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jeudi 23 avril 2015

Le monde associatif dans le collimateur


Les associations sont à la veille de la précarité. Déjà, l'analyse des budgets montre qu'elles sont les premières victimes des coupes budgétaires des collectivités, conséquences directes des réductions des dotations de l'État. On  peut dire aujourd'hui qu'elles  sont devenues la première variable d'ajustement des comptes aussi bien des communes que des communautés, des départements ou des régions. Au cours du premier trimestre 2015, 240 associations ont subi un redressement ou une liquidation judiciaire en France: "c'est 25% de plus qu'au premier trimestre 2014 et 52% de plus qu'au début 2013" commente le directeur d'études du cabinet Altarès. Or le secteur associatif emploie 1,8 millions de salariés, sans compter qu'il donne un sacré coup de main au gouvernement en lui prenant les contrats aidés qu'il crée à la pelle pour favoriser notamment l'insertion des jeunes. C'est le chat qui se mord la queue. On peut en rire mais ce n'est pas réjouissant. Et tout cela n'est qu'un début. En 2014, la dotation de fonctionnement que l'État attribue aux collectivités a été réduite de 1,5 milliards; 3,7 milliards ont été ponctionnés en 2015 et ce n'est pas fini;sur d'ici 2017 la note va s'alourdir de plus de 10 milliards.

 Pas réjouissant du tout en effet car, à l'évidence, beaucoup de collectivités vont tirer sur l'ambulance. En 2015, le directeur de la Fédération des Familles du Gard a du faire placer en redressement son association qui gère des crèches et des chantiers d'insertion suite à la baisse des aides qu'elle percevait. Ainsi de 139 salariés l'effectif du personnel a  du être ramené à 89. Précarité quand tu nous tiens...!  Mais le pire est à venir. De nombreuses élus ont souhaité tenir leurs promesses faites aux dernières élections de ne pas augmenter les taxes locales en rabotant tous les comptes ou en vidant les réserves. Dans la Manche,  des élus communautaires,  ont pris leur revanche sur leur président en se liguant pour refuser l'augmentation d'impôts demandée, (deux paquets de cigarettes) au risque de conduire rapidement dans le mur leur collectivité ... Le budget a été revu à la baisse mais des associations en ont fait les frais. De plus, la capacité d'autofinancement de la collectivité se retrouvant dans le rouge, on va rigoler en 2016 et en 2017 quand il  faudra compenser les baisses de dotation sous peine de ne pouvoir présenter un budget en équilibre et de ne plus être en capacité d'investir..

A Savigny sur Orge (Essonne) , le maire UMP, fraîchement élu, est revenu sur ses promesses. Il a tout simplement supprimé toutes les subventions attribuées à la MJC, maison des jeunes et de la culture, dont il avait pourtant loué les mérites, voici dix mois, lors de son cinquantenaire : "ce lieu de partage loué et reconnu " avait il dit lors d'un vibrant discours à la gloire de"cette belle aventure"... Une belle aventure qui va s'arrêter avec 20 licenciements. "A qui la faute" aura t-il beau jeu de dire pour mieux enfoncer le clou... A l'Etat évidemment! Outre la MJC, il en profite pour fermer sa crèche familiale et son centre de vacances de Vendée. C'est guère mieux ailleurs. À Chalons sur Saône, les subventions ont été réduites de 25%... Décidément, Il y a le feu au lac!

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