Pages

mardi 21 décembre 2010

La PENSEE UNIQUE ou LA SCIENCE EN OTAGE : de GALILEE à EINSTEIN... d'EINSTEIN à MONSANTO

Jean STAUNE, diplômé en paléontologie, mathématiques, gestion, sciences physiques et économiques, philosophe des sciences, secrétaire général de l'Université Interdisciplinaire de Paris, vient de m'entraîner dans la lecture de son dernier ouvrage dans lequel il met en exergue la dépendance de la science à l'égard d'idéologies porteuses d'obscurantisme ou d'une économie plus soucieuse de rentabilité que de transparence ou de vérité.

Le réchauffement climatique, la génétique, les vaccins, les OGM, le nucléaire sont autant d'enjeux que Jean STAUNE nous permet d'aborder au cours d'une enquête minutieuse qui nous fait découvrir les tristes réalités d'un débat scientifique en trompe l'oeil, altéré par des manipulations, le mensonge ou des influences occultes chargées d'étouffer la saine contradiction. La passion débouche alors sur le mépris, l'intolérance et la haine qui renforcent des antagonismes nourris mutuellement par les excès de stratégies convergentes.

Evidemment, le candide se perd en conjectures devant des controverses stériles et tendancieuses qui conduisent à la désinformation du citoyen dans un esprit partisan et manichéen.

Ainsi, des questions aussi importantes que le climat, l'énergie, la santé ou l'évolution sont pris en otages et masqués par des opinions opposées et des analyses orientées dont le but est de nous amener à prendre parti sans réflexion objective.

En matière de climat,  par exemple, le combat se joue entre les "réchauffistes" et les climatosceptiques autour de données amputées ou erronées qui portent à confusion. Il nous reste le doute sans qu'il soit pour autant étayé. C'est alors prendre le risque de se mettre en marge de la pensée majoritaire et de la pensée unique.

Certes, face aux faits, nul ne peut contester le réchauffement climatique. La température a bien augmenté de 0,72%  au cours du 20ème siècle avec, en même temps, une augmentation du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère. Nous sommes passés de 280 ppm à 380 ppm (ppm signifie partie par million ce  qui correspond à 0,038% de CO2 dans l'atmosphère...). Aussi grande ou aussi petite que soit cette progression, elle reste relative car elle doit être mise en rapport également avec la portion congrue du CO2 piégé dans les glaciers pendant les 400.000 ans précédant notre ère, progressivement libéré, 800 ans après le réchauffement "naturel" et cyclique du climat. Cette observation ne remet pas fondamentalement en question que l'augmentation des 100 ppm (0,01%) de CO2 dans l'atmosphère pendant les 70 dernières années de l'époque industrielle soit principalement liée aux activités humaines.

Cela dit, c'est encore l'objet de débats scientifiques d'autant que l'augmentation des températures des océans et la quantité de vapeur d'eau dans la stratosphère ont aussi une influence sur les quantités de CO2 dans l'atmosphère ce qui, pour certains hommes de science, peut remettre en cause pour partie l'influence de l'activité humaine sur le réchauffement climatique. Qui plus est, ils s'appuient  pour étayer leur raisonnement, sur des constatations bien souvent oubliées. L'ére médiévale correspondant à l'ère normande du 11ème au 13ème siècle fut une période particulièrement chaude et le petit âge de glace du 16ème au 18ème siècle a eu des conséquences que l'histoire n'a pas manqué de relater. Enfin, ce qui reste souvent méconnu voire caché est que la dernière décennie marque une pose dans le réchauffement.

Quoiqu'il en soit, le principe de précaution doit s'appliquer lorsque le doute est légitime. Ce doute existe de la même manière pour les OGM  bien que MONSANTO, par son organisation, ses relais scientifiques et médiatiques, ou bien encore ses élus, inféodés on ne sait pour quelles raisons, s'efforce d'enterrer à son profit toutes les velléités contraires à ses objectifs économiques. Nous nous souvenons du combat entre deux sénateurs de la MANCHE, lors du Grenelle de l'Environnement, à propos du principe de précaution défendu par J.F. LEGRAND contre son collègue J. BIZET. Les propos tenus par ce dernier à l'issue du débat montrent qu'il s'agissait bien d'un combat qui n'était pas que scientifique.

Aujourd'hui MONSANTO est le maître du jeu. 90% des semences d'OGM sont produites par cette société américaine; Elle fabrique aussi le ROUND UP, herbicide auquel ces plantes OGM sont résistantes, et pour cause... L'agriculture devient ainsi dépendante de  MONSANTO. Personne ne nie pour autant qu'il puisse y avoir de "bons OGM" utiles à notre société mais nous n'avons pas le droit d'occulter des recherches qui prouvent les effets nocifs de certains OGM.

Et pourtant, c'est bien ce qui se passe. Le 11 août 1998, le cabinet  de Tony BLAIR n'hésite pas à appeler la ROWETT INSTITUTE d'ABERDEEN où travaille ARPAD PUSZTAI, éminent spécialiste des questions de nutrition, suite à une interwew qu'il a accordé à une chaîne de télévision anglaise et au cours de laquelle il refuse que ses compatriotes servent  de cobaye. Ses découvertes sur la pomme de terre OGM productrice d'un insecticide naturel, la lectine, le  conduisent à la prudence. Seule, même à forte dose, la lectine est inoffensive sur les rats; en revanche, nourris par ces pommes de terre OGM, ces rats présentent des cerveaux, des foies et des testicules moins développés que ceux du groupe de contrôle. Il constate par ailleurs des tissus atrophiés dans leurs pancréas et intestins ainsi qu'une prolifération de cellules dans leurs estomacs.

ARPAD PUSZTAI fût congédié sine die sous prétexte qu'il s'était servi de  pommes de terre empoisonnées. Pour le moins la relation avec l'Amérique s'en sortait à bon compte et MONSANTO gagnait sur tous les  tableaux dans sa  lutte contre la famine à la fois avec ses  OGM et avec le ROUND UP, herbicide qui tue tout sur son passage à l'exception des OGM qui l'accumulent dans leurs tissus au détriment de ceux qui s'en nourrissent.

En 2002, le professeur Robert BELLE et son équipe démontrent que le ROUND UP provoque des dysfonctionnements dans les mécanismes clés du développement cellulaire, dysfonctionnements que l'on retrouve dans le développement du cancer. Plus tard, en 2007, à l'université de CAEN, l'équipe du professeur SERALINI met également en évidence les effets toxiques du ROUND UP sur les cellules embryonnaires et sur les hormones sexuelles. Pas étonnant qu'une étude récente nous alerte sur la baisse de fécondité de l'homme.

Là encore, le principe de précaution s'avère nécessaire. En fait, il fût demandé au professeur BELLE de ne pas faire de vagues. La science a besoin de mécènes pour poursuivre son oeuvre.

Cela remet en cause l'indépendance de la science. A-t-elle encore les moyens de son indépendance? La question est fondamentale car la science est spirituelle, en ce sens qu'elle se doit d'être à la recherche de la vérité et de la compréhension d'une NATURE disposée à nous révéler ses secrets dès lors que l'on atteint pas à son intégrité, auquel cas, elle a les moyens de se venger car nous avons besoin de son équilibre.

EINSTEIN ne disait pas autre chose  parlant du savant: "sa religiosité consiste à s'extasier devant l'harmonie des lois de la NATURE, dévoilant une intelligence si supérieure que toutes les pensées humaines et toute leur ingéniosité ne peuvent révéler, face à elles, que leur néant dérisoire."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire