FRANCOIS FILLON et ERIC BESSON dans le MORTAINAIS : Bonjour Docteurs !

Cascade de Mortain

Le Mortainais est un habitué des médecins et des vétérinaires. J'ai bien connu le docteur BUISSON, maire de Mortain, un homme de grande culture qui a su mettre  en valeur les enfants de son territoire : Théodore GERICAULT issu  d'une famille de Saint cyr du Bailleul où il avait plaisir  à revenir, Henri BREUIL, le "pape de la préhistoire" dont la stèle a été inaugurée par Pierre AGUITON.

Le docteur Yves POULIQUEN, célèbre ophtalmologue, né à Mortain en 1931, est entré à l'Académie Française en 1992. Il vient de préfacer le dernier livre du docteur Jean Louis CUCHE sur le Mortainais, un très bon  ouvrage que je recommande à tous. Jean Louis CUCHE est le fils de Daniel CUCHE qui fut maire de Saint Hilaire du Harcouet et le frère de Henri CUCHE, psychiatre, qui a mis en valeur le principe actif du chlorydrate de méthadone, produit de substitution fort utile dans la lutte contre la drogue.

Les docteurs BLIN et LEMARDELEY, à Mortain, GUEDON à BARENTON, Emile et Jean BIZET à BARENTON et au TEILLEUL se sont vus aussi confier l'avenir du Mortainais où, enfant, j'avais tant plaisir à passer mes vacances en famille. J'y suis revenu fréquemment, plus tard pour des recherches géologiques car son sol a aussi une grande et longue histoire.

François FILLON n'est pas médecin; après quelques incursions dans le journalisme, il est devenu un homme de droit; il y en a eu aussi dans le Mortainais: maître Destais fût maire et conseiller général de Mortain et maître Guinebault exerça les mêmes  fonctions à Saint Hilaire du Harcouet. Eric BESSON non plus n'est pas médecin, mais le premier ministre et son adjoint au ministère de l'industrie et du numérique ont décidé tout de même de venir au chevet d'un malade que tout le monde s'accorde, depuis de nombreuses années à vouloir revitaliser.

Le Mortainais le mériterait assurément. Il fût l'un des hauts bastions de la Normandie avec Robert de Mortain, demi-frère utérin  de Guillaume Le Conquérant qui conquérirent l'Angleterre ensemble. Il fût également un territoire économique remarquable avec la famille Degrenne et l'industrie de l'inox; le lycée de Saint hilaire honore Claude LEHEC dont il porte le nom; il est l'un des seuls en France à s'être spécialisé dans le machinisme agricole : c'est sa force !

Quant à Mortain ma famille y a vu naître l'ACOME, spécialisée dans le câble d'abord et la fibre optique aujourd'hui. Avec NOVEA, l'ACOME constitue un pôle numérique qui justifie la venue de nos deux élus même si  leur présence dans le Mortainais sent plus la proximité des élections et le soutien aux candidats qu'autre chose. Beaucoup d'autres ministres y sont passés ces dernières années mais ce ne sont pas les incantations politiciennes qui  lui redonnent des forces.

Je serais moins amer si par exemple notre premier ministre repartait en promettant de spécialiser le lycée de Mortain dans le numérique; ce serait sa survie  et  probablement son avenir car le  vieillissement de la population du mortainais et l'exode des jeunes laissent peu d'espoir à ce territoire. Pourquoi ne s'être jamais battu pour cela? C'est totalement incompréhensible! Sans cette vocation numérique, justifiée par la présence de l'ACOME, le lycée de Mortain aura bien des difficultés à survivre aux suppressions d'emploi des enseignants malgré ses excellents résultats aux examens.

L'usine BARRAIN s'est spécialisée dans le chanvre mais elle éprouve bien des difficultés; de ce fait elle ne serait  plus aidée. Daignera-t-on lui jeter un regard lors de cette visite? Evoquera-t-on aussi l'avenir de l'Abbaye Blanche au cours des agapes? Sera t-il question de la suppression des barrages de la Sélune? Je me félicite certainement des efforts que font nos deux ministres en se déplaçant dans le Mortainais par un mois de décembre aussi froid. Ce bref passage sera probablement chargé d'espérance. Mais aujourd'hui, je rêve plutôt du séjour d'un ministre sur nôtre territoire pour qu'il intègre nos difficultés en les vivant et nous rende des comptes sur son action.

                      Méditons ce proverbe allemand: les promesses ont des jambes, les dons ont des mains.