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dimanche 22 février 2015

AIM: cochon qui s'en dédit...



Ils étaient près de trois cents salariés d'AIM vendredi 20 février à crier leur colère  sous la pluie battante dans les rues de Villedieu-Les-Poëles. Pour beaucoup c’est le dégoût de voir leur outil de travail dépecé, impuissants à pouvoir sauver leur abattoir de Sainte-Cécile (Manche), au lendemain de l'annonce des offres de reprise de leur entreprise impliquant la suppression d'environ 400 emplois, sur 600 tous sites confondus, celui d'Antrain (ille et vilaine) étant mieux servi.

Exit le projet de Porc de Normandie

Alors que le ciel semblait se dégager avec un projet de reprise porteur d'avenir pour le porc de Normandie et les producteurs de CAP 50, (l'actionnaire majoritaire des AIM), l'annonce par la presse de la suppression de près de 400 emplois prévue dans l'offre de reprise de Sofiproteol sonne le glas d’une mort  préméditée. Si l’on ajoute à cela une déclaration des responsables de CAP 50, lancée la veille lors d'une réunion aux profucteurs de porcs, l'avenir n'est pas plus serein pour eux. L'effondrement de CAP 50 est abordé; il serait alors fait un appel financier aux éleveurs adhérents de CAP 50 pour boucher le trou dont un emprunt d'AIM garanti par CAP 50... la solution Sofiproteol ne serait-elle qu'un pansement sur une jambe de bois? L'on est en droit de se demander si les dés ne sont pas pipés depuis le départ. Clairement, le seul gagnant dans cette affaire serait Sofiproteol. On  pense alors à de petits arrangements entre amis qui se seraient entendus pour inviter quelques pigeons à jouer à une partie de poker menteur.  Peut être pensez t-ils poursuivre la partie avec la  SEM Imagine espérant qu'elle suivrait la blinde avec une mise sur le tapis d'un éventuel bail précaire assorti sans doute d'une importante réduction du loyer. Manque de pot, la SEM ne participerait pas à un bidouillage qui serait une aide illégale. Du coup, pas besoin d'être grand clerc pour imaginer la suite ...

 Mais alors, une question s'impose: pourquoi s'être mis à la table des négociations avec Sofiproteol, ce vorace de l’agro-alimentaire, qui avait déjà fait parlé de lui à propos des OGM au   Grenelle du développement ?. Pourquoi le retrait de dernière minute de  Loste et Brient dont le projet de Porc durable de Normandie laissait entrevoir un avenir prometteur pour les abattoirs de Sainte Cécile? N'ayant pas participé aux négociations, difficile de tirer des conclusions. N’empêche que la pilule est dure à avaler. Encore plus pour les salariés, comme en témoigne les réactions recueillies par des journalistes le jour de la manif:  « Ça fait 38 ans que je travaille à l'abattoir. Arriver à ça, c'est une honte. Je suis en colère. Ca faisait dix ans que j'avais arrêté de fumer dit un autre,. Je m'y suis remis. Hier je suis rentré chez moi, j'ai pleuré", explique un autre, entré à l'abattoir à l'âge de 17 ans, la gorge nouée par l'émotion ». 
Les éleveurs aussi vont trinquer semble t-il... avec la Manche ,la Normandie, et l'État... à la santé de la filière porcine bretonne... Et de la qualité... Mais la partie de poker  est-elle vraiment terminée? C'est pas dit. Un arbitre peut encore intervenir pour l'annuler.




16 commentaires:

  1. Anonyme2/22/2015

    Que pouvez-vous faire à votre niveau pour forcer l'actionnaire et le mandataire à repousser l'offre de cession ?
    Le trinunal doit statuer sur la validité de l'offre et partira toujours du principe qu'il vaut mieux 100 salariés sauvés, même s'ils sont sûr d'aller au tas à moyen terme que 0 emploi après liquidation.
    Déjà il faudrait que les repreneurs qui se sont retirés expliquent leurs raisons.
    Vous laissiez entendre qu'ils étaient motivés.
    Qu'est-ce qui a pu les refroidir au point de se désister pour une offre pourrie ?
    Qu'est-ce qui interdit aux élus de s'exprimer ?
    Pourquoi aucune offre n'a t-elle été construite par les employés eux mêmes ?

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  2. Il fallait un partenaire spécialiste de l'abattage pour Loste et Brient. Sofiproteol réclamant la majorité des parts contre toute attente, les deux salaisonniers ont fait appel à Agrial... La rencontre avec CAP 50 qui approvisionne en porcs AiM n'a pas été concluante... La préférence aurait été donnée à Sofiproteol avec l'accord du mandataire... Tout cela ne sont que des suppositions car la SEM n'a jamais participé aux négociations. A titre personnel j'ai rencontré l'un des patrons de Brient qui était très motivé. Ce qui est incompréhensible, c'est la grande inquiétude des producteurs adhérents de CAP50 qui n'ont connu cette reprise que voilà quelques jours. Connaissant la grande honnêteté de ces producteurs que je connais, je leur fais confiance. Les choses ne se jouent pas à leur niveau.

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  3. Autre sujet dans votre question : pourquoi les employés n'ont pas fait de proposition?
    Ils ne peuvent la faire qu'en cas de liquidation judiciaire... De plus sans cochons, si les éleveurs ne les vendent plus aux AIM, il n'y a aucun espoir à moins de repartir à zéro.. C'est pourquoi les responsables de CAP 50 ont leur mot à dire. La décision aujourd'hui est dans les mains du tribunal de commerce. Quant aux élus, ils peuvent accompagner une solution qui peut être pérenne mais ils ne peuvent s'impliquer dans une situation privée.

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  4. Anonyme2/22/2015

    C est un revers pour les élus. Comme quoi l'économie est une affaire privée. Il serait temps que l, on comprenne ça en france

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  5. C'est une manière de voir. S'ils n'avaient rien tenté, c'était le dépôt de bilan assuré voici un an. Pour autant nous ne pouvons pas être satisfaits de la situation actuelle.

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  6. Anonyme2/22/2015

    Si les élus doivent ne plus se mêler d'affaires privées il serait bien que les entreprises arrêtent de demander des aides publiques quand çà les arrange.

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  7. Anonyme2/22/2015

    Beaucoup d'interrogations sur les dirigeants deCAP 50 qui ont géré seuls les négociations sans revenir vers leurs adhérents sous prétexte de confidentialité. Pourquoi ces adhérents sont ils inquiets maintenant?

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  8. Anonyme2/23/2015

    Que pensez vous de la proposition de Ségolène Royale de réunir tous le monde?

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  9. Le mandataire a beaucoup de cartes en mains. Il faudrait qu'il soit présent avec CAP 50. Comme je l'ai dit dans un autre commentaire, sans les producteurs, il n'y a pas de solution... Seuls les éleveurs ont pouvoir sur les dirigeants de CAP50.

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  10. Anonyme2/24/2015

    Aux dernières nouvelle, la proposition de Sofiproteol aurait été retirée à cause du blocage de l'entreprise. On peut comprendre la colère des employés mais ne risque t-elle pas de se retourner contre eux? M. L.

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  11. La situation est grave pour tout le monde. Une réunion des protagonistes est indispensable dès maintenant. Compte tenu du retrait de Sofiproteol, il serait souhaitable de reprendre le travail pour éviter que les clients partent définitivement ailleurs. Sans clients l'affaire est dans le sac. Des contacts sembleraient renoués avec Lhoste.... C'est une piste qu'il ne faut pas rompre... Quant à l'idée de Ségolène de faire une scoop , c'est irréaliste car nous sommes dans le vivant... Et dépendants des éleveurs et des clients. Le jusqu'au boutiste n'est plus la solution ... Ce serait l'aventure. La colère des employés est totalement compréhensible mais elle ne doit pas les entraîner vers une fin qui serait dramatique.

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  12. Anonyme2/24/2015

    La reprise en SCOP peut présenter plusieurs avantages. Plus de 80% des reprises de sociétés en difficultés ont été pérennes.
    Ce n'est bien évidemment pas une sinécure comme toute reprise et quelque soit le scénario envisagé via une Scop ou non.
    Très rares sont les cas de cessions volontaires aux salariés, avec un plan de reprise proposé dans ce sens par le chef d'entreprise, qui doivent attendre la liquidation effective pour reprendre la dite société.
    La position du principal actionnaire, en passant lui aussi organisé en coopérative, consiste à défendre d'abord ses propres débouchés. Son intérêt devrait être ainsi de s'assurer que l'outil AIM permette d'écouler toute sa production... Ce n'est donc pas incompatible avec une reprise par les salariés. La seule chose, c'est qu'il sera obligé de renégocier ses contrats aujourd'hui très défavorables aux AIM (délais de paiement notamment, primes, etc.). Est-ce un mal ? Quel repreneur ne souhaiterait pas remettre à plat ces conditions qui ont amené la société là où elle est ?
    Le transport sera à réorganiser ; les commerciaux devront se sortir les doigts et aller sur le terrain plutôt que de s'enraciner dans les bureaux... Surtout, les nouveaux clients devront être acceptés.
    Sur les activités concernant les produits sans antibiotiques, de bonne qualité, ils n'ont pas trop de soucis à se faire en terme de concurrence. Sur les produits à très faible valeur ajoutée, les conditions d'achat doivent être rediscutées drastiquement...
    Maintenant, la direction des AIM n'a peut-être pas trop intérêt à ce que les salariés fouillent dans la gestion passée de l'entreprise.
    Enfin, une Scop avec M PIEN (s'il est assez motivé pour reprendre du service) comme directeur, au moins le temps de la remise en route, aurait du sens et rassurerait beaucoup de monde.
    Personnellement je suis certain que vous suivez de près cette affaire. Même si vos moyens sont très limités, votre SEM aura toujours son mot à dire sur les conditions qu'on voudra vous faire avaler. Bien sûr on attend pas que des élus ou l'administration gèrent une activité privée, mais restent garants de la sauvegarde économique et sociale de leurs territoires. Et puis au demeurant je n'ai pas écho que les sociétés publiques locales soient plus mal gérées que les sociétés classiques. Il suffit de consulter les chiffres sur les défaillances...
    Bonne journée

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    1. Votre propos est intéressant. Je crois savoir en effet que l'un des frères Pien serait prêt à reprendre du service pour éviter la catastrophe. Toutes les idées et toutes les aides sont utiles dans un moment pareil. Merci

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  13. Anonyme2/25/2015

    Ségolène ne vois tu rien venir? Tu nous as promis une réunion.

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  14. Anonyme2/25/2015

    Sofiproteol s'appelle désormais AVRIL. C'est un gros poisson qui a trouvé un soutien dans les sphères nationales et bretonnes voire manchoises... On connait les relations de "certain" avec Sofiproteol qui n'avait pas caché son objectif de fermeture des AIM dans les 2 années qui viennent. Declomesnil était un paravant. Par contre le jusqu'au boutiste des employés entraîne inexorablement les AIM et CAP 50 à la liquidation dont ils ne sortiront pas indemnes. JB.C

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  15. Anonyme2/25/2015

    La stupidité de la CGT est légendaire. Les allemands viennent de trouver un accord avec les syndicats du secteur de la sidérurgie, résultat : 3,5% d'augmentation. Et nous? Ah, c'est vrai...La lutte des classes...

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