RSA : LE PRIX A PAYER… Mais c'est rentable
La
France, comme ses collectivités, vers lesquelles elle a transféré nombre de
compétences coûteuses, se retrouvent désormais confrontées à des charges
sociales qui ne cessent d'augmenter. Un cadeau empoisonné, car. la France
vieillit, le chômage ne diminue pas, entraînant avec lui une cohorte de
difficultés face auxquelles, soyons
honnête, nous n’avons plus de marge de manœuvre. Du coup, l'assistanat grandit
les situations de certaines familles deviennent de plus en plus difficiles à
gérer,, pour ne pas dire dramatiques. Le RMI a laissé place au RSA, c’est très
bien..mais après que faisons nous pour les sortir de la spirale
infernale qui guette les plus faibles, souvent recroquevillés dans
l'indifférence et la solitude. Si l’Etat est incapable d’apporter une réponse
concrète pour enrayer le phénomène, que peuvent les élus désarmés faute de
moyens financiers sinon la tentation de supprimer des moyens qui semblent sans
effet sur des résultats en apparence incontrôlables et de s'en remettre à
ses propres structures sociales. Après tout elles sont là pour remédier aux
difficultés. Après tout, à quoi bon soutenir des efforts financiers supplémentaires qui ne semblent pas
pouvoir endiguer l'augmentation inéluctable du nombre des allocataires du
RSA? Sauf de brûler la chandelle par les deux bouts. Dans un
contexte de tempête financière, il vaut mieux faire l’Autruche que de
tenter une sortie. Après tout, s’il y avait une solution, cela se saurait. Et
puis, s’attaquer au social est le pré carré réservé du gouvernement qu’il sait
habilement manoeuvrer. Il n'est pas de bon ton d'évaluer pour dégager des
pistes faute de solutions. Laissons les statistiques aux autres; de toute
manière elles seront contestées.
Pour
autant, j'ai souhaité en obtenir pour le territoire de solidarité du Sud
Manche, composé des sept cantons du Mortainais et de six de l'Avranchin, celui
de La Haye Pesnel étant rattaché au territoire de Granville. On a beau dire et
se réjouir du fait que le chômage est contenu autour des 7% sur le pays
du Mont Saint Michel, la vérité des chiffres de la pauvreté est autre. Le
constat est inquiétant. La progression du nombre d'allocataires entre 2011 et
2013 a fait un bond considérable. Même si la misère est moins visible dans la
verdure que sur les pavés parisiens elle est bien là.
Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les chiffres.
Pour s’en convaincre, il suffit de se pencher sur les chiffres.
LES
BONS ET LES MAUVAIS ÉLÈVES…
Bien
sûr, le nombre d'allocataires varie en fonction de la population
du canton, mais il n’en demeure pas moins que le rapport à la population
est un bon indicateur pour évaluer la précarité sur un territoire. Nous
sommes à 25,6 allocataires pour 1000 habitants sur Juvigny le Tertre, à 17,5
sur Brécey, à près de 36 sur Avranches, 26,6 sur Sourdeval, 24,7 sur Saint
Hilaire, 23 sur Saint Pois etc...Des chiffres sensiblement similaires qui
montrent néanmoins des variations en pourcentage très importantes. Il y
a 2 fois plus d'allocataires sur Avranches que sur Brécey où leur nombre
est le seul qui soit en diminution au cours des deux dernières années avec
celui du canton de Saint Pois. Question : Comment peut s'expliquer
cette baisse sinon par l'action qui est menée sur ces territoires par le
centre intercommunal d'action sociale de la communauté de communes du Val de
Sée. Cette collectivité accompagne le département de la Manche en mettant à
sa disposition un emploi à temps complet secondé par un secrétariat financé
par la collectivité locale qui reçoit du Conseil général une participation
financière à proportion du nombre de dossiers suivis. Dorénavant compte tenu
des résultats obtenus, 100 dossiers seront confiés au CIAS pour une
participation d'environ 18000 euros annuel. L'intérêt du dispositif
est évident, il permet d'accompagner socialement les allocataires du RSA
tout en les aidant dans leur recherche d'emploi en impliquant les
chefs d'entreprises de la vallée dans la réinsertion par
l'activité. Cette proximité avec les allocataires
et le partenariat avec les employeurs potentiels évite les difficultés et les
renoncements. L'expérience avec des CUI 7heures avec la collectivité et les
associations a été largement positive. Témoins, l'action menée avec la
société Alphonse James a permis à celle ci de répondre à des appels d'offres
dans lesquels des critères sociaux étaient imposés.
A
CHACUN SES PAUVRES
Le
résultat financier de telles actions sociales n'est plus à démontrer. Les
territoires de solidarité du Sud Manche comptent aujourd'hui 2269
allocataires du RSA. Alors, mettons nous au boulot puisque nous avons la
chance d’en avoir un, pour accompagner le conseil général dans sa démarche.
Avec un petit effort, nous pourrions espérer réinsérer 10% des allocataires.
Le calcul est rapide : 226 insertions gagnées, c'est au bas mot plus
d'un million d'économies par an. Même un technocrate est capable de
comprendre ça. Quoi qu’ils sauront toujours nous rétorquer que pour gagner un
tel pari, il faut trouver des personnes compétentes à mettre sur le
marché. Ces arguments ne sont qu’une fuite en avant qui fait le jeu de
certaines entreprises qui en profitent pour se délocaliser plongeant du même
coup des millions d’individus à pousser les portes de Pôle emploi avant celle
des services sociaux. C’est insupportable. En France, nous attaquons la
troisième génération de chômeurs et précaires, il est plus que temps d’agir en prenant notre destin
en main, en nous donnant les moyens de notre autonomie d’action. Nous avons
essayé dans la Vallée de la Sée, ça marche.
|
Toutes les collectivités ne sont pas prêtes à s'investir dans le social. En investissant 18000€ , le conseil général a recupéré plus de 100000€ peut être plus si les RSA avaient augmenté comme ailleurs mais votre CIAS n'a rien gagné. V.J
RépondreSupprimerLe gain n'est pas toujours matériel ni financier. Il peut être bien supérieur humainement. Démontrer qu'on peut renverser la vapeur en innovant est aussi une bonne récompense.
RépondreSupprimerIl y a un appauvrissement inquiétant du Mortainais. Il y a lieu de trouver des solutions. On y pense beaucoup mais on agit pas. Pas étonnant que le FN y ait obtenu ses meilleurs scores aux dernières élections. Jean Yves P.
RépondreSupprimercomme quoi, il faut savoir dépenser pour gagner de l'argent... peu le comprennent
RépondreSupprimerLa belle affaire en effet!!!
RépondreSupprimerVirer des salariés mais reconduire une direction responsable du déclin, en effet ça méritait l'intervention des pouvoirs publics incapables de gérer l’économie du pays, alors des entreprises privées... C'est un cadeau empoisonné ces AIM, il faut savoir arracher pour mieux replanter...