titulaires au conseil général, même peu nombreuses, sont respectées et savent se faire entendre. Elles ont aussi un homme suppléant. En revanche pour les prochaines élections départementales elles seront 27 mais elles ne seront là que pour un mandat si le département est supprimé.
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