Pages

samedi 20 septembre 2014

A poil les poulets...

À poil les poulets...

Non, ce n'est pas à ce que vous pensez! Il n'est pas question de m'en prendre ici à nos amis les gendarmes que nous aimerions voir plus souvent à nos côtés dans les communes rurales. C’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Les poulets, les vrais, ceux que nous dégustons dans nos assiettes quand ils sont élevés  en pleine nature, ne sont qu'un prétexte pour évoquer l'évolution d'une société qui, sans foi ni loi,  industrialise à outrance ses élevages. A t-elle le choix me direz vous quand le nombre d'habitants ne cesse d'augmenter sur notre planète. Nous sommes tout de même en droit de nous interroger lorsque des mercenaires du productivisme font entrer l'animal dans un écosystème économique sans se soucier de son bien être. 

Est-ce un mal pour un bien ou l'inverse? 

La réponse vous appartient. Sans revenir sur les OGM que j'ai pu dénoncer à d'autres moments ou sur l'encéphalopathie spongiforme bovine dite maladie de la vache folle, nous sommes en droit de nous interroger sur certains excès de la génétique qui, associés à des méthodes tellement intensives, éloignent à vie l'animal de son environnement naturel. On connaissait le plateau de Mille Vaches dans le Limousin mais pas l'univers concentrationnaire où s'apprêtent à vivre sous une lumière blafarde des vaches laitières entassées comme des poulets en batterie. Voilà en effet qu'un entrepreneur de 64 ans, un magnat du BTP, s'est donné des arguments en béton, pour se lancer dans l'élevage et damer le pion aux agriculteurs afin de conforter un capital de près de 120 millions d'euros qui en fait la 387 ème fortune de France. Ainsi, grâce à son camp de détention géant, Michel Ramey, entend utiliser la suppression des quotas laitiers pour se faire du beurre en barre, quitte à menacer le système agricole français. Une centrale de méthanisation de 1,3 MW accompagnera le projet pour traiter les rejets des mille vaches et 720 veaux et génisses  animaux qui,  pour autant, n'auront jamais le plaisir de brouter un brin d'herbe pendant leur vie. Que dire par ailleurs du bilan carbone avec le transport des aliments dont le soja qu'il faudra importer des Amériques?




La réponse est dans l'assiette

Allez, ne nous lamentons pas et revenons à nos poulets. Un généticien de l’Université hébraïque de Jérusalem (Israël), Avigdor Cahaner, vient de présenter le bare chicken «  un poulet nu en français »  donc, sans plumes.
Non, vous ne rêvez pas. Obtenu par croisements successifs avec un oiseau nu, ce poulet présente plusieurs avantages dans le cadre d’une production industrielle. Si son absence de plumes supprime l’étape coûteuse du plumage à l’abattoir (toujours le profit), l’intérêt de cette nouvelle race tiendrait surtout à sa résistance à la chaleur. En Israël peut-être, mais dans nos contrées ces braves gallinacées risquent d’être emportés par une pneumonie. On s’en balance puisque, toujours selon le docteur Mabuse, son « Alien » ne transpire pas comme ses congénères à plumes issus d'accouplements naturels et bénéficie d’une croissance rapide. Ainsi,  il consommerait moins d'eau d'où l'idée que vivre à poil est plus écolo. Super !. Après tout, c'est un retour à la nature, à ceci près qu'ils ne la verront jamais car ils seront condamnés à vivre en batterie sur un espace réglementé de 450 cm2 soit une surface égale aux 2/3 d'une feuille A4. On voit d'ici la promiscuité  la poule ne pourra même plus se cacher pour pondre son œuf .En contrepartie, sa viande serait pauvre en lipides et dotée d’une bonne saveur. Ca reste à prouver ! Ceux qui vont y laisser des plumes aussi ce sont les abattoirs qui vont devoir supprimer une ligne de production. Décidément tout fout le camp.  A quand la prochaine étape qui nous permettra  de le manger cru? . Extrapolons: à quand notre tour? Dedmond Morris, docteur en zoologie à l’université d’Oxford vous dirait que du singe nu au zoo humain, il n'y a plus qu'une plume.








11 commentaires:

  1. Anonyme9/20/2014

    Bien entendu il faut réagir à ces mercenaires du Profit à outrance. Cependant où se trouve la racine du mal ? Chez le distributeur qui pense ses marges en pourcentage plutôt qu'en valeur absolue ? Chez le consommateur qui n'a plus de valeurs ? Il me semble bien que c'est ce dernier qui biaise les choix de mode de production : tant que sa répartition budgétaire donne plus de poids à l'électronique des appareils connectés qu'à sa nourriture il y aura des acheteurs de "m..." produite dans des conditions "inhumaines" pour des prix défiant toute concurrence. Et tous nos cris "au scandale" risquent de rester inefficaces face à la demande monétarisée.
    ... Tient cela me rappelle ce projet de bons d'achats pour les fournitures scolaires... Encore cette année, j'ai vu -de mes yeux vu- des familles qui ostensiblement ne" roulaient pas carosse", acheter un ordinateur portable très haut de gamme, imprimante, et tout le toutim... les jours suivant les" allocations rentrée"... il ne devait plus rien rester pour trousses et cartables.. Est-ce normal ?
    François Dublaron

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme9/20/2014

    Nous étions 1 milliard en1800; nous sommes 7,2 milliards aujourd'hui; nous serons 11 milliard en 2100... Voir figaro de ce jour... Et toujours de plus en plus gros. En mangeant la moitié moins on se porterait mieux, on ferait des économies.. C'est par la qu'il faut commencer ... Toute une éducation

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme9/20/2014

    Le pauvre poulet.. On n'a pas trop envie de le mettre dans l'assiette. Popol

    RépondreSupprimer
  4. Bel article mais, mon dieu, quel héritage allons nous laisser à nos enfants ?

    RépondreSupprimer
  5. Anonyme9/21/2014

    Est-ce un mal pour un bien ; les sciences et techniques ne sont -elles pas condamnées à aller de l'avant pour sauver l'humanité? La réponse n'est pas simple face à cette société qui se déshumanise et se dénaturalise. Le 21ème siècle ne s'oriente pas vers plus de spiritualisation... Sera t-il alors ou ne sera t-il pas? Le choix semble devoir être fait pour une lumière éblouissante qui risque de nous entraîner vers un obscurantisme d'égorgeurs qui n'est guère mieux.

    RépondreSupprimer
  6. Anonyme9/21/2014

    L'individu, les marchés et l'éthique. Difficile que tout cela fasse bon ménage dans un monde qui ne trouve pas son hégémonie. Le G20 n'arrive pas à s'entendre pour trouver les règles qui pourraient faire de ce monde un méta-état de droit. L'obscurantisme est à nos portes, on le voit avec l'extrémisme politique et religieux. Ou le monde se décloisonne et se régule et trouve une place juste à ll'Homme, la Nature, la liberté, aux marchés pour une économie qui respecte aussi les localismes ou le monde se rétractera vers l 'obscurantisme puis la guerre ... Il est certain que science sans conscience ne fera pas prendre le bon chemin. Le zoo humain n'est pas loin si l'on s'en tient aux dérives possibles concernant l'actuelle procréation médicale assistée par exemple ... On voit également que mettre tout le monde d'accord sur ce sujet est compliqué ... Alors comment trouver les règles de gouvernance et d 'éthique pour le bien commun de tous (y compris nos poulets), ? Quelqu'un aurait-il une idée ?

    RépondreSupprimer
  7. Vous situez bien les choses. L'homme est au coeur de la société, comme l'enfant doit être au coeur de l'éducation mais le bien être égoiste, l'argent, les marchés entraînent des dérives que l'éthique ne peut contenir. Notre société fait une course folle qui d'une manière ou d'une autre l'entraînera dans le mur. Comment l'arrêter? Cela semble impossible à moins de retomber dans un moyen âge qu'un Islam inculte voudrait imposer au monde.

    RépondreSupprimer
  8. Anonyme9/21/2014

    Jacques Attali pense qu'un changement aura lieu d'ici 2030 mais qu'il ne pourra avoir lieu qu'après une catastrophe grave remettant totalement en cause le système économique et politique (très certainement environnemental et social également ) du système mondial. Historiquement il semblerait que les choses se soient toujours passées comme cela. Essayons de ne pas être trop pessimistes cela dit... Il faut de l'espoir, de l'imagination et de la motivation (ou instinct de survie) pour pouvoir reconstruire autrement. Pourvu que ce ne soit pas sur les ruines ou les cendres du système d'aujourd'hui

    RépondreSupprimer
  9. Anonyme9/21/2014

    On n'a toujours pas trouvé la parade au virus de la grippe aviaire. Le virus ébola entre en scène. On n'est pas quitte avec ces nouveaux animaux de contracter de nouvelles maladies.

    RépondreSupprimer
  10. Anonyme9/22/2014

    Bel avenir en perspective... C'est un spectacle désolant vite Brigitte Bardot réagissez. Tout ça au nom du pognon. Mettons lui les pieds dans son béton à cet abruti et balançons le à la flotte

    RépondreSupprimer
  11. Anonyme9/22/2014

    Animaux dont le primate humain fait partie...

    RépondreSupprimer