CRISE ECONOMIQUE ....LES RAISONS D'ESPERER POUR LA MANCHE

Le département de la Manche n'est pas passé à travers les gouttes de la crise économique, loin s'en faut, mais globalement ce n'est pas le territoire qui a subi les plus grosses averses. Les nuages ont été abondants, toutefois ils se dissipent progressivement, laissant diffuser, çà et là, quelques rayons d'espoir.

Cette lumière nous vient des données administratives qui s'égrainent au fil des mois sur un terrain somme toute protégé par la pluralité de ses PME et la richesse de son artisanat. 

Nous apprenons par exemple que le chiffre d'affaire des entreprises s'améliore depuis mai  alors qu'il a vécu une baisse au cours de ces douze derniers mois. Certes chiffre d'affaires n'est pas bénéfice. Quoiqu'il en soit,le taux de TVA déductible a lui aussi progressé de 23% en aout. 

En même temps, le nombre des dossiers d'endettement des ménages déposés pour instruction a, lui aussi, reculé de 7%, observation confirmée par la réduction du délai de paiement des factures à EDF et de leur montant. Bien entendu l'hiver n'est pas encore là. Tout de même!

Cela dit le beau temps sur la Manche ne reviendra durablement qu'avec l'emploi qui se mesure avec l'embauche et l'évolution du chômage. A cet égard, les indicateurs nous sont aussi favorables. Le taux des cotisations recouvrées par l'URSSAF remonte et conforte les bons indices du chômage. Après être monté à 9,5% de la population active en2009, il s'affaiblit pour se rapprocher des 7% de 2008 qu'il dépasse encore de 0,5%.

Une analyse plus fine nous ramène évidemment à la prudence car le chômage des plus de cinquante prend le chemin inverse pour caracoler avec celui des demandeurs d'emploi de longue durée. Le chômage des jeunes est, quant à lui, en baisse de 6,8%, baisse obtenue pour partie par le nombre croissant d'entrées en stages(+26,28%) qui atténue les grande difficultés de l'apprentissage qui manque fortement de maîtres de stages signes de l'inquiétude de l'artisanat sur le long terme.  

Et pourtant, l'embellie semble se confirmer; les offres d'emploi supplémentaires augmentent ces derniers mois avec une progression très encourageante: +30% dont 32% pour les offres d'emploi d'une durée de plus de six mois, notamment dans la restauration (+84%) qui a pourtant bien résisté dans la Manche et dans l'industrie agroalimentaire(+15%), l'un des atouts du département.

En revanche il nous faut garder raison devant les difficultés structurelles et conjoncturelles de quelques secteurs économiques importants de la Manche. La conchyliculture et l'agriculture avec l'élevage et la production laitière subissent une crise sans précédent. Le bâtiment, quant à lui, est confronté à une concurrence sans merci qui a entraîné une baisse des prix  insoutenable,allant jusqu'à moins 30%, dont les conséquences sont tout simplement, parfois, la cessation d'activité de l'entreprise. Travailler à perte ne dure qu'un temps surtout quand les difficultés de trésorerie sont accentuées par les retards de paiement. Fort heureusement, la reprise de la construction s'annonce depuis mars 2010 (+15%) avec l'espoir de sauver les entreprises du bâtiment dont certaines ont été également touchées par le recul de l'ETAT à l'égard des énergies renouvelables.

Et cependant le nombre d'entreprises ne cesse d'augmenter! Doit-on s'en réjouir car l'analyse des chiffres montre que cette progression n'est due qu'à la montée conséquente de l'auto-entreprenariat  (+61,2% entre 2008 et 2009), la création des entreprises observant une chute de -22,9%  pendant cette même période qui s'ajoute à celle des reprises d'entreprises (-44%).                 

A l'évidence reprise ne signifie pas développement économique. C'est pourquoi le Conseil général de la Manche entend l'accompagner dans le cadre de la réglementation. Il va notamment revoir, sans attendre, l'incidence de  ses aides économiques afin qu'elles contribuent à renforcer cette reprise. En période de pénurie, la qualité de l'outil et les performances technologiques sont essentielles pour tirer son épingle du jeu. De plus, la chance du département pendant ces mois de crise a été, nous l'avons dit, son développement endogène et ses PME.

                                                                                  Il faut les aider!