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dimanche 19 février 2012

Politique : FAITES CE QUE JE DIS MAIS NE FAITES PAS CE QUE JE FAIS.


S'engager sur des questions locales à quelques semaines des élections présidentielles peut donner le sentiment de  se déconnecter des préoccupations des français pourtant ces questions nous concernent au quotidien, "nous,  gens de province" et s'en éloigner peut nous faire passer à côté de décisions qui engagent notre avenir. Pour le moins, elles peuvent aussi mettre en évidence les difficultés des parlementaires UMP à soutenir les orientations et les reformes de Nicolas Sarkozy qu'ils ont votées et soutiennent à satiété .

Le syndicat mixte du pays de la Baie du Mont Saint Michel  est un bon exemple de ces contradictions qui discréditent la politique. Comme on le sait, ce syndicat a pour président le sénateur UMP, Jean Bizet et, pour vice président, le député maire UMP d'Avranches, Gwenael Huet. Nos deux parlementaires se sont empressés de faire, d'une association, un syndicat qui s'ajoute à celui du SCOT dans le Sud  Manche que financent les collectivités locales. Pour ma part je n'étais pas favorable à cette idée fumeuse à vocation politique qui a employé une dizaine de personnes. Aujourd'hui, il n'en reste que 9 soit deux fois plus que la moyenne des syndicats de pays.Pour faire avaler cette mixture indigeste, le président a concocté un bicarbonate dont il a le secret. Son idée était simple:  fusionner les deux structures en 2011, pour n'en garder qu'une seule, avec l'ensemble des compétences des deux. Nous pouvions l'accepter mais la promesse  n'a pas été tenue.

A  la différence d'une association, le syndicat est soumis à plus de transparence et se doit d'appliquer la réglementation  des collectivités locales. Un débat budgétaire devient obligatoire et le personnel est géré selon les règles du  droit public sous le contrôle du centre de gestion départemental  des collectivités .

Ce débat a eu lieu Lundi 14 février au siège de la Communauté de communes d'Avranches en présence du Sous Préfet. Il n'a pas manqué de piquant; jugez en plutôt : les élus ont tout d'abord découvert le salaires des neuf employés, rémunérés selon le Sous préfet "comme des hauts fonctionnaires de fin de carrière". Le montant global des salaires s'élève à 489.621€ soit une moyenne de 54.402 € alors que "3 emplois sont de catégorie C ,un autre de catégorie B et les 5 autres de catégorie A, un seul étant attaché territorial principal dont l'indice majoré de fin de carrière est de 783. Cette moyenne est incompréhensible. On croit rêver!

L'on comprend , dès lors, la réaction du  centre de gestion qui se refuse à agréer et à cautionner de tels salaires  largement supérieurs à ceux pratiqués dans la fonction publique pour le même type d'emploi. Et ce n'est pas tout. A statut égal , les dépassements oscillent  entre 6,11% et 83,34% ce qui ne semble pas choquer outre mesure le sénateur président, qui s'empresse de rappeler que" le Conseil d'Etat interdit que les rémunérations soient inférieures à celles qu'elles étaient avant." Ben voyons ! A propos, elles étaient de combien?

  Il ne manque pas d'audace le bougre. Il aurait du  y penser avant de transformer l'association en syndicat mixte

Dans les faits, je soupçonne nos parlementaires d'avoir tenté une manoeuvre visant à faire avaler aux Communautés  de communes des salaires qu'ils n'auraient plus été en mesure de financer à moyen terme avec l'association. Personne n'est vraiment dupe. La situation Économique conduira inévitablement les partenaires du Pays , l'Europe, l'Etat, la Région, le Département, les chambres consulaires,  à réduire leurs participations  financières qui couvrent, actuellement, plus  d'un tiers de la masse salariale  soit plus de 154.600€. Demain ce sont les collectivités membres du syndicat de pays qui devront boire ce bouillon financier et mettre la main à leur poche s'ils veulent poursuivre  en sachant que le budget global est 1.560.694,41 euros; autrement dit, ce sont les contribuables qui remplaceront l'Etat et l'Europe.

C'est sur ce type de gestion que Nicolas Sarkozy s'appuie pour dénoncer  les dérives financières des collectivités et justifier une réforme territoriale qui, à coup sur asphyxiera la ruralité. Mais, au-delà de l'aspect financier, c'est la démocratie qui est mise à mal une nouvelle fois. Cet exemple met en évidence le comportement de parlementaires qui défendent des réformes  mais font le contraire sur le terrain quand ça les arrange

En impliquant, sans leur dire,  les représentants des communautés de communes membres du syndicat dans cette  grande générosité, ils les ont rendus co-responsables de discriminations abusives financées par l'argent de leurs collectivités. Que diront-ils à leurs propres agents s'ils exigent des augmentations? Ils pourront toujours invoquer la compétence, le dévouement et  la fidélité de ces personnels, de la directrice, par exemple, épouse de l'assistant Parlementaire du président;  personne ne conteste ses qualités; elle mène bien sa barque et sécurise le système, mais ils n'empêcheront pas leurs employés de penser qu'il y a des inégalités que nous cautionnons par notre silence démocratique.

Dans le même temps, temps on nous concocte un référendum pour nous demander notre avis sur les chômeurs. "Passez votre chemin manants; faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais"...

Voilà pourquoi, je me suis élevé contre le mode de fonctionnement de ce syndicat voire son existence qui est en contradiction avec la reforme territoriale dont ces parlementaires tentent de nous convaincre de ses bienfaits pour nos collectivités locales. Ce syndicat fait doublon avec les communautés et le département. Ses actions font redondance avec les leur. Il faut savoir arrêter les frais.

 A quand Le  jour où nous verrons   surgir de vrais démocrates  mettre en adéquation leurs  paroles et leurs actes ?

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