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samedi 10 novembre 2012

La démocratie, côté face, côté pile





"L'enfer est pavé de bonnes intentions"; voilà un proverbe bien adapté à de nombreuses décisions politiques. Prises à bon escient, elles sont parfois, négatives en finale, voire à l'origine d'abus quand elles sont appliquées par un pouvoir démocratique ou administratif qui s'installe dans la durée oubliant de les adapter à l'évolution des situations.



De nombreux exemples illustrent ce proverbe... Celui du syndicat du Pays de la Baie du Mont Saint Michel  dont les ambitions économiques n'ont jamais été atteintes. Devenues obsolètes avec la réforme territoriale, il eut été convenable de réfléchir à l'avenir de cette structure coûteuse qu'on nous avait promis de fusionner avec le syndicat mixte du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale), une nouvelle structure également dont les travaux se trouvent, en définitive, désapprouvés par de très nombreux élus... "Beaucoup de bruit pour rien" dirait Shakespeare ; beaucoup d'argent surtout !



Mais attardons nous aujourd'hui sur le SDEM, syndicat départemental d'électrification de la Manche, dont la vocation est d'apporter une aide logistique aux collectivités pour l'électrification de leurs territoires, soit par des extensions de leur réseau, soit par son renforcement en puissance ou bien encore par l'effacement des lignes aériennes notamment dans les zones urbanisées. Localement, les partenaires du SDEM sont les communautés de communes, les communes ou bien encore des syndicats intercommunaux d'électrification qui bénéficient d'une fraction de la taxe d'électrification payée par les usagers. Ces partenaires sont représentés au sein du comité syndical du SDEM qui  conduit les travaux en maîtrise d'ouvrage et les finance avec les collectivités locales. La création du SDEM était une nécessité; il a largement contribué à l'aménagement du territoire, aujourd'hui bien couvert. C'est indéniable.

Chemin faisant, après des dizaines d'années de fonctionnement, aux cotés et avec le conseil général de la Manche, qui a créé le SDEM, la structure a rêvé d' autonomie , refusant de se laisser conduire par la collectivité départementale au point de mettre en minorité la candidature du conseiller  général proposé au poste de président, de crainte de devoir évoluer vers une fusion avec le syndicat numérique de la Manche que sa candidature était sensée porter. Mutualiser les moyens pour un nouveau projet d'aménagement du territoire avec la fibre optique  à une époque où une communication rapide et dématérialisée s'avère indispensable, était somme toute un bon projet; le SDEM pouvait participer avec les  quelques  millions d'euros qu'il avait accumulés au fil des années et apporter sa logistique en matière de travaux. Ce projet fût un échec; le département  continua tout de même de financer le SDEM dont il vient de voter le retrait... synonyme de la suppression de sa participation financière de 400.000 € en 2013. Dorénavant, les efforts du Conseil Général seront portés sur le schéma d'aménagement numérique du territoire... Près de 500 millions d'euros sur 15 ans seront dégagés pour couvrir toute la Manche.

Chaque époque a ses priorités et plus particulièrement en période de pénurie... La nécessité d'éviter une fracture numérique entre les territoires s'impose; elle amènera les collectivités locales à participer financièrement au déploiement de la fibre; en même temps elles devront se passer de la taxe sur l'électricité que le SDEM n'entend plus lui reverser. Pour une communauté de 6.000 habitants, ce sera une recette en moins de 150.000 € et  une recette en plus de plusieurs millions d'euros pour le SDEM dont les travaux en maîtrise d'ouvrage ne cesseront, pourtant, de diminuer. En définitive les pigeons de l'affaire seront une nouvelle fois les contribuables qui bénéficieront de la double peine en payant à la fois la taxe sur l'électricité et les augmentations d'impôts locaux qui ne manqueront pas d'arriver pour permettre aux collectivités de financer leurs nouveaux investissements et de boucler leur budget.

Cet exemple montre, s'il en était besoin, que la bonne intention des élus d'hier, qui ont créé en leur temps ce syndicat départemental, a été dévoyée progressivement; le département a perdu les rênes au profit d'un satellite dont l'administration, aussi compétente soit-elle, s'est développée dans un souci d'autonomie et de pérennité, oubliant que les besoins de notre société évoluent; Cela prouve au moins une chose: à multiplier les structures annexes dans un mille- feuilles complexe qui l'asphyxie financièrement, la démocratie ne s'y retrouve pas; de leur côté les collectivités locales aphones sont étranglées par toutes ces participations secondaires qui pèsent de plus en plus dans leur budget... A preuve, le maire de Sevran en arrive à faire la grève de la faim pour alerter l'État et son administration dont les réglementations qui s'empilent entraînent sa commune vers la mendicité.









3 commentaires:

  1. Anonyme11/10/2012

    Pour commenter votre graphe, il y manque une flèche. Une fois passé le cap de la compétence consciente, sans remise en question, la compétence inconsciente s'installe. Au moindre changement structurant de l'écosystème, le basculement vers l'incompétence inconsciente se réinstalle irrémédiablement...

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    1. Anonyme11/10/2012

      Chaque hémisphère a une spécification. Si vous êtes droitier, le hémisphère gauche se charge de traduire toute perception de la réalité en représentations logiques, sémantiques et phonétiques, il se communique avec l'extérieur sur la base de ce codage logique et analytique; en plus, il rationalise les perceptions sensorielles et s'approprie le langage verbal et conceptuel du monde qui nous entoure.

      L'hémisphère droit a la capacité d'identifier un tout à partir d'un élément : configurations, structures complexes à partir de l'usage de l'imagination et de la créativité, il synthétise et désigne une vision globale. Il est l'intelligence émotionnelle, s'exprimant par le langage para verbal et non verbal, il crée les symboles et les rêves.

      C'est bien ce qui me semblait....

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  2. La remise en question doit être en effet permanente; cela pose la question de la durée dans un poste mais c'est différent pour chaque individu. Le créatif est toujours en vigilance

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