En quelques années nous sommes entrés dans un monde virtuel. C’est
le règne des réseaux sociaux et de l'anonymat ou se répandent les rumeurs et
les pires vilenies. Parallèlement, l'homme s'accroche à ses racines pour ne pas
y perdre son âme dans l'immensité de la galaxie impersonnelle du point
com. "Le 21 ème
siècle sera spirituel ou ne sera pas" aurait dit Malraux. Une
déclaration glissée entre d' autres sous les ors d’un ministère en 1968
corroboré par André Frossard, journaliste, qui rapportera ses propos
dans Le Point du 5 juin 1993 : « je me souviens de Malraux me
disant en substance, à propos des événements: La révolution, c’est un
type au coin de la rue avec un fusil; pas de fusil, pas de révolution ». Toujours est-il
que l'homme du 21ème siècle est en quête d'une culture, de SA Culture. Est-il
besoin de rappeler que la culture d’un peuple est presque toujours le fruit
d’une mixité qui n’a rien à voir avec le nationalisme lequel est une dérive qui
conduit aux théories les plus farfelues.
Pour faire face à la mondialisation, à la précarité et au chômage, à
l'insécurité, certains croient trouver la réponse dans le repli identitaire
lequel est fortement entretenu par des utopistes qui rêvent du grand soir. Aux
fractures sociales, s'ajoutent de nouvelles ruptures, urbaines, rurales et
territoriales, conséquences du déficit culturel et social qu'accentuent
nos écrans qu'ils soient de télévision, d'ordinateurs ou de smartphones.
Tirer les leçons de la Catalogne
Le mouvement indépendantiste de Barcelone en Catalogne donne des
idées à certains : La France, l’Ecosse l’Italie. Economiquement la Catalogne est
une région riche, mais contrairement à ce que racontent les Catalans, le temps
où la région était le seul moteur de la locomotive Espagne est révolu depuis
longtemps. Avec 16% de la population la Catalogne génère 20% du PIB. C’est
bien, mais c’est quand même loin de vouloir dire qu’ils sont indispensables au
pays. Mais les clichés ont la vie dure. De plus rien ne dit que si la Catalogne met
les voiles les entreprises ne vont pas se délocaliser. Vu la gestion locale,
c’est même très probable. Valence a même une belle carte à jouer pour reprendre
le trafic du port de Barcelone(1).Hasard du calendrier, en Nouvelle Calédonie les Kanaks doivent
voter pour ou contre l’indépendance. À plus de dix mille kilomètres de la
métropole, ce scrutin ne passionne pas beaucoup de monde. En revanche, il
inquiète les autochtones qui n’ont pas envie de se jeter dans l’inconnu. Les
aides de la France dans un département ou le chômage des jeunes atteint 38,4%
ça donne à réfléchir. Et il n’est pas le seul. À l'heure de la loi NOTRe la
France n’oublie pas son histoire et l'esprit de ses habitants qui, mis à
part quelques survivances très minoritaires, sont français d'abord
avant d'être régionalistes. La régionalisation d'un pays jacobin n'a eu d'autre
ambition que de rapprocher les décisions d'aménagement des territoires, mais le
mieux étant l'ennemi du bien et les ambitions naissant, gardons nous de ne pas
franchir les limites du raisonnable et de ne pas caresser l’espoir secret
d'autonomie. Hervé Morin exige des entreprises que leur personnel parle français sur les chantiers normands. C'est un premier pas de discorde avec l'État Français. Tout juste née, la loi NOTRe montre déjà des carences de
croissance sur le plan politique administratif et financier. Le besoin d'originalité territoriale et de
dominance des régions sur les départements et les communautés ainsi que la
perte de compétences et de proximité des communes et de leurs habitants risque
de conduire le monde rural à la remorque de l’Europe. Les petits maires ont le
sentiment d’être des acteurs de second plan, et les conseillers municipaux des
figurants en passe de devenir rapidement des silhouettes évanescentes d’un monde disparu. L'organisation territoriale aurait dû
s’articuler autour des communes, quitte à en supprimer quelques unes plutôt que de les faire disparaître des écrans radars par étranglement financier. A ce propos qu'en est-il des économies promises par la loi Notre et de
la mutualisation des postes administratifs ? Les faits prouvent le contraire. Mais, pis encore, à terme c'est de l'avenir de la société
française dont il sera question, la crise Catalane nous montrant ce besoin
d'accrocher nos racines à un territoire. Les Français n’en demandent pas
autant, simplement, l'appartenance à une commune nouvelle de la taille d'un
ancien canton pour se reconnaître, s'exprimer et se projeter dans l'avenir.
(1) Source
DELANOPOLIS
Je suis élu dans sur un autre territoire que le vôtre mais dans une grande communauté. Je peux vous dire qu'on n'est pas parti pour faire des économies ni pour donner la parole aux élus. L'absenteisme ne fait qu'augmenter. RF
RépondreSupprimerAssemblées pléthoriques, conseils à rallonge soporiphiques, votes sans compréhension (on peut ne pas tout comprendre quand on est pas omniscient...), administration en pleine inflation, organisation et procédures en millefeuille (qui justifie l'inflation du budget fonctionnement au détriment de l'investissement), une gouvernance politique discutable tant sur la méthode que sur le fond, des études à tout va pour savoir où l'on va (c'est à dire qu'il n'y avait aucune vision et stratégie avant les fusions)... nous, les petits élus, avons du mal à expliquer à nos concitoyens la destination du paquebot et la date d'arrivée. Mais l'on comprend facilement que certains ne s'inspirent pas de ce qui marche en entreprise moderne. On a recréé les kolkozes soviétiques. A quand le koulag ?
RépondreSupprimerSachez monsieur que vous avez mon soutien quoi que vous décidiez (et bien que n'étant pas un de vos soutiens au départ).
Un élu presque breton (oups le mot à éviter)
Vos pôles territoriaux ne fonctionnent pas car l'administration veut l'uniformité. Toute centralisation ne peut avoir que ce résultat quand c'est l'administration qui gouverne. On ne peut pas être au four et au moulin. Tout ceci entraine le repli sur soi. C'est regrettable. JCL
RépondreSupprimerIl faut retrouver certaines compétences perdues à Brécey comme le pôle médical, la crèche, les activités sportives.
RépondreSupprimerSeule la proximité peut répondre efficacement aux besoins des habitants d'une commune et non une grosse agglo dirigée par des technocrates éloignés du terrain.
Les activités sportives restent de la compétence communale. Pour la crèche le quotidien est géré par le pôle territorial dans lequel les élus locaux ont leur mot à dire. Le pôle médical est une vraie question sur laquelle je vais être très vigilant avec les élus et les habitants du Val de Sée.
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