Le moins que l’on puisse dire,
c’est que le discours de Manuel Valls à l'Assemblée Nationale a fait grand bruit
dans les chaumières. Même s’ils n’ont pas tout compris, les suzerains sont
inquiets pour l’avenir de leur petit duché normand. Et comme si ça ne suffisait pas,
Valls appuie là ou ça fait le plus mal : l'application de la loi
sur le cumul des mandats. Les plus philosophes se disent qu'il ne faut pas
s'affoler et attendre le départ de la gauche en 2017... Ils comptent
sur la droite pour arranger les réformes à sa sauce. C’est à dire
jamais...
Pas certain, à force d'utiliser la méthode Coué pour les uns et de
focaliser en permanence sur les collectivités locales comme prétexte à la crise
pour les autres, l’intelligentsia parisienne finira bien par avoir raison de la
ruralité, des bassins de vie et de l'histoire de France du même coup. Préparons nous à en subir les
conséquences... La Normandie et le Sud Manche risquent de faire les frais
de la réforme territoriale si le président de la Région de Haute Normandie
persiste à vouloir s'associer à la Picardie quitte à perdre toute ou partie de
la Basse Normandie, sa partie armoricaine notamment, revendiquée depuis 933 par
les bretons pour constituer une grande Région Ouest. Une moindre perte estime ce
jeune président au regard de son siège qu'il pourrait conserver à
Rouen tandis que le sud Manche deviendrait le marche pied de la Bretagne, voire
son paillasson, et le Mont Saint-Michel enfin associé à l’Armorique. Une bonne
façon de rendre gorge à ces bas normands présomptueux, si fiers de leur
rocher. Et pour peu que le département de la Manche soit supprimé
en 2021, le Pays du Mont saint Michel pourrait rêver d’autonomie pour former un
ensemble allant de Granville à Saint Malo. L’autonomie, une revendication qui
germe et fait florès dans les régions très attachées à leur culture comme elles
disent. Pauvre Henri IV… Il est vrai qu'à l'heure de l'Union
Européenne avec ses 27 états membres, à celle d'internet et de la
mondialisation, se replier sur son petit lopin de terre accroché à son histoire
régionale peut sembler ridicule. Toutefois, si la perspective patrimoniale et
touristique n'est pas sans intérêt, se fondre dans une grande Région comme celle
du "Grand Ouest" serait prendre le risque de perdre à jamais une identité
nécessaire à sa propre existence. Être normand n'est pas moins important que
d'être breton à condition de le revendiquer avec autant de force et de
détermination que nos voisins Pour autant, face aux années réformatrices qui nous
attendent, le changement obtenu lors de ces dernières élections municipales
constituent une réelle opportunité pour conduire une réflexion libre et sincère
sur l'avenir du Sud Manche. Une étude importante faite à la fin
des années 90 début 2000 a été enterrée sitôt présentée, alors qu'elle posait de
vraies questions sur l'organisation du Sud Manche. Trop intellectuelle ai-je
entendu à l'époque. Du coup, on commandite un autre cabinet pour une seconde
étude susceptible de mieux concorder avec la fusion
Avranchin-Mortainais en préparation. Le verdict fut sans appel :
Le diagnostic trop primaire, trop complaisant, voire trop politique ne pouvait nous donner une vision d'avenir. A force de
mièvrerie pour plaire au plus grand nombre, on refuse de regarder
la vérité en face. Certes on préserve les amis mais on ne fait qu’expédier le quotidien,
sans préparer l'avenir. C'est ainsi qu'on se réveille un beau matin d'avril 2014
avec la gueule de bois au lendemain des municipales lorsque des
électeurs avisés ouvrent les yeux et débouchent leurs narines pour
voir et renifler les coups tordus qu’ils subissent et subiront encore si rien ne change. L'espoir d'un changement est pourtant là, à portée de main si nous savons nous libérer d'allégeances médiévales qui neutralisent l'innovation et le progrès. Ces six
prochaines années seront essentielles pour l'avenir de ce Pays du Mont Saint
Michel. Ça va riochi... pensent quelques normands. Qu'importe! l'important c'est notre pays.
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