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lundi 21 avril 2014

Mont Saint Michel: un pays convoité


Basse-Normandie : vers qui se tourner ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le discours de Manuel Valls à l'Assemblée Nationale a fait grand bruit dans les chaumières. Même s’ils n’ont pas tout compris, les suzerains sont inquiets pour l’avenir de leur petit duché normand. Et comme si ça ne suffisait pas, Valls appuie là ou ça fait le plus mal :  l'application de la loi sur le cumul des mandats. Les plus philosophes se disent qu'il ne faut pas s'affoler et attendre le départ de la gauche en 2017... Ils comptent  sur  la droite pour arranger les réformes à sa sauce. C’est à dire jamais...
Pas certain, à force d'utiliser la méthode Coué pour les uns et de focaliser en permanence sur les collectivités locales comme prétexte à la crise pour les autres, l’intelligentsia parisienne finira bien par avoir raison de la ruralité, des bassins de vie et de l'histoire de France du même coup. Préparons nous à en subir les conséquences... La Normandie et le Sud Manche risquent de faire les frais de la réforme territoriale si le président de la Région de Haute Normandie persiste à vouloir s'associer à la Picardie quitte à perdre toute ou partie de la Basse Normandie, sa partie armoricaine notamment, revendiquée depuis 933 par les bretons pour constituer une grande Région Ouest. Une moindre perte estime ce jeune président au regard de son siège  qu'il pourrait conserver à Rouen tandis que le sud Manche deviendrait le marche pied de la Bretagne, voire son paillasson, et le Mont Saint-Michel enfin associé à l’Armorique. Une bonne façon de rendre gorge à ces bas normands présomptueux, si fiers de leur rocher. Et pour peu que le département de la Manche soit supprimé en 2021, le Pays du Mont saint Michel pourrait rêver d’autonomie pour former un ensemble allant de Granville à Saint Malo. L’autonomie, une revendication qui germe et fait florès dans les régions très attachées à leur culture comme elles disent. Pauvre Henri IV…  Il est vrai qu'à l'heure de l'Union Européenne avec ses 27 états membres, à celle d'internet et de la mondialisation, se replier sur son petit lopin de terre accroché à son histoire régionale peut sembler ridicule. Toutefois, si la perspective patrimoniale et touristique n'est pas sans intérêt, se fondre dans une grande Région comme celle du "Grand Ouest" serait prendre le risque de perdre à jamais une identité nécessaire à sa propre existence. Être normand n'est pas moins important que d'être breton à condition de le revendiquer avec autant de force et de détermination que nos voisins  Pour autant, face aux années réformatrices qui nous attendent, le changement obtenu lors de ces dernières élections municipales constituent une réelle opportunité pour conduire une réflexion libre et sincère sur l'avenir du Sud Manche. Une étude importante  faite à la fin des années 90 début 2000 a été enterrée sitôt présentée, alors qu'elle posait de vraies questions sur l'organisation du Sud Manche. Trop intellectuelle ai-je entendu à l'époque. Du coup, on commandite un autre cabinet pour une seconde étude susceptible de mieux concorder avec  la fusion Avranchin-Mortainais en préparation.  Le verdict fut sans appel : Le diagnostic trop primaire, trop complaisant, voire trop politique ne pouvait nous donner une vision d'avenir. A force de mièvrerie  pour plaire au plus grand nombre, on  refuse de regarder la vérité en face. Certes on  préserve les amis mais on ne fait qu’expédier le quotidien, sans préparer l'avenir. C'est ainsi qu'on se réveille un beau matin d'avril 2014 avec la gueule de bois  au lendemain des municipales lorsque des électeurs avisés ouvrent les yeux et débouchent leurs narines pour voir et renifler les coups tordus qu’ils subissent et subiront encore si rien ne change. L'espoir d'un changement est pourtant là, à portée de main si nous savons nous libérer d'allégeances médiévales qui neutralisent l'innovation et le progrès.  Ces six prochaines années seront essentielles pour l'avenir de ce Pays du Mont Saint Michel. Ça va riochi... pensent quelques normands. Qu'importe! l'important c'est notre pays.







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