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vendredi 27 mai 2011

Sénatoriales et réforme territoriale

Le 25 septembre 2011, les grands électeurs de la Manche se rendront aux urnes pour choisir les trois candidats qui les représenteront au Sénat. Ils auront, cette fois, le loisir de panacher et de se déterminer sur des compétences et des prises de position sur des sujets particulièrement d'actualité, la réforme territoriale notamment.Cette élection pourrait être un vrai sondage, grandeur nature, sachant que certains candidats défendent, becs et ongles, une réforme très discutable qui aura des incidences non négligeables sur la ruralité et la démocratie de proximité.

Philippe RICHERT, ministre chargé de l'intercommunalité, s'est bien  rendu compte des incidences qu'elle pourrait avoir sur les résultats des sénatoriales et la composition politique du Sénat. Il vient de demander aux préfets d'être attentifs aux situations particulières, quitte à abaisser le seuil de fusion des communautés à 4500 au lieu des 5000 que prévoyait la loi. De même, il les a invités à prolonger le temps de réflexion là où cela semblait nécessaire. De fait, il a eu raison mais il aurait pu imposer cette dérogation à toute la France car très peu d'élus seront en mesure de se déterminer de manière réfléchie: le subjectif et l'affectif prévaudront sur le rationnel.

Néanmoins , les élus, grands électeurs, ne sont pas inconscients. Tous savent que modernité ne rime pas nécessairement avec une gouvernance centralisée. Tous sont bien conscients,en revanche, que la dilution des territoires ruraux dans de grands ensembles accentuera leur désertification au nom d'une politique qui n'affiche pas ses objectifs de peur de perdre les grands électeurs qui lui seront nécessaires pour garder la majorité actuelle au Sénat.

L'heure n'est pas venue de réduire le nombre de communes.La France en compte 36000, la Manche un peu plus de 600; à lui seul, le canton de Sainte Mère Eglise en possède 26 dont une de 25 habitants et 9 de moins de 100 habitants. Tous leurs maires auront une place dans la prochaine communauté de communes. Pour peu que la communauté de Sainte Mère s'associe avec celle de Carentan , la nouvelle EPCI aura une assemblée de près de 60 membres...Ainsi, au lieu de penser réduction de communes , on a imaginé fusion de communautés pour réduire à néant ces petites collectivités pour ne pas avoir la responsabilité de leur disparition.Sans doute est-cela la modernité!

Pour ma part , ayant entendu Philippe Bas sur la réforme territoriale lors d'une rencontre qui réunissait plusieurs élus de cinq cantons et d'une commune isolée, j'ai été rassuré; ainsi, j'ai décidé de lui faire confiance pour représenter la Manche et le Sud Manche qui n'a cessé de croire en des parlementaires qui en ont fait sutout une base électorale sur laquelle ils pouvaient compter pour faire carrière.Jean BIZET a certainement sa part de responsabilité dans la situation du Sud Manche et la réforme territoriale que le Sénat a adopté à quelques voix près. Les électeurs du Teilleul le lui ont fait savoir lors des dernières élections cantonales.

Bien sûr, un parlementaire n'a pas tout pouvoir pour changer le cours des chôses.Mais avec deux sénateurs, nous pourrons enfin espèrer des jours meilleurs.



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