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dimanche 17 novembre 2013

Réforme scolaire: la rébellion




L’ECOLE EST FINIE…


 Ainsi chantait Sheila dans les années 60. À cette époque, les parents ne se préoccupaient pas de l’oisiveté de leur progéniture le jeudi. Pour les gamins des villes et les gamins des champs, il n’y avait pas de temps mort. 50 ans, plus tard, voilà que l’on se pose la question : pourquoi l'école le samedi ou le mercredi matin? Tout ça, parce qu’un ministre a eu la maladresse de vouloir réformer les rythmes scolaires et que l'un de ses successeurs veut revenir en arrière compte tenu des résultats scolaires  en France.  Une  opération  kamikaze qui témoigne de notre incapacité à faire évoluer le système éducatif.

 LE CRABE SE REBIFE

Jean-Claude Gaudin, le Marius de la mairie de Marseille et 55 autres maires se refusent à appliquer la réforme Peillon... Une bonne occasion pour le phocéen de monter au créneau. En période préélectorale, ça s'impose... Ho, peuchère ,un bon coup de COM’ ne se refuse pas.  Pourtant, s’il y a un maire qui devrait réfléchir à l'éducation des enfants, c'est bien lui.  Mais il s'en fout comme de sa première partie de pétanque alors qu'il doit faire appel à Manuel Valls pour agir contre la criminalité qui sévit dans « la bonne ville » de Marseille.. De plus, papé Nigaud sait que dans le milieu marseillais, le verlan peut remplacer le bon français. Pourquoi s'intéresser à l'éducation?

S’érigeant en porte parole des maires indignés par cette réforme, le révolté du vieux port n’est plus seul, il est rejoint par des « amis » de circonstance qu’il invite à partager sa tambouille. Il trimbale avec lui un panier, dans lequel on trouve toutes sortes de variétés de crabes. Les crabes blancs aux pinces acérées, des crustacés blafards qui tentent de bouffer les crabes bleus, ces décapodes qui marchent encore plus de travers depuis que leur patron les a abandonnés, tandis que les crabes rouges, toujours dans l’attente d’une révolution, leur emboîtent le pas. Ils ne sauraient manquer une lutte de classe … Il y a aussi les crabes verts à la chair rouge verte... Une espèce enragée, particulièrement envahissante sur toutes les côtes européennes. Elle pourrit la vie du tourteau, ce crabe dormeur que les fins gourmets apprécient lorsqu'il est placé dans un plateau de fruits de mer. Hélas, perdu  dans les couloirs de l'Education Nationale, ce crustacé n'a plus la cote.
Alors le papé dans tout ça…Et bien figurez vous qu’il nous concocte une « bonne bouillabaisse ». Un plat délicieux s’il est préparé avec des poissons pêchés du jour. Oui mais voilà, ceux que met papé Gaudin dans sa marmite n'est qu'un mélange de vieilles rascasses qui ne s’accommodent pas toutes en temps normal; il y en a des vénéneuses. Qu’importe, il est prêt à tout pour s’attirer les faveurs des « fadas ». Évidemment, pas celles des spécialistes de l'Éducation ni des chrono biologistes qui exigent une saine diététique pour les enfants. Mais des enfants, c'est pas le problème du papé; sa tambouille n'a pas pour but de rechercher une unité introuvable autour de d'eux; c'est même tout le contraire; plus il y aura de cagasses à leur sujet, plus le plaisir sera grand. 

Le papé n'est pas né de la dernière couvée; il sait que l'enfant est rarement au cœur du débat. Alors autant en profiter quand c'est nécessaire. Il sait que l'intérêt personnel passet toujours avant l'intérêt collectif, et qu' il est devenu quasiment impossible de demander à des profs de se mettre à table le samedi ou le mercredi ni de faire la classe de 15h30 à 16h30, l'une des heures pourtant productives pour les apprentissages; non ils préfèrent  réserver aux enfants   l’heure de la digestion, de 13h30 à 14h30 d'où l'engorgement de 15h30 à 16h30, et les difficultés pour trouver des éducateurs pour toutes les activités périscolaires dans ce seul créneau d'horaire. Rien à faire, quand ça ne veut pas, ça veut pas. 
Campés sur un corporatisme archaïque, les profs n’en démordent pas. Pourtant avec un peu de bonne volonté, en plaçant ces activités alternativement pour les uns et pour les autres, de 13h30 à 14h30 et de 15h30 à 16h30 dans une même école, cela réduirait le nombre d'éducateurs à embaucher en plus de ceux qui, titulaires de la collectivité, n'auront plus à travailler le mercredi matin. Frappés d’amnésie les élus oublient en effet que ces 3 heures d'activités périscolaires remplacent celles du mercredi matin. Reste à convaincre les parents en brandissant la menace de  l’équilibre et de la fatigue des enfants. Qu'importe s'ils s’abrutissent chez eux devant la télé, ou s'ils servent de guetteurs à leurs grands frères dans les cités pour le compte de trafiquants !

LA MARCHE DU CRABE

Pas étonnant que notre tourteau ait le tournis et un coup de blues qui l'amène à rêver de quitter ce monde infernal en profitant des prochaines marées d'équinoxe pour rejoindre une assemblée de crabes européens plus reposante et y couler des jours heureux, bien loin du panier de crabes des syndicalistes de l'Education Nationale, toujours plus gloutons, mais jamais rassasiés ; on demande toujours plus sans jamais rien donner en retour . Fermés aux réalités , ils reçoivent le soutien des représentants des parents aux conseils d'écoles, pas toujours très conscients des problèmes de familles moins privilégiées. Leur  silence s'ajoute à celui du monde politique, tout aussi assourdissant, à l'exception du papé qui a toujours des ambitions, mais c’est peut-être mieux ainsi. À choisir entre les contradictions et les déclarations d'intérêts servis par une langue de bois permanente, alors oui, le silence semble préférable.

La France est faite d'incohérences inextricables qui la conduisent à l'asphyxie. Ça craque de partout, la grogne monte, la morosité gagne toutes les couches de la société. Même la forteresse de l'Education Nationale  est attaquée de l’intérieur par ses propres défenseurs. Ce grand corps est malade et refuse tout traitement. Pourtant, avec  60000 créations de postes on aurait pu penser qu'il se guérisse.


9 commentaires:

  1. Anonyme11/17/2013

    vous dites rebellion; je dirais même plus révolution et anarchie.Durand

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  2. Anonyme11/17/2013

    Avez vous fait vos comptes monsieur TREHET car les maires affirment que cela leur coûte cher .

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  3. Oui bien sûr; j'ai embauché trois intervenants seulement dont 2 enseignantes anglaises car je disposais déjà les années passées de 4 éducateurs pour le périscolaire. Le coût supplémentaire est largement couvert par les 50€ de l'État et les 53€ de la CAF

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  4. Anonyme11/18/2013

    la vraie question est celle que vous évoquez à propos de l'horaire choisi par les enseignants; il ne faudrait pas que toutes les activités périscolaires soient placées de 15h30 à 16h30 car cela suppose un nombre d'éducateurs important à trouver; c'est en effet plus un problème d'organisation que de coût; c'est là que l'Education Nationale pourrait avoir un rôle à jouer. A Peillon de montrer son autorité. Pour ce qui est des maternelles la question se pose différemment pour les tous petits; cette réorganisation les concerne t-elle vraiment? Une Enseignante très favorable au travail sur cinq matinées.

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  5. Il n'y a rien à ajouter à votre commentaire; Merci

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  6. Anonyme11/18/2013

    On ressent un profond malaise devant l'admiration de l'auteur pour les marigots. Bon appétit les crocodiles.

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  7. Il n'y a pas de malaise, seulement du réalisme et le regret de ne pouvoir trouver une unité autour de l'éducation. On ne doit pas calculer lorsqu'il s'agit de permettre aux enfants de s'épanouir et de réussir. C'est aussi l'avenir de la France qui est en jeu

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  8. Anonyme11/18/2013

    L'avenir avec l'équipe en place? Alors les petits problèmes scolaires...c'est pas la priorité

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  9. Anonyme11/18/2013

    On peut en tout cas on peut souhaiter que Peillon ne transige pas. Sinon il vaut mieux que ce gouvernement démissionne car ils n'auront plus aucun crédit. Reculer pour mieux sauter... ??? Maria

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