Nous
sommes en l'an de grâce 708 ; Aubert, évêque d'Avranches fait construire un
oratoire sur le mont Tombe suite aux apparitions de l'archange. Devenu Le
Mont-Saint-Michel, il devint un lieu de pèlerinage rayonnant sur toute la
chrétienté. Aujourd'hui l'opportunité nous est donnée de
pouvoir placer la Merveille au coeur de notre territoire comme
symbole d’unité et d'appartenance à tous ses bassins de vie, ruraux et
littoraux, qui en ont fait sa richesse avec Avranches, sa capitale abrincate.
La réforme territoriale a le mérite de réunir tous ces bassins de vie,
bien identifiés par leur histoire, leur géographie et leur cadre de vie: la
vallée de la Sée, le Mortainais, la Sélune et l'ancien pays d'accueil du
regretté Michel Thoury. Ils concentrent un territoire de près de 90000
habitants qui espèrent profiter d'une politique porteuse du dynamisme des uns
et des autres dans un registre parfois différent mais complémentaire. Alors
parler d'un projet territorial à cette échelle c'est d'abord envisager un
espace solidaire qui prenne en compte ses forces et ses faiblesses afin que
l'agglomération avranchinaise ne se développe pas comme un oasis dans un désert
d'autant qu'elle est bordée par un littoral à juste titre protégé. Et pour ça,
il faut commencer par réfléchir avant d’agir. Et d’abord procéder à un état des
lieux pour définir quels sont les besoins et les économies à faire.
L'analyse des budgets montre que
les élus des collectivités touchées par la désertification ont mis un accent
particulier sur l'économie pour compenser la perte des emplois
ruraux. Le Val de Sée et le Mortainais représentent 44,4% de la surface de la
communauté en cours de création pour seulement 28% de la population (
densité 36h/km2). Leurs efforts financiers mis en exergue à dessein par
quelques esprits chagrins ont pourtant permis de limiter le déclin, voire
d'opérer un retournement économique profitable à tous. Le Mortainais est devenu
un pôle numérique qu'il nous faudra soutenir et valoriser notamment en incitant
la Région à mettre des formations au lycée de Mortain en adéquation avec le
numérique pour rendre serein l'avenir de cet établissement. Dans une interview
au JDD (7/4/16) Hervé Morin déclare : « J'ai
proposé d'ouvrir 15.000 places de formation supplémentaires, payées par l'Etat.
Selon mes premiers échanges avec Matignon, cela devrait se faire. Le bilan de
François Hollande est catastrophique je ne cesse de le dire. C'est ma
responsabilité, en tant que responsable régional, d'améliorer la situation à
mon échelle ». Chiche! Il
ne reste plus qu’à passer à l’action. Le Val de Sée quant à lui s'est donné un
cadre de vie attractif qui conforte sa politique de l'habitat. Ses actifs
liés à son patrimoine et à son économie (+35% d'emplois industriels en 10 ans) seront des leviers importants pour le
développement futur du territoire. La Sélune a fait parler beaucoup d'elle ces
derniers temps nous faisant oublier tous les aspects positifs de ce territoire,
carrefour de trois provinces avec la commune de Saint d'Hilaire du Harcouet
laquelle dispose d'un pôle éducatif conséquent ciblé sur des formations en
adéquation avec l'économie locale et régionale... Une sécurité pour l'avenir.
Avec la zone du carrefour des Biards situé sur la commune d'Isigny-le-Buat et
sur l'axe Ducey-Saint-Hilaire, il y a là un point d'ancrage industriel
dynamique. De leur côté, Saint James-Pontorson-Ducey constituent un pôle
de référence économique et Touristique avec le Mont-Saint-Michel et plusieurs
entreprises phares comme les Tricots Saint- James et Louis Vuiton.
L'agglomération d'Avranches joue son rôle de pôle commercial voulu par
René André qui a su travailler en symbiose avec les élus de Ducey pour profiter
de la création de la route des Estuaires, l'A84. Dommage toutefois qu'elle n'ait
pu bénéficier de la déviation Est promise par l'État à Pierre Aguiton, alors
président du département, qui avait accepté d'investir 500 millions de Francs
dans l'A84 en contrepartie. Si l'Avranchin et le Mortainais disposent de
nombreux atouts il ne faut pas pour autant s’en contenter et en attendre des
miracles. Il faut se bouger et faire preuve d’audace dans le soin apporté
: à son littoral qui fait pâle figure à côté de sa voisine la Bretagne... à
l’accueil des touristes, qui n’est pas toujours à la hauteur.. à son
attractivité culturelle en proposant une offre, non pour se faire plaisir, mais
pour celui du public etc… Si
le projet de la prochaine communauté doit prendre en compte les acquis et en
améliorer certains par une politique volontaire et dynamique il importe
également que nous sachions nous organiser pour être proactifs et faire émerger de
nouveaux projets susceptibles de retenir les jeunes qui lèvent le camp. Je me
tue à le répéter à grand renfort d’articles, ils constituent le potentiel
créateur de ce territoire dont le projet dépendra de leur maintien sur le
territoire. Les élus ne pourront plus faire l'impasse sur ce problème. Les
orientations politiques ne se prennent pas au gré du vent, dans un cabinet d’audit qui conclut avec
des propositions simplistes que les commanditaires attendent pour imposer leurs vues étroites. Un projet
politique ça se construit ensemble avec des équipes; c'est un enjeu, c'est un challenge. Nous le
devons à notre territoire qui n’a que trop attendu
Belle ambition pour le futur territoire.
RépondreSupprimerPas sûr, en revanche que vos ennemis apprécient...
Le territoire a besoin de vous, mais vous restez l'homme à abattre pour les nuls et consorts.
Le peuple finira par renverser la table mais qui s'en soucie réellement ?
Tenez bon !
Le territoire a surtout besoin de toutes les compétences et de beaucoup d'unité. Nous nous y employons.Je pense que c'est la volonté du plus grand nombre.
RépondreSupprimerIl serait étonnant que l'Education Nationale face un effort pour le lycée de Mortain alors qu'il est dans le collimateur. C'est là qu'on verra la Région au pied du mur.
RépondreSupprimerVous êtes dans le vrai car l'éducation nationale fait cavalier seul. La dernière réforme avec la suppression des classes,européennes et bilangues est un scandale.Ne soyons pas naifs, le but est la suppression des postes qui précédera la suppression des collèges.
RépondreSupprimerLa Manche n'est pas en retard dans le domaine du numérique, avec Mortain et Novea il y a maintenant une OPEN SCHOOL justement accessible aux élèves n'ayant pas le bac pour se former au langage des algorithmes et en plus, c'est une formation labellisée par l'État au même titre que Mortain. Il faut donc cesser de répéter que nous sommes en retar. Par contre je suis d'accord sur l'offre touristique qui me semble un peu brouillonne. Je crois surtout que certains élus feraient mieux d'agir pour le service de tous plutôt que de chamailler à longueur de temps et de tirer la couverture à eux comme étant les meilleurs.
RépondreSupprimerSalutations
Un élu
Merci pour vos observations sur le numérique. Nous avons en effet de l'avance sur ce point
RépondreSupprimerJe pense que M.Trehet faisait allusion au Bac pro du type "Systèmes électroniques numériques (SEN)" ou l'intégration de certaines options aux séries générales.
RépondreSupprimerLa France est d'ailleurs très mal lotie puisque tous les métiers de l'informatique, de la programmation, et du numérique sont déficitaires. Il faut atteindre le supérieur pour trouver une formation. Or il est avéré que les enfants en situation d'échec scolaire finissent par s'éclater dans ces domaines.
Donc, pour finir, pourquoi recrute t-on dans nos activités liées au numérique des européens faute de français ?
Les élus qui se satisfont de cette situation méconnaissent les problèmes des entreprises comme souvent...
Continuez à secouer le cocotier M. Trehet. Tous les chefs d'entreprises, ou presque, de la manche reconnaissent vos compétences et votre côté visionnaire.
Ainsi, on peut affirmer que l'offre politique est aussi peu intéressante que le sont les filières de formation.
Bonne soirée