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mardi 23 mai 2017

Les conséquences de l'inconséquence

Voici quelques années, il m'est arrivé de disserter sur une phrase de Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme", une citation sur laquelle notre réflexion peut  s'appuyer pour parler d'inconséquence; la conscience a un rapport à la connaissance et, par voie de conséquence, à l'ignorance et à l'inexpérience. "AïE" crie l'enfant qui se brûle. Il prend alors conscience du lien entre  la chaleur de la casserole qu'il vient de toucher et sa douleur. La conscience touche aussi à l'éducation et à la morale parfois mise à mal par les intérêts des uns ou la personnalité des autres. Le " descend de là si t'es un homme " de Nicolas Sarkozy " était une insulte inconséquente,  préjudiciable pour lui-même et pour l'image présidentielle que son successeur a continué à dégrader. Que ce serait-il passé si le pêcheur l'avait pris au mot? Quant aux "sans dents" de François Hollande, c'est aussi affligeant. Cela dit nous pouvons tous à un moment ou à un autre faire preuve d'inconséquence, mais l'essentiel est de savoir tirer les leçons de nos manques et de nos erreurs.


Sur le premier volet, celui du savoir et de la pensée, support de la conscience, le décideur peut être condamné à la dépendance de son environnement, de son administration, de ses amis, s'il n'a pas la capacité ni le recul nécessaire pour se forger son  opinion en toute objectivité sur des questions pour lesquelles sa formation ne l'a pas nécessairement  préparé pour y répondre. Qu'on ne s'y trompe pas; bien des ministres de l'Éducation Nationale n'ont été que le faire valoir d'une administration qui détenait les rênes du système depuis de nombreuses années sous contrôle des syndicats. Pour autant la technocratie est indispensable dès l'heure qu'elle contribue à donner  aux élus les éléments qui leur permettront d'approcher la vérité.  L'objectivité ne s'acquiert pas naturellement. Pour l'atteindre, l'homme responsable  se doit de favoriser l'émergence d'un processus décisionnel rationnel qui lui permet de mettre en retrait sa personnalité et d'éviter tout parti pris.

Le second volet touchant à la morale et à l'éducation implique la notion d'intérêt personnel et celle des valeurs. En politique, les décisions collectives peuvent relever  de choix basés sur des orientations discutables voire des idéologies fondées sur des sentiments parfois sectaires ou subjectifs et par là même irrationnels. Pour l'économiste François Lenglet, "nos enfants paieront d'un prix lourd l'inconséquence d'une république qui navigue à vue depuis des années  et ne sait ni prévoir ni préparer l'avenir"... Une inconséquence de gouvernements et de partis  rendus souvent complices par leur silence lié à l' incompétence de leurs membres ou à leur désir d'exister. La démocratie a ses faiblesses évidemment car elle donne des responsabilités à des hommes et à des femmes choisis pour leur représentativité politique et territoriale qui n'associe pas toujours les compétences nécessaires pour aborder tous les sujets et la capacité de se faire entendre.


Le troisième volet, quant à lui, touche à la personnalité des décideurs, à leur désir d'autorité par exemple, à leur caractère, leur ego ou leur amour propre qui exclut le doute si cher à Descartes. Souvenons nous de George Bush et de son entêtement guerrier qui l'amena à envahir l'Irak sous de faux prétextes. Nous en vivons toujours les conséquences. Souvenons nous également , dans un autre domaine, du livre " Ce qu'un président ne devrait pas dire"... Un ouvrage qui en dit long sur le caractère du personnage qui a succédé à Sarkosy ; il  montre que toutes les fois que l'homme se place et se maintient à  un niveau de forte inconséquence, on peut être  assuré que l'amour propre est le moteur secret de ses discours et de ses actes car le raisonnement n'a pas d'ennemi plus opiniâtre  que l'amour propre. Et lorsque cette passion s'élève dans le coeur de l'homme à un certain degré de puissance, elle fascine entièrement son jugement sur toutes les choses qui l'intéressent et le subjugue au point de lui donner un sentiment de bonne foi et de sincérité. C'est en cela même  que consiste l'inconséquence de la bonne conscience.

4 commentaires:

  1. Anonyme5/23/2017

    C'est la partie intello du blog ?
    En gros c'est la traduction par l'approche philosophique de vos notes sur les gens qui nous gouvernent ou ceux qui seront amenés à le faire...
    Bon au moins on sait que les représentants FN ne feraient pas mieux que les autres vu sous cet angle.
    Nico

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  2. Anonyme5/23/2017

    Bon sujet. Le processus décisionnel différencie les anglo-saxons des français plus intuitifs que rationnels et plus immédiats. Le côté latin peut être. Une chose est certaine, il faut prendre du recul par rapport à ses décisions afin de bien les peser.Jean Charles

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  3. Anonyme5/24/2017

    souvent un faute de jeunesse ou une volonté de montrer son "pas peur"; JCM

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  4. Anonyme5/24/2017

    L'ego est souvent le moteur des hommes de pouvoir... la compétence ou à défaut l'ouverture d'esprit, le carburant qui leur manque...
    On pourrait supporter ou s'ocomoder de ces défauts si les résultats des mandats étaient probants et pas simplement du brassage d'air.

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