EPCI XXL: les conditions pour réussir...

Confiance, compétence,Disponibilité

Dans quelques semaines, nombre de Communautés de communes vont se fondre au sein de  grandes collectivités. Le département de la Manche est particulièrement impacté dans la mesure où il est considéré comme l'un des principaux laboratoires de la République pour cette réforme territoriale. Composé de 27 communautés aujourd'hui , il n'en comptera plus que 8 au 1er janvier 2017, dont celle du Mont Saint-Michel-Normandie avec ses 88517 habitants et ses 145 élus. Et qui dit laboratoire dit expérimentation, avec sa cohorte d’incertitudes, de remises en question, par celles et ceux qui ont  souvent consacré leur vie à la recherche, fondamentale ou appliquée, pour faire avancer la science. Rassurez-vous, la Manche ne jouera pas son existence dans un tube à essai, même si nous  devons admettre que la vie et la démocratie des différents territoires manchois pourraient bien nous transformer en cobayes si nous nous révélions incapables de créer les conditions d'une gestion territoriale adaptée à notre ruralité.

Une équipe et une gouvernance adaptée

 L'avenir du Sud Manche, comme celui des autres territoires des communautés XXL est entre les mains des élus. Il impose une réflexion et une coopération qui les conduise vers " l'identité heureuse" que leur promet un candidat aux présidentielles, une identité sensée émerger du bon sens et du rassemblement de toutes les bonnes volontés qui ont à coeur de développer " leur pays" dans un souci de partage, de cohésion et d'efficacité. Que voilà de bonnes intentions me direz-vous même si vous savez que la vie démocratique, aussi fondamentale qu’elle soit, est fragile; elle se construit sur les désirs et les différences des uns ou des autres lesquels leur font oublier parfois les objectifs communs qui conditionnent la réussite de tout projet. Bien sûr, une gouvernance multipolaire constituée de pôles  de bassin de vie (dits territoriaux) et de pôles thématiques territorialisés peut favoriser la réactivité et la proximité  avec les habitants et leurs associations d'une part, les élus locaux et leurs agents, d'autre part. Mais toute organisation, aussi bien pensée soit-elle, n'a de chance d'atteindre ses objectifs que si le management de l'équipe constituée pour gouverner s'appuie sur les qualités de ses membres dans un souci de cohésion et de collégialité, deux conditions qui permettent l'élaboration d'un projet politique partagé. La vie démocratique demande , du dialogue et du partage, du temps et de la disponibilité, de l'écoute et du respect... le respect des différences, le respect de l'engagement bénévole de la grande majorité des élus des communautés. On ne peut demander à un élu de prendre sur sa vie personnelle pour seulement apposer sa signature sur une feuille d'émargement après 3 ou 4 heures de réunion. À l’opposé, je n’ose imaginer une gouvernance autocratique. Nous devons mettre fin à un chapitre  de l’histoire de la démocratie qui n'a que trop duré. À l’heure des réseaux sociaux et de la communication flamboyante ou chaque mot, chaque décision se retrouvent immédiatement propulsés sur la toile, nous devons avoir un comportement vertueux et adapter nos discours en conséquence.  Les vice-présidents ne doivent pas être des potiches ou des faire valoir sous la coupe d’un président  autoritaire. Chacun devra avoir sa place avec ses compétences. N’en déplaise à certains, plus rien ne sera comme avant, il va falloir laisser son égo au vestiaire. La démocratie exige d'être attentif à ce que la participation de chacun soit effective et qu'elle ne soit confisquée par quiconque en recherche d'existence ou d’opportunisme. Elle est comme le lait sur le feu. Elle peut déborder à tous moments si nous ne la surveillons pas du coin de l’œil.