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samedi 12 octobre 2013

Recherche Pompiers volontaires

Manoeuvres des sapeurs pompiers volontaires de Brécey
Ouest France du 12 octobre évoque le mécontentement de pompiers professionnels  de Rennes qui reprochent au conseil général de leur département, celui d'Ille et Vilaine, de vouloir faire une campagne de recrutement de pompiers volontaires, de moins en moins nombreux dans les campagnes. De là à penser que la solidarité se perd dans le monde rural il n'y a qu’un pas si l’on en croit l'auteur de l'article qui ne prend pas en compte  les  difficultés rencontrées pour grossir les rangs des équipes cantonales de pompiers. "Sur cent volontaires que l'on forme, il n'en reste que 20 au bout de 5 ans" et son interlocuteur d'ajouter " le week-end, les gens préfèrent se reposer ou profiter des loisirs." Propos simpliste bien entendu qui pourrait aller  jusqu'à prendre nos pompiers pour des "sapeurs camembert" quand il parle de compétence.
 La départementalisation réalisée à la fin des années 90 a eu des effets très bénéfiques en matière d'équipements et de formation,  mais toute centralisation peut avoir également des effets pervers sur la motivation des élus locaux dès lors que les fonctionnaires placés aux commandes du syndicat départemental des pompiers se prennent pour des généraux, oubliant que la solidarité et la sécurité exigent l'engagement des acteurs locaux, celui des élus notamment. En leur retirant toute responsabilité - voire toute autorité - sur leurs employés municipaux dès lors qu'ils enfilent leur tenue de pompier, ils ont pris le risque de désengager nombre de maires et de présidents. Il faut se rappeler que  le noyau dur des pompiers volontaires est constitué d'employés municipaux souvent embauchés à cette condition. Une mesure qui représente un coup non négligeable pour la collectivité. Les sorties en journée sur le temps de travail équivalent facilement à un temps plein non remboursé pour une communauté de 6000 habitants.
Sapeurs pompiers volontaires de Brécey
Aux mêmes causes, les mêmes effets
Déjà, le corps médical s'est désengagé.  Pour avoir assisté à des interventions sur le terrain où le médecin local n’était qu’un figurant, subordonné à un petit chef qui pensait être plus compétent que le médecin, je  peux  comprendre  leur retrait. Que dire aussi du refus de ces "gradés" départementaux d'utiliser les pompiers volontaires communaux   pour assurer la sécurité  des manifestations organisées par la commune? à moins de payer le service, ils ne peuvent le faire en tant que pompier;  les exemples sont nombreux. Bref, j’ai vite compris que la logique répondait d’avantage au règlement qu’au sauvetage des citoyens ... « Jugulaire jugulaire, le règlement c’est le règlement monsieur le maire me répondit un jour un  officier ! 
Aujourd'hui, économies obligent, on supprime les syndicats des pompiers dont le 1er intérêt était de rassembler une vingtaine d'élus pour traiter de questions de sécurité et dialoguer trois ou quatre fois dans l'année avec l'officier et les sous-officiers  volontaires du canton.  Qu’il faille leur tailler la croupière (n’y voyez aucune allusion) au prétexte de faire des  économies d’échelles, pourquoi pas, (dès lors que nos pompiers volontaires ne finissent par venir nous sauver nos vies avec un escabeau); mais ces économies en valent-elles la chandelle? Pour s’en convaincre, il suffit de les évaluer :  La suppression d'une petite cinquantaine de syndicats de pompiers dans la Manche par exemple n'atteindrait pas in fine les 300000 mille euros. À contrario, personne ne s’empresse de dépêcher une équipe de secours pour circonscrire l’incendie financier qui fait rage au pays de la Baie du Mont-Saint-Michel provoqué par d'indécents salaires, celui de la directrice en autre  qui met le feu au tiers de l'économie réalisée par la suppression de ces syndicats.. La grosse lance des pompiers ne suffira pas à éteindre l'incendie financière de certains syndicats de pays qui font désormais doublon avec les nouvelles communautés de communes . La réforme de Sarkozy, reprise par Hollande, a manqué sa cible. Elle s'est attaquée là où les décisions n'avaient pas d'impact, faute de courage politique... De la poudre aux yeux dont les incidences auront un coût sociétal et surtout financier, car , à terme, il faudra bien finir  par embaucher des pompiers professionnels qui travaillent 100 jours "pleins" par an pour compenser le manque de volontaires municipaux et communautaires.
 Inutile de sortir de Science Po pour comprendre la finalité de la réforme territoriale. Il faut vider les campagnes. Il suffit de regarder comment les règles d'urbanisme du SCOT et consorts ont été organisées pour entrevoir ce qui se dessine à propos des pompiers de nos cantons ruraux. Pour peu que des casernes soient supprimées au prétexte qu'il y a moins d'habitants , que les camions roulent plus vite et que nos pompiers volontaires seraient  moins compétents et moins disponibles on risque fort  de taper encore sur la ruralité. L'insécurité s'ajoutant à la désertification médicale, aux questions des transports scolaires et des fermetures d'école, ce n'est pas ainsi qu'on va redynamiser le tissu rural…Mais tout n’est pas perdu, on innovera en créant un parc d’attractions reproduisant les hameaux et les villages disparus pour rappeler à nos arrières petits enfants la vie de leurs ancêtres au 20ème siècle, en oubliant de dire qu'ils y étaient heureux.
 Allez, prions Sainte Barbe; son obstination nous sortira peut-être de ce mauvais pas.




5 commentaires:

  1. Anonyme10/12/2013

    Je suis maire d'une commune chef lieu d'Auvergne; je vous suis régulièrement . Tout à fait d'accord avec vos observations. Ce sont les employés communaux pompiers qui assurent les interventions pendant la journée. Nos services en souffrent et beaucoup de mes conseillers commencent à en avoir marre car la collectivité perd le contrôle de ses employés qui n'ont pour chef que leurs officiers départementaux quand ils sont en tenue. On ne peut même plus en disposer pendant la fête communale. Aujourd'hui l'un d'eux est parti en retraite. J'hésite à reprendre un employé et lui demander d'être pompier; on ne sait même plus quand ils interviennent car la sirène ne sonne plus. C'est l'adjudant qui décide de ceux qui sont en service; il ne nous communique même pas le planing

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  2. De fait on pouvait parler de tout cela au cours des réunions syndicales qui n'existeront plus.

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  3. A vous écouter messieurs les maire, j'ai l'impression que vous perdez votre autorité auprès de vos employés communaux.
    Mais diable qui sont leurs employeurs vous ou leurs gradés souvent des civils passionnés, bombardés petits chefs de centre par le département ?
    Votre retour d'expérience ne donnent pas envie aux entreprises d'embaucher des pompiers volontaires.
    Et pourtant nous en avons bien besoins face à cette crise des vocations.
    A l'heure de la polémique de la semaine à 4 jours et demi, pourquoi ne pas dispenser aux élèves qui le souhaitent quelques notions de secours en fin de journée ; Cela pourrait donner l'envie à certains jeunes de rejoindre les rangs des pompiers volontaires par la suite.

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  4. Messieurs les maires, votre retour d'expérience ne donnent pas envie aux entreprises d'embaucher des pompiers volontaires.
    Diable qui sont leurs employeurs, vous ou les civils passionnés bombardés petit chef de centre par le département ?
    Je ne remets mais pas en cause la nécessité de leur mise à disposition pour le bien de la collectivité, mais en vous écoutant j'ai l'impression qu'il n'y a pas de règles ni de conventions.
    Reprenez les rênes.

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  5. cette idée d'initier les élèves aux secours est une bonne idée. Peut-être peut-on aussi la développer avec le concours du conseil intercommunal des jeunes.

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