Michel Rocard, une ethique et une morale.

Michel Rocard a tiré sa révérence. Avec lui s’éteint l’un des derniers grands serviteurs de l’État, mais surtout un grand humaniste. Michel Rocard, était un homme de convictions, qui n'a cessé de vouloir transformer la société, de réconcilier l'économique et le social, et de s'appuyer sur l'Etat comme sur les acteurs de la société pour agir et moderniser la France. Jaloux  de son réalisme économique, Mitterrand l'a humilié et n'a cessé de le diminuer . Mais il en fallait plus à ce disciple de Pierre Mendès France pour se laisser abattre par un homme qui a rejoint la gauche par opportunisme. Michel Rocard  entre aujourd’hui dans l’histoire, la grande histoire, aux côtés du Général de Gaulle, de Jean Jaurès, de Pierre Mendès France. Alain Juppé a déclaré à son propos : "Rocard, esprit agile, culture historique, goût du débat sans concessions mais sans sectarisme. Entre nous, des divergences mais de l'estime." Alors, face à cet homme exceptionnel, que vaut la parole de ces petits politicards locaux comploteurs et manipulateurs qui se laissent parfois aller à quelques déclarations populistes aux accents xénophobes ? Pas grand chose pour ne pas dire rien…

 À l'heure de cette première étape du Tour de France qui  met le Sud Manche et le Mont Saint Michel à la UNE de l'actualité, l'esprit de Michel Rocard doit conduire les élus  de ce territoire à  rester   "soft" au sein d'un peloton qui n'a pas  l'intention de se laisser secouer avant l'arrivée par quelques accélérations intempestives et saugrenues. L'arrivée pour eux est prévue le 1er janvier 2017 avec la création de la grande communauté du Mont Saint Michel. De nombreuses étapes nous en séparent encore mais l'enjeu est  important pour l'avenir de notre territoire qui, depuis une dizaine d'années, vit dans un climat animé par des divisions inopportunes qui gangrènent toute action et génèrent l'immobilisme. Cette volonté de détruire plutôt que de construire appartient à une vision politique d’un autre temps dont les habitants ne doivent pas faire les frais. Elle ne peut être la nôtre. L'éthique et la morale revendiquées par Michel Rocard  pendant toute sa vie sont les seules valeurs qui nous permettrons d'atteindre l'unité si nous savons faire abstraction des manipulations qui cherchent à nous diviser et à parasiter le travail des acteurs locaux.  Ce serait pédaler à  contresens du progrès que de les faire nôtres. Une chance : le bon sens des élus locaux permet de reconnaître l'ivraie du bon grain et l'histoire ne retiendra que les grands champions qui ne doivent leur succès qu'à eux mêmes, à leurs qualités, à leurs idées et à leurs résultats. Respect à Michel Rocard; il  appartient à ce cercle des grands.