Tous
les chefs d’entreprises vous le diront : "celui qui a peur de son ombre
n'est pas fait pour entreprendre". Entreprendre c’est prendre des risques, c'est un
peu comme sauter en parachute avec la crainte qu’il ne s’ouvre pas. L'entrepreneur doit savoir gérer son stress et les pressions d'où qu'elles viennent. Son ADN c’est
la passion. Son autonomie et son indépendance sont essentielles même si parfois il en paye le prix fort. Dans l'obligation de
répondre à toutes les questions d’où qu’elles viennent et prendre les bonnes
décisions il doit savoir s'entourer de
collaborateurs capables de lui apporter les compétences qu’il n’a pas. La
confiance en soi génère la confiance des autres et celle qu'on leur accorde
pour stimuler leur implication. Savoir saisir les opportunités au bon moment
est une qualité qui nécessite réactivité et une prise de risque calculée pour
agir vite et avant les autres.
En
1989, au moment où Pierre Aguiton me confiait les clefs de la mairie, quatre
années avant la création de la Communauté de communes de Brécey, je m'efforçais
de bien cerner le profil du chef d'entreprise pour être en mesure de
connaître les potentialités humaines de mon territoire sur lesquelles je
pourrais m'appuyer pour le développer. À l’époque c'était un peu rechercher une
aiguille dans une botte de foin.
Les documents mis à ma disposition m’apportèrent des éléments sur le potentiel créatif des territoires ; les études montraient que deux ou trois personnes seulement pour mille
habitants avaient le profil du créateur d'entreprise. Un constat d'autant plus amer que l'éducation à cette époque ne
favorisait pas le goût du risque et celui d'entreprendre. Pas étonnant que la France soit déjà
frappée par un chômage de masse à cette époque... oui déjà. Certains pourraient y voir une étrange similitude entre le
monde de l'entreprenariat et celui des élus qui sont chargés de développer
leurs territoires; peut-être auraient-ils raison. À ceci près qu'une collectivité n'est pas une entreprise; elle ne
produit pas de richesses puisque ses recettes proviennent de l'argent des
contribuables. C'est une conception mais ce n'est pas la mienne. Si une collectivité n'a pas la volonté d'entreprendre et manque d'audace, elle est condamnée à mourir
faute de rentrées financières provenant du développement économique. Et dans ce cas de figure l’audace pour un maire
est assez semblable à celui d’un chef d'entreprise avec au bout la même sanction en cas d’échec. La vision
administrative qui consiste seulement à bien gérer les moyens obtenus de l'État et des contribuables atteint vite ses limites, à moins
de piocher copieusement dans la poche du citoyen.
L’État en fait la preuve depuis plus de trente ans. Nous pouvons
retourner le problème dans tous les sens, seul le développement
économique peut nous tirer des difficultés et générer les nouvelles recettes
dont nous avons besoin pour répondre aux besoins sociaux qui ne cessent d'augmenter. Nous l'avons prouvé sur quelques uns de nos territoires au risque d'avoir quelques critiques ici ou là de citoyens ou d'amis bien intentionnés. Le changement que nous propose Emmanuel Macron
transformera t-il notre société et nous faciltera t-il la tâche pour l'aider à relever la France? Peut-être s'il parvient à requinquer le moral
des élus un peu paumés dans cette
France redessinée à la hâte par une loi NOTRe qui alourdit les procédures . Une réforme mal préparée. François Hollande n'avait rien dit ou presque
sur le sujet pendant la campagne présidentielle de 2012. L'idée de ce big bang
n'a vraiment surgi qu'au moment de la nomination de Manuel Valls à Matignon, et
cela dans la plus grande improvisation. La "clause générale de
compétences" - qui permet à toute collectivité de s'emparer de tous les sujets -
avait été supprimée par Nicolas Sarkozy . Elle a dans un premier temps été
rétablie par le gouvernement, avant d'être finalement de nouveau supprimée.
Les départements en ont été les principales victimes au profit de méga-régions bien éloignées du terrain. Hollande jugeait pourtant "indispensable" la proximité des départements, mais une fois de plus il a changé d'avis. Ainsi cette volonté d'innover et d'entreprendre
leur a été confisquée au profit de superstructures, Régions d'un côté et communautés géantes de l'autre dont la frilosité consiste souvent à
ouvrir le parapluie pour se protéger avant même qu’il ne pleuve. On ne
franchira jamais un ruisseau si on veut d'abord connaître la
vitesse du courant, la température de l'eau, son Ph et la nature du
sol. Marc Twain se plaisait à dire : "ils ne savaient pas que c'était
impossible alors ils l'ont fait". Bien des "petits maires", souvent seuls
dans leurs mairies, en on fait leur maxime. Combien de fois ne répondant qu’à leur
tempérament généreux, ils ont su du trouver les solutions grâce à leur bon
sens qui ne visait que l' intérêt de leurs communes et de leurs populations? Beaucoup d'entr'eux sont aujourd’hui relégués au rang d’incompétents.. et sont ou vont être remplacés par une administration pléthorique.
Je refuse de me ranger derrière la pensée unique qui consiste à croire à des prétendues méthodes de gestion soi-disant modernes qui ne génèreront in fine que des dépenses nouvelles par manque de lucidité et d’audace. Après quelques mois nous en mesurons déjà les effets : les élus des communes s'interrogent sur leur utilité avec le sentiment d'avoir perdu leurs repères et la main sur leur avenir. A leur décharge, une nouvelle organisation territoriale et administrative entend imposer ses règles et aligner les méthodes pour éviter les risques. La peur n'évite pas le danger dit-on. En revanche la confiance évite la peur. Le Dalaï Lama ne pensait pas autrement: "Là où règnent force intérieure et confiance en soi disparaissent méfiance peur et doute".
Je refuse de me ranger derrière la pensée unique qui consiste à croire à des prétendues méthodes de gestion soi-disant modernes qui ne génèreront in fine que des dépenses nouvelles par manque de lucidité et d’audace. Après quelques mois nous en mesurons déjà les effets : les élus des communes s'interrogent sur leur utilité avec le sentiment d'avoir perdu leurs repères et la main sur leur avenir. A leur décharge, une nouvelle organisation territoriale et administrative entend imposer ses règles et aligner les méthodes pour éviter les risques. La peur n'évite pas le danger dit-on. En revanche la confiance évite la peur. Le Dalaï Lama ne pensait pas autrement: "Là où règnent force intérieure et confiance en soi disparaissent méfiance peur et doute".
C'est pas un parapluie, c'est un parapactum que certains utilisent.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord. Mais ce problème n'est pas nouveau et général dans la société.
RépondreSupprimerCelui qui avance trop vite ou a de bons résultats se fait pourrir par ceux qui ne veulent rien changer, sont incompétents, ou ne veulent pas être entraînés dans une dynamique chronophage. C'est ainsi le moyen pour eux de focaliser l'attention ailleurs que sur leurs mauvais résultats ou pire.
C'est donc au chef d'entreprise de ne pas perdre le contact avec la réalité du terrain et de protéger les forces vives. On ne compte plus les cas de reprises d'entreprises où ceux qui sont au travail et sur le terrain se font dégommer par ceux qui ont du temps pour protéger leur poste... et qui coulent en un temps record l'entreprise. La seule différence par rapport au public c'est que la quasi faillite est supportée par le contribuable.
Ce serait bien qu'il y ait plus d'élus à oser mais une réussite trop criant comme la vôtre dans bien des domaines, en économie depuis des années crée des complexes autour de vous. Vous êtes l'homme à abattre. Les techniques sont nombreuses pour y arriver. La rumeur en est une. Mais il y en a d'autres plus perfides. Jacky.
RépondreSupprimerVous avez peut être raison mais l'audace et le travail sont dans l'ADN. On ne se refait pas. Et à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
SupprimerSi vous voulez mon avis, il n'y a pire aveugle que celui qui refuse de voir...
RépondreSupprimerDonc comme vous n'êtes le Christ ressuscité je doute que vous puissiez rendre la vue à "vos partenaires".
Un élu
Pour certains,il y a Facebook,la "matuvumania",il aime çà,mais pendant ce temps là,on avance, on avance pas,on ose, on ose pas,on fait les beaux,photos dans la presse...on pédale ou on rétropédale..en clair on avance pas et l'économie est mise de coté,alors que pourtant il y a des élus qui souhaitent que çà avance avant qu'il ne soit trop tard.
RépondreSupprimerL'étape de la nouvelle agglo qui nous mène en 2020 aurait dû être un sprint économique,bien au contraire,çà va plutôt ressembler à une étape de plaine avec consigne de rester groupés,certains vont pourtant essayer de sortir du peloton pour la réussite de l'agglo,mais vont être être repris par l'équipe du maillot jaune.
DÉCOURAGEANT !Que faire abandonner,non,attendre le bon moment et encore attaquer,donner l'envie aux autres d'attaquer,former un gruppetto et emmener l'agglo vers le haut....
Facile à dire,mais c'est possible ou pas!
On rêve ou il s'agit de messages subliminaux (note et commentaires) ?
RépondreSupprimerAurions-nous accouché d'un structure administrative à la soviétique ?
Des élus qui menacent de démissionner autour de moi, des artisans qui pleurent partout de Saint James à Sourdeval... Cela pose question. Espérons que les FN et autres ne profitent pas de la situation.
JCE
Tout n'est pas simple évidemment. Nous avons une communauté d'agglomération qui sur le plan économique peut formuler de grands espoirs. Il y a autour de moi des hommes et des femmes qui ont très envie de s'impliquer dans la définition d'une politique sur des pistes que le bilan économique du Sud Manche va faire émerger... Le maintien des jeunes, l'attractivité du territoire et les réussites entrepreunariales, l'innovation... J'ai accepté cette tâche pour en faire bénéficier tout le Sud Manche. Il nous reste à huiler les rouages et à se faire confiance. BT
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RépondreSupprimerje réponds à ce commentaire que j'ai du supprimer. Merci pour votre propos à mon égard mais je me suis donné une ligne de conduite à laquelle j'essaie de me tenir. Notre territoire a besoin d'unité, de travail et d'innovation en matière économique. j'accepte les difficultés même si elles peuvent faire mal. Je compte sur le bon sens de chacun.
SupprimerLe coeur hommes, les hommes de coeur, face au carriérisme et à la com'. Triste réalité qui broie les hommes de bonne volonté........
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