"Nous naissons tous égaux"...certainement mais seulement devant la loi. C'est en effet le fondement même de notre démocratie. ALEXIS de TOCQUEVILLE, notre maître à penser manchois en matière de démocratie, ajoutait cependant que "l'esprit démocratique se doit d'être la synthèse entre l'esprit d'égalité et l'esprit d'égalitarisme"; c'est en fait un équilibre à trouver car la conception selon laquelle les hommes doivent être traités de la même façon et disposer des mêmes choses deviendrait vite un leurre pour gogos si nous ne considérions pas les inégalités ou les différences entre les individus.
L'inné et l'acquis sont deux concepts que les philosophes, sociologues et professionnels des sciences de l'éducation se plaisent souvent à opposer. Le grand débat entre l'héritage biologique et l'héritage social poursuit encore aujourd'hui sa trajectoire avec le déterminisme social de la masculinité et de la féminité. Ce débat est utile mais il nous conduit dans des impasses depuis des années et nous revient en boomerang du fait que la recherche excessive d'égalité nous entraîne vers un égalitarisme dont nous n'avons pas toujours conscience des conséquences..
Vouloir l'égalité des chances pour chaque enfant et l'amener à utiliser au mieux toutes ses potentialités est un objectif prioritaire en matière éducative mais l'échec comme la réussite sont aussi deux concepts qui ne peuvent s'évaluer qu'au regard des capacités et des conditions sociales de chacun.
C'est sur ce fondement que le collège unique a été créé en 1975 ; mais les idéologues l'ont très vite dévoyé en y imposant le même contenu pour tous, quitte à le réduire pour avoir le sentiment d'avoir réussi. En définitive, les résultats montrent qu'un moule unique ne peut apporter à chaque enfant la réponse éducative qui lui correspond.
L'égalité devient alors le maître mot de la pédagogie et l'hétérogénéité le support d'une osmose positive qui doit permettre aux plus faibles de s'enrichir du savoir des plus forts.
Belle idée humaniste et solidaire à laquelle tous les moyens n'ont peut être pas été apportés pour qu'elle s'exprime efficacement, mais une idée qui a fait long feu et débouche sur l'ennui pour les uns et la prise de conscience pour les autres de leurs difficultés et de leurs différences qui s'amplifient et accentuent les écarts que le système scolaire avait pourtant l'ambition de réduire. L'acquis s'est ajouté à l'inné.
Explorons les statistiques de l'INSEE. 3millions de français sont illétrés soit plus de 9% de la population; un quart a moins de 35 ans et 15% de la population scolaire à l'entrée au collège ne maitrise ni la lecture ni l'écriture.Si on ajoute que 17% d'une génération sort du système scolaire sans diplôme ni formation (210000 sorties entre juin 2010 et mars 2011) et que 25% de la population RSA est illétrée on a vite fait de constater que les chiffres se recoupent et de conclure que l'expérience du collège unique n'a pas atteint ses objectifs. Cette expérience qui a fait des victimes doit être abandonnée si nous voulons réellement que la France s'illustre dans le domaine de l'Education.
Aujourd'hui la FRANCE est classée parmi les mauvais élèves, loin derrière HONG KONG,la COREE du SUD,le JAPON, la FINLANDE et la CHINE. Sa 23ème place lui permet d'être juste devant les ETATS UNIS ...un résultat qui n'est pas loin d'être inversement proportionnel aux moyens déployés en faveur de l'éducation par élève.
Evidemment, il ne s'agit pas de mettre en cause la qualité du corps enseignant qui subit les conditions et la politique qui lui sont imposées. De même, si les milieux sociaux les plus défavorisés sont concernés, l'analyse des résultats indique que les territoires ruraux ne sont pas épargnés. Il faut donc rechercher les causes de cet échec dans les structures et la politique de l'Education Nationale qui tourne en rond sur des questions qu'on ne se pose pas ailleurs avec autant d'acuité.
La semaine des quatre jours, par exemple, que tous les chronobiologistes réprouvent, la suppression des devoirs à la maison ou dans les garderies financées par les collectivités, ou bien encore le refus d'une discrimination positive qui permettrait aux plus faibles de travailler en petits groupes homogènes sur des difficultés récurrentes et ciblées sont autant de questions qui mériteraient que l'on s'y attarde avec bon sens.
Certes, Montaigne se plaisait à dire "j'aime mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine" pour s'opposer à un public soucieux de culture générale; mais le réalisme de Rabelais lui faisait exiger de Gargantua qu'il donne à Pantagruel une étude encyclopédique:"j'y veux un abime de sciences", donnant ainsi toute sa valeur au proverbe arabe,"un sac vide ne tient pas debout".
A l'évidence, ces deux thèses se complètent. Mais la construction d'un individu ne peut se faire sans les fondamentaux du savoir et sans prendre en compte la corde sensible de chaque enfant qui ne demande qu'à faire vibrer les autres. Encore faut-il prendre le temps de la trouver pour que la confiance en soi permette d'aller plus loin dans les apprentissages; le sport, les arts, la technologie sont autant de supports qui donnent à l'élève le pouvoir de se révèler et de s'épanouir. Le collège unique ne le permet pas.
Evidemment, il ne s'agit pas de mettre en cause la qualité du corps enseignant qui subit les conditions et la politique qui lui sont imposées. De même, si les milieux sociaux les plus défavorisés sont concernés, l'analyse des résultats indique que les territoires ruraux ne sont pas épargnés. Il faut donc rechercher les causes de cet échec dans les structures et la politique de l'Education Nationale qui tourne en rond sur des questions qu'on ne se pose pas ailleurs avec autant d'acuité.
La semaine des quatre jours, par exemple, que tous les chronobiologistes réprouvent, la suppression des devoirs à la maison ou dans les garderies financées par les collectivités, ou bien encore le refus d'une discrimination positive qui permettrait aux plus faibles de travailler en petits groupes homogènes sur des difficultés récurrentes et ciblées sont autant de questions qui mériteraient que l'on s'y attarde avec bon sens.
Certes, Montaigne se plaisait à dire "j'aime mieux une tête bien faite qu'une tête bien pleine" pour s'opposer à un public soucieux de culture générale; mais le réalisme de Rabelais lui faisait exiger de Gargantua qu'il donne à Pantagruel une étude encyclopédique:"j'y veux un abime de sciences", donnant ainsi toute sa valeur au proverbe arabe,"un sac vide ne tient pas debout".
A l'évidence, ces deux thèses se complètent. Mais la construction d'un individu ne peut se faire sans les fondamentaux du savoir et sans prendre en compte la corde sensible de chaque enfant qui ne demande qu'à faire vibrer les autres. Encore faut-il prendre le temps de la trouver pour que la confiance en soi permette d'aller plus loin dans les apprentissages; le sport, les arts, la technologie sont autant de supports qui donnent à l'élève le pouvoir de se révèler et de s'épanouir. Le collège unique ne le permet pas.
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