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dimanche 5 novembre 2017

Indépendance, le vent se lève






En quelques années nous sommes entrés dans un monde virtuel. C’est le règne des réseaux sociaux et de l'anonymat ou se répandent les rumeurs et les pires vilenies. Parallèlement, l'homme s'accroche à ses racines pour ne pas y perdre son âme dans l'immensité de la galaxie impersonnelle du point com.   "Le 21 ème siècle sera spirituel ou ne sera pas" aurait dit Malraux. Une déclaration glissée entre d' autres sous les ors d’un ministère en 1968 corroboré par André Frossard, journaliste, qui rapportera ses propos dans Le Point du 5 juin 1993 : « je me souviens de Malraux me disant en substance, à propos des événements:  La révolution, c’est un type au coin de la rue avec un fusil; pas de fusil, pas de révolution ». Toujours est-il que l'homme du 21ème siècle est en quête d'une culture, de SA Culture. Est-il besoin de rappeler que la culture d’un peuple est presque toujours le fruit d’une mixité qui n’a rien à voir avec le nationalisme lequel est une dérive qui conduit aux  théories les plus farfelues. Pour faire face à la mondialisation, à la précarité et au chômage, à l'insécurité, certains croient trouver la réponse dans le repli identitaire lequel est fortement entretenu par des utopistes qui rêvent du grand soir. Aux fractures sociales, s'ajoutent de nouvelles ruptures, urbaines, rurales et  territoriales, conséquences du déficit culturel et social qu'accentuent nos écrans qu'ils soient de télévision, d'ordinateurs ou de smartphones. 




Tirer les leçons de la Catalogne




Le mouvement indépendantiste  de Barcelone en Catalogne donne des idées à certains : La France, l’Ecosse l’Italie. Economiquement la Catalogne est une région riche, mais contrairement à ce que racontent les Catalans, le temps où la région était le seul moteur de la locomotive Espagne est révolu depuis longtemps. Avec 16% de la population la Catalogne génère 20% du PIB. C’est bien, mais c’est quand même loin de vouloir dire qu’ils sont indispensables au pays. Mais les clichés ont la vie dure. De plus rien ne dit que si la Catalogne met les voiles les entreprises ne vont pas se délocaliser. Vu la gestion locale, c’est même très probable. Valence a même une belle carte à jouer pour reprendre le trafic du port de Barcelone(1).Hasard du calendrier, en Nouvelle Calédonie les Kanaks doivent voter pour ou contre l’indépendance. À plus de dix mille kilomètres de la métropole, ce scrutin ne passionne pas beaucoup de monde. En revanche, il inquiète les autochtones qui n’ont pas envie de se jeter dans l’inconnu. Les aides de la France dans un département ou le chômage des jeunes atteint 38,4% ça donne à réfléchir. Et il n’est pas le seul. À l'heure de la loi NOTRe la France n’oublie pas son histoire et l'esprit  de ses habitants qui, mis à part quelques survivances  très  minoritaires, sont français d'abord avant d'être régionalistes. La régionalisation d'un pays jacobin n'a eu d'autre ambition que de rapprocher les décisions d'aménagement des territoires, mais le mieux étant l'ennemi du bien et les ambitions naissant, gardons nous de ne pas franchir les limites du raisonnable et de ne pas caresser l’espoir secret d'autonomie. Hervé Morin exige des entreprises que leur personnel parle français sur les chantiers normands. C'est un premier pas de discorde avec l'État Français. Tout juste née, la loi NOTRe montre déjà des carences de croissance sur le plan politique administratif et financier. Le besoin d'originalité territoriale et de dominance des régions sur les départements et les communautés ainsi que la perte de compétences et de proximité des communes et de leurs habitants risque de conduire le monde rural à la remorque de l’Europe. Les petits maires ont le sentiment d’être des acteurs de second plan, et les conseillers municipaux des figurants en passe de devenir rapidement des silhouettes évanescentes d’un monde disparu.  L'organisation territoriale aurait dû s’articuler autour des communes, quitte à en supprimer quelques unes plutôt que de les faire disparaître des écrans radars par étranglement financier. A ce propos qu'en est-il des économies promises par la loi Notre et de la mutualisation des postes administratifs ? Les faits prouvent le contraire. Mais, pis encore, à terme c'est de l'avenir de la société française dont il sera question, la crise Catalane nous montrant ce besoin d'accrocher nos racines à un territoire. Les Français n’en demandent pas autant, simplement, l'appartenance à une commune nouvelle de la taille d'un ancien canton pour se reconnaître, s'exprimer et se projeter dans l'avenir.



(1)  Source DELANOPOLIS





5 commentaires:

  1. Anonyme11/05/2017

    Je suis élu dans sur un autre territoire que le vôtre mais dans une grande communauté. Je peux vous dire qu'on n'est pas parti pour faire des économies ni pour donner la parole aux élus. L'absenteisme ne fait qu'augmenter. RF

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  2. Anonyme11/06/2017

    Assemblées pléthoriques, conseils à rallonge soporiphiques, votes sans compréhension (on peut ne pas tout comprendre quand on est pas omniscient...), administration en pleine inflation, organisation et procédures en millefeuille (qui justifie l'inflation du budget fonctionnement au détriment de l'investissement), une gouvernance politique discutable tant sur la méthode que sur le fond, des études à tout va pour savoir où l'on va (c'est à dire qu'il n'y avait aucune vision et stratégie avant les fusions)... nous, les petits élus, avons du mal à expliquer à nos concitoyens la destination du paquebot et la date d'arrivée. Mais l'on comprend facilement que certains ne s'inspirent pas de ce qui marche en entreprise moderne. On a recréé les kolkozes soviétiques. A quand le koulag ?
    Sachez monsieur que vous avez mon soutien quoi que vous décidiez (et bien que n'étant pas un de vos soutiens au départ).
    Un élu presque breton (oups le mot à éviter)

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  3. Anonyme11/06/2017

    Vos pôles territoriaux ne fonctionnent pas car l'administration veut l'uniformité. Toute centralisation ne peut avoir que ce résultat quand c'est l'administration qui gouverne. On ne peut pas être au four et au moulin. Tout ceci entraine le repli sur soi. C'est regrettable. JCL

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  4. Il faut retrouver certaines compétences perdues à Brécey comme le pôle médical, la crèche, les activités sportives.
    Seule la proximité peut répondre efficacement aux besoins des habitants d'une commune et non une grosse agglo dirigée par des technocrates éloignés du terrain.

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  5. Les activités sportives restent de la compétence communale. Pour la crèche le quotidien est géré par le pôle territorial dans lequel les élus locaux ont leur mot à dire. Le pôle médical est une vraie question sur laquelle je vais être très vigilant avec les élus et les habitants du Val de Sée.

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