Combat d'arrière garde ?
Laurent Beauvais, président de la Région de Basse Normandie descend dans les tranchées et va faire la tournée des popotes pour connaître l'avis des élus sur la réunification de la Normandie, et ses conséquences. Un écran de fumée aurai-je tendance à penser, sinon une mascarade, pour faire croire que notre avis va peser dans la balance et peut faire changer le cours des choses. J'ai du respect pour le président et j'apprécie l'action économique qu'il mène avec le Conseil général de la Manche mais, là, j'ai le sentiment qu'il en fait beaucoup car l'affaire semble bien pliée en ce qui concerne notamment le choix de Caen pour capitale normande.
Ne soyons pas dupes, le département de la Manche n'aura pas droit à la parole; acculé à la mer il a pour vocation de se taire
et de tout accepter. En revanche,pour préparer la fusion de la basse et de la haute Normandie, le gouvernement fait patte de velours;
il a même délégué son ministre des Affaires étrangères « him
self » Vendredi 31 octobre 2014 pour faire « amis amis » avec les autochtones du Sud Manche. En bon professionnel
des relations étrangères, Laurent Fabius s'est montré admiratif devant le savoir
faire des ouvrières des tricots James, comme c’est la coutume lorsqu’il visite
un atelier à l’étranger; il s’est même foulé d’un beau diplôme en
leur décernant : le label Entreprise du Patrimoine Vivant. Ca ne mange pas de pain, et ça
prouve au moins que le gouvernement se préoccupe du sort des chefs d’entreprises
manchois. Maniant à merveille la langue de bois diplomatique, ce normand d'adoption, né à Paris dans le 16ème, s’est
bien gardé de dire aux » braves ouvrières » que leur département
va compter pour du beurre, (normand bien sur) et ce, dans un avenir très proche. Que
représentons nous sur la carte? Pas grand-chose. À 334 km de Paris, nous
ne pouvons prétendre à être autre chose qu’un département agricole vaguement
dans le vent des éoliennes Offshore. Basta ! Et que l’on ne vienne
pas nous chanter que c’est une affaire de courant politique du moment. Avec un
autre gouvernement ce serait la même chose. Tous ces ministres citadins bon
teint, (Bruno Le Maire est né à Neuilly sur Seine) se fichent comme d’une guigne de cette très basse Normandie du
Cotentin… dont les habitants n'ont pas vocation à se coiffer de bonnets
rouges pour se faire entendre, mais tout de même!
I have
dream…
Certes, la
Manche est favorable à la réunification de la Normandie mais elle n'entend pas
être passive dans le développement économique de son territoire
sous prétexte que labourages et pâturages sont les deux mamelles de la France.
Nous ne sommes plus à l'époque de Sully, celle d'une France qui tirait ses
richesses de l'agriculture... et de la mer pour notre département.
Soyons réalistes, la ruralité est devenue le parent pauvre de notre
société. Est-ce une raison pour nous mépriser? Avec le grand rêve de Mégapole parisienne de Sarkozy
réveillé par Valls et Hollande, nous allons êtres relégués à plus de 200km de Rouen, la « soit disante » capitale de cette métropole. J’ai peine à imaginer, ou plutôt non, les élus
ou les habitants de Pontorson ou de Cherbourg, faire plus de 260 Km pour se rendre
au conseil régional à Rouen; bonjour les économies
d’énergies. En revanche, la préfecture de Région à Rouen serait
compréhensible car elle n'apporte pas à la population les mêmes services qu'une
préfecture de département. Le Conseil général à été placé à Saint-lô pour des raisons géographiques; que je sache, l'agglomération cherbourgeoise et l'économie du département n'en pâtissent pas. En revanche, il y a fort à parier que la Manche
et l'Orne ainsi qu'une partie du Calvados, mal desservis par le fer, seront
marginalisés face à une Mégapole parisienne qui aura de toute façon le dernier
mot. Ne soyons pas candides, nous savons tous qu’en politique, les intérêts personnels priment
sur le rationnel. Pourtant, la " Haute" Normandie pourrait
sortir grandie d'un tel choix, son poids économique se suffisant à lui-même, ce serait aussi, avec le conseil régional à Caen, reconnaître l'importance
d'un territoire dont la recherche scientifique et médicale autour du
nucléaire est à la pointe de l'innovation. Hélas, Laurent Fabius, Valérie
Fourneyron , François Loncle, (PS), Hervé Morin (UDI), Bruno Lemaire
(UMP) se ressemblent quand il s’agit de défendre leurs ambitions territoriales au risque de mépriser les plus faibles.. Nous n'avons probablement pas les moyens de nous opposer à des
décisions arbitraires. Pour le moins nous devons nous faire entendre et arrêter d’avaler leurs couleuvres. Et il n’est pas
trop tard. Regardez du côté de la Bretagne, quand il s’agit de s'opposer à une
décision stupide ils réagissent. Chez nous, timidement des voix
s’élèvent comme celle d’Henri Delisle ancien parlementaire socialiste, mais quelle voix!
vendredi 7 novembre à Coutances il clamait sous les applaudissements : "Caen sera la
capitale culturelle". Plouf plouf… quelle audace ! Avec de telles
déclarations nous ne risquons pas de gêner grand monde. Il reste tout de même au département à se faire entendre même si nombre de ses élus pensent que les carottes de Créances sont cuites.
On ne peut pas dire que les élus de Basse Normandie ont défendu leur capitale. Les hauts normands ont un complexe de supériorité et inversement. Je suis pour cette réunification mais nous en paieront le prix. Nous aurons la Normandie mondaine et politique et la Normandie paysanne. Hollande pourrait être tenté de dire autre chose car la basse Normandie sera surtout attractive pour les seniors... Alexis
RépondreSupprimerIl ne faut pas baisser les bras et continuer à se battre pour motiver nos élus à défendre la place de la basse Normandie dans ce projet de régions.
RépondreSupprimerContinuez à écrire et agir auprès de ces élus qui gravitent autour de la sphère parisienne quelque soit leur étiquette politique ou leur ambition personnelle.
Soyez rassembleur et qui sait ..........
Le temps, La distance et les économies d'énergie, ils s'en foutent. La gauche espère bien récupérer le bébé avec Rouen et la droite ne dit rien pour ne pas s'attirer les foudres de la Haute Normandie. C'est donc un combat de dupes dont la Manche fera les frais
RépondreSupprimerNous n'avons pas de leaders pour lever les bonnets St James contrairement aux bretons...
RépondreSupprimerCe ne sont pas nos députés et sénateurs, au choix jacobins ou bretons, parachutés ou non, énarques s'il en faut, qui défendront l'identité Normande.
Cà sera déjà heureux qu'on ne dérange pas Guillaume et Mathilde pour les déplacer à Rouen.
D'ici à ce qu'on fasse croire que tous les normands sont des Vikings (région de Dieppe) et non des celtes...
L'avantage de garder la préfecture de région sera de concentrer les dépôts de fumier de toute la normandie à Caen.
Nous serons dépossédés sur l'hôtel du projet Paris-Seine-Normandie. Si au moins nos élus vendaient chèrement ce sacrifice... Mais bon encore faudrait-il que nos élus soient des visionnaires.
JCE
Aura t-on au moins notre blason comme logo ?
RépondreSupprimerAh ces parisiens... Déjà qu'ils mettent le Mont en Bretagne (qui touche les subventions au titre de la baie)
Si je comprends bien, c 'est une simple annexion de la basse rurale à la haute parisienne, Paris Seine Normandie oblige.
RépondreSupprimerAu fait, le centre de la Normandie, le vrai, il est où ?
RépondreSupprimerLa NORMANDIE a oublié ses racines de conquérants et de bâtisseurs. Elle n'a plus le courage de se battre pour ses idéaux, elle a depuis bien longtemps baissé les bras alors que ses voisins les Bretons ont compris que le TOUS ENSEMBLE ne peut que rapporter gros à la BRETAGNE...! A QUAND LE RETOUR DES VRAIS NORMANDS ?
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas d'opposer CAEN à ROUEN, deux villes avec Le Havre, Cherbourg et bien d'autres qui contribuent au rayonnement de la Normandie dont l'avenir dépend de ses élus qu'ils décident à Caen ou à Rouen; il s'agit là de tenir compte de son centre de gravité et des économies susceptibles d'être faites avec tel ou tel projet. En fait c'est le poids économique qui a été retenu et le projet de mégapole dans laquelle la Basse Normandie n'a pas vraiment été intégrée. Tout ceci justifie la nécessité de proximité avec le maintien du département de la Manche et de communautés comme celle du Val de Sée
RépondreSupprimerl'essentiel est de garder une proximité avec nos élus. Pour le reste comme on ne va jamais au conseil général, qu'il soit demain à St Lô ou à Caen ou à Rouen, quelle différence? Par contre il faut des antennes administratives dans chaque canton qui se chargent de faire le lien avec ces administrations
RépondreSupprimerVous avez raison mais Caen pour capitale n'aurait rien changé pour lla Normandie. En fait c'est la métropole qui prime; çà veut tout dire JC.L
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